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Cyberculture

L'art public

L’esprit en avril 1998

Avec la fonte printanière de la neige et de la glace, notre regard se dépoussière. Aux yeux mi-clos de l’hiver succède l’écarquillement bienheureux. Les objets reprennent de leur majesté, les textures remontent à la surface, le poids des choses se fait mieux sentir et la vie perce ici et là. Ajoutons qu’en cette année 1998 à Montréal, les parcs nous dévoilent l’ampleur de la catastrophe du verglas. Les sols sont jonchés de débris de branches et de copeaux de bois formant un tapis de souvenirs frileux. Les ruines naturelles d’un coup d’éclat au royaume de la turbulence. Les grands mouvements captent notre attention, les petits gestes en font tout autant.

S’arrêter près d’un arbre ou près d’une sculpture monumentale change notre perception des alentours. L’objet monumental est un allié naturel pour celui ou celle qui s’y accole. Que ce soit un monument statuaire autour duquel on s’assoit pour dîner (L’hommage au roi Edouard VII au Square Philips à Montréal, créé par Louis-Philippe Hébert et érigé en 1914) ou les  » chaises  » objectivées de Michel Goulet au parc Lafontaine, la présence de ces objets d’art ajoute à notre environnement un aspect convivial doublé d’une rencontre inédite. Cela crée une solidarité spontanée, quasi virtuelle, pour ne pas dire simplement symbolique.

Prenez encore la sculpture de John McEwen à la pointe ouest du petit parc qui fait face à la galerie Clark (jonction des rues De Maisonneuve et Ontario). Il s’agit d’un don de la Ville de Toronto à la Ville de Montréal à l’occasion de son 350e anniversaire. Une réalisation parmi d’autres qu’il est possible de croiser en bien des lieux, dans la montagne et dans les recoins les plus inattendus. À leur contact, nous devenons des touristes de l’intérieur, dans le double sens du terme, celui de l’endroit et celui de la perception (son envers).

À mon avis, chaque année devrait célébrer une nouvelle oeuvre et, pour chaque année, une saison devrait en être la dépositaire officielle. À chaque quatre ans, un cycle se complèterait. Ainsi on pourrait voir l’hiver en été, l’automne au printemps et ainsi de suite jusqu’à perte d’imaginaire…Et si les conditions climatiques se réchauffent au point où nos repères saisonniers traditionnels s’évanouissent de leurs belles morts, nous aurons en héritage ces sculptures d’un autre temps (c’est le cas de le dire). Si l’an 2,000 marque une étape cruciale dans le monde de l’informatique, qu’en est-il de la notion même de saison?

En guise de préambule à ce qui attend nos déplacements immédiats et piétonniers à travers les villes et les municipalités, Archée vous propose deux sites concernés par l’art public.

D’abord à tout seigneur tout honneur, le site du Conseil régional de la culture du Coeur du Québec, communément appelé région 04 pour les intimes de la bureaucratie. Une région qui comprend 10 sous-régions : Haut-Saint-Maurice, Mékinak, Centre-de-la-Mauricie, Francheville, Maskinongé, Bécancour, Nicolet-Yamaska, L’Érable, Arthabaska et Drummond. Le conseil régional nous présente en fait les oeuvres du 1% que chacune de ces régions recèle. La requête d’interrogation peut se faire à l’aide de cartes, ou à partir du nom des villes ou des artistes. Les cartes s’avèrent un élément indispensable pour prendre la réelle mesure des lieux et de leur proximité realtivement à des centres plus connus.

Par exemple, à Kingsey Falls on peut admirer une sculpture extérieure de Roger Gaudreau, réalisée en 1988-98 sur le terrain de l’école Cascatelle. L’ensemble des oeuvres atteint la somme respectable de 89 pour un peu moins d’artistes puisque plusieurs ont réalisé plus d’une oeuvre. Toutes les oeuvres sont représentées mais la qualité des reproductions est inégale.

Faut-il vraiment mentionner que ces artistes résident dans ces régions et qu’il vaut la peine de les connaître? Si vous avez le coeur à la région, consultez la revue Esse (Montréal), la seule revue qui pose un regard concret et objectif sur l’art créé en région au Québec.


ART-PUBLIC.COM est un site européen d’envergure puisqu’il propose rien de moins que des oeuvres publiques à travers le monde. Il comprend aussi une base de donnée à quatre volets : lieux, oeuvres, artistes et commenditaires. Le tout se complète par un magazine s’adressant au grand public, aux professionnels et aux collectivités. D’autres sites (plus d’une dizaine) sont répertoriés pour qui s’intéresse particulièrement à l’art public.

Parmi la base de données on retrouve des artistes internationaux, tels Valerio Adami, Karel Appel, César, Jochen Gerz parmi une multitude d’artistes  » locaux « . 

Suite au commentaire initial d’Archée quant à l’absence d’une section mettant en relief les images disponibles, le webmestre Richard Combet-Joly nous faisait parvenir le courrier suivant : « Je tiens à vous remercier d’avoir signalé ART-PUBLIC.COM sur votre serveur Archée. L’utilisation de la photographie ne nous pose aucun problême. Nous avons noté dans la critique constructive de notre site que les oeuvres avec photographies ne sont pas facilement repérables. C’est pourquoi nous venons d’ajouter un nouveau mode d’accès permettant de visualiser l’ensemble des pages avec photographie. Nous espérons ainsi avoir amélioré la qualité de notre service. » (10-04-98). Les oeuvres sont classées selon le lieu géographique (ville-pays).

Il s’agit d’un site riche en informations et en découvertes, l’Europe étant un territoire vaste et abondamment occupé par les oeuvres d’art pulbic.

Une courte biographie accompagne parfois le nom de l’artiste. Quelques artistes américains font aussi partie de cette base de données. Les lieux sont classés par ordre alphabétique et non par pays ou région.