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Cyberthéorie

Cybercorporéités et subjectivités

Ce dossier présente des réflexions sur la reconfiguration des identités et la transformation des expériences subjectives à l’ère du numérique. Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, les nombreuses innovations techniques qui ont fait que nous vivons maintenant à l’ère du numérique ont eu pour conséquence un important changement de paradigme quant aux régimes de corporéité de nos sociétés.La corporéité étant un mode d’être, c’est un état de corps qui ne peut plus être référé à sa seule réalité biologique. À l’ère du numérique, elle devient une réalité en transformation, mobile, instable, faite de réseaux d’intensités et de forces, contraignant le corps à se reconfigurer, à se réorganiser et à devenir autre dans son contact avec la technologie.

Quatre grandes figures du corps se dessinent dans ce grand bassin d’expériences :
Le corps figure qui désigne la représentation et mise en scène du corps et de sa relation aux technologies numériques dans les fictions littéraires, les arts médiatiques et arts vivants.

Le corps interface qui interroge la relation du corps avec les dispositifs interactifs ainsi qu’avec les environnements immersifs, et qui pose la question du rôle que le corps en mutation joue en tant qu’interface lorsqu’il est en contact sensori-perceptuel avec la technologie.

Le corps savoir qui désigne la valeur épistémologique et critique des matérialités numériques et prend sa source dans l’idée que les outils du Web participatif et sémantique transforment les pratiques de la recherche.

Le corps sensible et somatique qui interroge des enjeux émergents, tant au niveau pratique que théorique, dans le contexte des nouvelles scènes performatives contemporaines intégrant la technologie. D’ordre multisensoriel et multimodal, ces pratiques exigent des chercheurs une réévaluation de cette relation du corps sensible/somatique à la technologie.
Les textes de Mélissa Bertrand, Leila Cassar, Alice Lenay, Laurence Perron et Aurélie Besson, présentés ici, s’inscrivent à la suite des réflexions soulevées lors de l’évènement Cybercorporéités: subjectivités nomades en contexte numérique