Croisement des termes
Kiasma est le nom du nouveau Musée d’art contemporain d’Helsinki qui ouvrira ses portes au mois de mai 1998. Un site chatoyant abrite le coeur et l’âme du musée en construction. (Helsinki est la capitale de la Finlande, un peu plus de 5 millions d’habitants dont 6% de Suédois, le mot sauna est finlandais).
Un concept de partenariat étroit entre tous les corps d’exploitation du musée engage celui-ci dans la voie de l’avenir, celle d’une intense coopération entre la recherche, la technique, les idées, les oeuvres, le public, l’enseignement et la documentation, autant de secteurs qui interagissent activement sous un principe commun.
Le rez-de-chaussée, nous dit-on, sera convivial et rassembleur avec ses théâtres, ses postes d’informations, ses librairies et ses cafés. Tout ceci dans le but de faciliter » a living dialogue between the viewer, the work and the artist « .
La présentation visuelle du site est invitante, sans prétention mais ne dissimule pas pour autant la complexité du lieu et de son contenu.
La collection regroupe des oeuvres créées depuis 1960. Très centrée sur les artistes finlandais, le musée niche nombre d’artistes qui ne font pas la une internationale et qu’il nous incombe de découvrir. À ce titre, il se compare au Musée d’art contemporain de Montréal. Un musée se construit sur la variété de ses propositions et non sur la seule renommée de quelques uns. En effet, il appert que l’internationalisme en terme de pratiques esthétiques tourne autour d’axes passablement réducteurs et parfois même ennuyeux.
Dans la nomenclature des artistes on discerne les noms connus de Marina Abramovic et Ulay, Vito Acconci, Edward Keinholz. Ils se retrouvent parmi les Maurizio Nannucci, Mindaugas Navakas, Pekka Nevalainen, Pekka Niskanen, Jussi Niva, Ann Noël, Elke Nord et Anneli Nygren par exemple et pour ne puiser que dans les » N » de cette classification alphabétique. Notons cependant que peu d’images accompagnent les oeuvres de la collection.
La convivialité proposée par le nouveau musée semble, à vue de Web, s’inscrire à l’opposé de l’accueil froid et guindé de notre Musée d’art contemporain de Montréal. Un exemple à suivre ?