De nos jours, à travers l’évolution numérique et l’apparition des nouvelles technologies, le graffiti connaît une évolution considérable aussi bien au niveau de la production qu’à celui de la communication. Concernant la production, le graffiti se présente actuellement avec de nouvelles techniques d’écriture et d’exposition numérique (le graff virtuel, le light painting, le laser tag, le led throwie, l’audio graffiti, etc.). Grâce à ces nouvelles technologies, le graffiti attire un nouveau public car il est considéré comme un art numérique institutionnel qui transcende la rue et les lieux abandonnés vers les galeries, les manifestations et les événements artistiques et culturels. Au niveau de la propagande le graffiti devient un art partagé grâce aux médias sociaux qui participent à inscrire et à graver cet art éphémère dans le temps, à définir une intention ou une démarche artistique et à partager une expérience vécue ou un projet urbain.
Introduction
L’art urbain connaît une expansion indéniable et une ascension fulgurante à travers diverses productions artistiques exécutées dans les espaces publics. Mode d’expression artistique éphémère et jugé parfois illégal, il est utilisé pour communiquer une idée ou un message et comporte plusieurs pratiques artistiques urbaines telles que le sticker, le pochoir et le graffiti. Aujourd’hui, le graffiti a évolué dans un contexte artistique urbain, prenant des formes de création assez développées. Il dépasse ainsi sa dimension populaire et spontanée pour fonder la représentation symbolique, l’expression humoristique et la critique politique.
Actuellement, l’évolution des nouvelles technologies offre une visibilité accrue aux graffeurs et ouvre un nouveau champ d’expérimentation de nouvelles techniques et pratiques artistiques. C’est au cours de cette évolution que le graffiti a connu une mutation esthétique à travers l’apparition d’un nouveau genre appelé le graffiti numérique (Corinne, 2013, p. 31).
Nous veillerons, dans cet article, à mettre la lumière sur le rôle communicationnel et artistique des nouvelles technologies et des outils numériques et leurs impacts sur l’évolution de cet art urbain. Dans ce contexte, nous essayons de répondre aux questions suivantes : Comment le graffiti est-il perçu aujourd’hui à travers ces nouvelles technologies? Le numérique pourrait-il changer « la définition traditionnelle » de cet art urbain? Comment le graffiti dépasse-t-il sa dimension éphémère et populaire pour s’incruster dans l’exposition numérique?
Du graffiti de la rue au graffiti numérique
De l’avis des historiens, le graffiti n’est pas un art récent (Beautier et Poueyto, 2001, p. 144). Il remonte aux ères les plus reculées de l’histoire de l’humanité. C’est un vieux mode artistique qui nous transmet les empreintes des modes de vie archaïques et des civilisations primitives. D’ailleurs, plusieurs parois de cavernes, de cachots ainsi que des murs de bâtiments civils ou religieux antiques sont couverts de représentations iconographiques, de transcriptions susceptibles d’informer sur les us, les coutumes, les rites, les usages, les cérémonies et sur les modes de vie des peuples au fil du temps.
À l’image de tous les autres arts, le graffiti subit l’influence du climat politique, social et culturel des périodes historiques qu’il a traversées. Ainsi, les mutations des années 60 du 20e siècle ont nettement favorisé l’essor insurrectionnel de cet art. En effet, assoiffés et épris de liberté, les jeunes protestent, se livrent à des épanchements, des effusions qui dérangent et qui visent à démolir les carcans prêts à se briser. Cette tendance s’impose plus précisément comme un véritable art et marque une nouvelle réalité socioculturelle surtout à New York où le courant novateur est animé par les tagueurs Taki 183, Tracy 168, Stay High 149 et Coco 144.
Progressivement le graffiti acquiert une autonomie esthétique et formelle, s’impose comme un art ayant ses règles, ses normes et ses critères. D’ailleurs, plusieurs galeries telles que la Fashion Moda et la Fun Gallery témoignent de la percée de cet art urbain.
Le graffiti, du vandalisme à l’art urbain
Le graffiti est une forme d’expression artistique urbaine, il est considéré comme une pratique illégale et punissable par la loi car il est réalisé souvent sur des supports et dans des espaces publics sans autorisation préalable. En effet, des acteurs municipaux et urbains considèrent le graffiti comme un acte de vandalisme qui reflète des écritures anarchiques et des images sombres et tristes. «Si certains graffitis étaient des œuvres d’art, si certains tags reflétaient une indéniable recherche calligraphie, d’autres, en revanche, n’étaient que des mots ordures lamentablement bombés sur n’importe quel support. La ville ressembla bientôt à un gigantesque gribouillage et les graffs devinrent, pour beaucoup, synonymes de révolte et de violence» (Auzias et Labourdette, 2011, p. 77).
Dans ce contexte, divers graffeurs attaquent les symboles socioculturels et les aspects esthétiques et fonctionnels des espaces publics. Ils cherchent, à travers cette pratique, à marquer leurs présences, leurs différences et leurs appartenances sociales, culturelles ou politiques. Du coup, « les valeurs habituelles de signification et d’esthétique sont rejetées au profit de la possibilité de marquer la matérialité urbaine par une trace colorée – parfois choquante et dégradante pour le passant – et d’y laisser un signe d’appartenance lisible pour les seuls initiés»(Sanson, 2007, p. 223).
Autrement dit, le graffiti est une pratique artistique qui revendique d’être reconnue et exposée dans les galeries comme un art contemporain. Le progrès des idées nouvelles des graffeurs et des artistes de la rue suit une ligne ascendante notamment avec la montée du street art, du post-graffiti et de la peinture urbaine à partir de la dernière décennie du 20e siècle. Ces tendances n’ont cessé de revendiquer leur autonomie, leur vision révolutionnaire et leur ancrage dans la panoplie des arts contemporains.
La diversité artistique dans les rues et la motivation des graffeurs influent sur l’évolution des techniques, des styles, des supports et des types de graffiti. À travers les couleurs, les images utilisées, les messages et les thèmes abordés, le graffiti marque de son empreinte la qualité émotionnelle et artistique des objets et des espaces urbains. Progressivement, cet art urbain ouvre la porte sur une nouvelle ère où la réappropriation de l’espace public se fait sans le détériorer. Il cherche à attirer l’attention, à interpeller les gens dans l’environnement urbain et à communiquer une idée « Graffiter…c’est toujours exposer un signe au regard, c’est-à-dire attirer l’attention, fabriquer un signal. Graffiter c’est aussi répondre à d’autres écrits exposés, se positionner par rapport à eux […]»(Beautier et Poueyto, 2001, p. 148).
Aujourd’hui, sous l’influence des autres milieux artistiques, le graffiti s’affirme comme un courant artistique qui s’inscrit, avec une approche numérique, dans une nouvelle forme de communication et de production artistique.
Le graffiti à l’ère du numérique
L’éclosion d’une approche plus contemporaine de l’art urbain n’a rien d’exceptionnel. Cette approche a évolué au fil du temps avec des artistes de rue qui s’emparent des nouveaux supports et des outils innovants pour migrer vers une autre dimension spatiale celle du monde numérique où leurs œuvres ont trouvé une reconnaissance indéniable et un essor fulgurant. Cet art est devenu une véritable pratique culturelle à travers de nouvelles formes d’écritures et des techniques différentes.
Le graffiti numérique est le fruit d’une longue évolution de l’art urbain. Il reflète une nouvelle conscience axée sur la création d’une œuvre d’art virtuelle sans nuire à la rue, aux composants urbains et à l’espace public en général. Cette nouvelle approche de l’art urbain vise à transformer les conditions de production artistique dans le milieu urbain et à y construire une situation d’émancipation.
Le graffiti traditionnel utilise des outils classiques. Il privilégie les bombes aérosols, les pochoirs, les rouleaux de peinture et les marqueurs pour créer des expressions, des motifs ou des fresques. Par contre, le graffiti numérique compte sur des outils innovants et des nouvelles technologies. Ainsi, les instruments sonores, les LED, les bombes numériques, les appareils photographiques numériques, les bombes de peinture phosphorescente, les néons, les rayons laser, les logiciels et les matériels informatiques ne cessent de métamorphoser et de dynamiser le graffiti «fini les longues heures passées à tenter d’effacer un tag mal placé, les avancées technologiques ont ouvert de nouvelles perspectives permettant à cette pratique de se développer différemment et de manière encore plus éphémère. L’écran est devenu le mur ou la toile, peinture aérosol et marqueurs sont remplacés par des palettes graphiques, des diodes infrarouges, des écrans tactiles ou autres outils spécifiques multimédias» (Corinne, 2013, p. 31).
Le graffiti numérique réunit de nombreux artistes et graffeurs qui ont conjugué leur savoir-faire technologique pour développer ce mode artistique. En effet, le light graff est l’une de ces nouvelles pratiques artistiques qui utilisent des outils technologiques pour créer une relation d’harmonie et de complémentarité entre la photographie et le light drawing ou le light painting (Figure 1).
Le light graff exige la participation coopérative d’un graffeur et d’un photographe. Il consiste à utiliser une source lumineuse (LED, torche, laser, etc.) et un appareil photographique pour capturer des écritures et des traits lumineux susceptibles de reproduire les mêmes gestes d’une bombe classique et d’un graffiti traditionnel. Plus précisément, «le principe est un temps d’exposition qui va de trente secondes à trente minutes permettant de projeter une certaine chorégraphie qui se reflète dans une série de mouvements précis. Tout comme une bombe de peinture ou un pinceau, la lumière a ses codes, ses caractéristiques, et naturellement sa représentation est très modulable» (Zoghbi et Karl, 2012, p. 172).
Diverses autres formes de graffiti émergent aujourd’hui avec l’apparition des nouvelles technologies. Tel est le cas du graffiti sonore ou l’audio graffiti qui se présente comme un nouveau concept artistique. Il est inventé par l’artiste français David Renault qui s’inspire des pratiques nomades et sauvages et d’expressions spontanées pour créer, à travers de petits modules musicaux, des interventions sonores dans l’espace public. On peut citer également le graff vidéo et le graffiti animé qui consistent à enregistrer à travers une caméra vidéo des traces lumineuses et à réaliser des vidéos d’animation grâce au montage de photographies.
Le graffiti numérique permet de proposer des performances artistiques et participatives à travers le tag ou le graffiti virtuel. Cette nouvelle pratique prend une place très importante dans les événements, les workshops et les manifestations culturelles et artistiques où les graffeurs utilisent une toile géante pour peindre virtuellement à l’aide de bombes numériques et d’un système informatique. Pendant cette animation, le graffeur invite le public à écrire, à tagger ou à dessiner ce qu’il souhaite afin de réaliser un travail artistique collaboratif et personnalisable. En outre, le graffiti virtuel est un moyen numérique ludique qui permet aux participants d’imprimer, après l’événement, leurs créations ou de les partager sur les réseaux sociaux.
À travers le graffiti numérique, les graffeurs réalisent aujourd’hui des graffitis invisibles et des peintures phosphorescentes qui ne peuvent être vues que la nuit. Parmi, ces graffeurs nous citons l’artiste Marko-93. Pour créer des tags lumineux, ces graffeurs utilisent également un laser, un ordinateur et un projecteur. Ces moyens réunis leur permettent de réaliser et de projeter leurs écritures sur des surfaces architecturales durant un temps précis. (Figure 2).
Grâce à d’autres outils technologiques, les graffeurs ne cessent de reproduire des œuvres virtuelles. Via ces supports, les artistes peuvent s’exprimer et inventer de nouvelles formes de création. D’ailleurs, ils peuvent enrichir les tags traditionnels à travers l’électro-graff. Cette technique consiste à intégrer des LED et des objets lumineux et à utiliser des bombes numériques pour modifier et réinvestir de manière créative et innovante les expressions quotidiennes qui existent sur les murs et dans les espaces publics. Par ailleurs, la technologie de LED throwie est une nouvelle forme d’art urbain qui consiste à créer des graffitis lumineux à l’aide de petites LED éclairées et aimantées sur des surfaces métalliques. Cette méthode est inventée en 2006 par le collectif d’artistes américains Graffiti Research Lab.
Ces nouvelles technologies soulèvent un certain nombre de nouvelles interrogations concernant la légitimité, l’institutionnalisation et la reconnaissance de l’œuvre urbaine. En effet, elles offrent une nouvelle approche à la communication de l’œuvre qui se développe aujourd’hui avec des expériences stylistiques différentes visant à créer une interrelation entre l’expression et l’exposition. De ce fait, le graffiti s’est élargi de manière considérable ces dernières années dans le monde entier avec des jeunes artistes qui n’utilisent pas des inscriptions manuscrites ou anarchiques pour réaliser leurs graffitis. Cette nouvelle génération cherche plutôt à générer des émotions et des réactions différentes auprès du public grâce à de nouvelles formes d’écriture et à des outils technologiques.
Dès lors, le graffiti numérique n’est plus considéré comme du vandalisme mais comme un art contemporain. Il acquiert son autonomie et se manifeste à travers des supports et des outils virtuels qui offrent des perspectives d’enrichissement culturel et esthétique. À titre d’exemple, le light graff est une nouvelle pratique artistique qui ne laisse aucune trace matérielle sur les murs et n’engendre aucune dégradation. Il témoigne, à travers des traces lumineuses photographiées, d’une nouvelle façon de voir la ville et de percevoir l’art urbain. En effet, « étant issu du graffiti, il me semble très précieux de pouvoir laisser une telle trace, dans des endroits plus ou moins atypiques. Une fois que le photographe a fait ses réglages et que nous nous sommes mis d’accord sur le temps d’exposition, nous « prenons possession » de l’espace. Il s’agit alors de raconter une histoire, de permettre aux autres de vivre le moment bien précis de la photographie, toutes les émotions ressenties durant le laps de temps qui s’est écoulé entre le début et la fin de la prise»2.
À travers ces nouvelles technologies, le graffiti perd beaucoup de son origine, de son essence et de son intérêt. Il rompt avec sa vocation initiale qui définit cette pratique comme un acte de rébellion et de provocation à caractère illégal et contraire aux normes ambiantes. En vérité, le graffiti traditionnel est considéré comme un cri de protestation et de révolte qui cherche à attirer l’attention des pouvoirs publics sur les problèmes sociaux et politiques. Mais aujourd’hui, le graffiti numérique contribue à faire évoluer les pratiques et à modifier les comportements des gens en mettant l’accent sur la possibilité d’intervenir et d’agir dans l’espace sans dégrader ni le support ni l’objet utilisé.
Corollairement, le graffiti acquiert une nouvelle dimension sociale par le biais d’une approche participative qui cherche à favoriser la contribution du public pour réaliser une œuvre, personnaliser une affiche ou créer une publicité sur un mur ou sur un écran virtuel. Grâce à ces outils virtuels, le graffiti s’érige en moyen pour commercialiser un nouveau produit, pour créer un logo ou pour animer une soirée d’entreprise.
Le graffiti et les médias sociaux
Depuis son apparition, le graffiti se définit comme un moyen d’expression éphémère, il s’efface généralement dans un temps de courte durée par les pouvoirs publics ou par les propriétaires des supports concernés. Actuellement, l’artiste de rue peut mémoriser son expérience artistique urbaine à travers les médias sociaux qui permettent non seulement d’immortaliser l’œuvre mais aussi de digitaliser et de promouvoir cet art urbain au-delà de ses frontières physiques et traditionnelles.
Les artistes de rue utilisent divers médias sociaux comme de nouveaux espaces de sociabilité et d’échanges dans le but de définir leurs parcours artistiques. Ainsi, ils publient leurs propres actualités et leurs participations aux événements artistiques. Ils partagent également leurs souvenirs et leurs émotions collectives. En effet, partager une expérience artistique urbaine à travers ces médias, se concrétise non seulement par la publication d’un ensemble de photos et de vidéos d’une intervention artistique mais également par la création d’un nouvel espace de communication. C’est dans cet espace numérique que les artistes de rue peuvent promouvoir la diversité culturelle, partager un intérêt commun concernant l’institutionnalisation de l’art urbain, rêver et travailler ensemble pour inventer de nouvelles règles artistiques urbaines.
Par le biais de ces moyens de communication sociale, de nombreux artistes proposent leurs démarches artistiques, leurs outils et leurs méthodes de travail à travers leurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google plus, Pinterest, Flicker, Instagram, Prisma, Youtube, etc.). Ils visent notamment à faciliter l’accès à leurs œuvres, à toucher un nouveau public, à contacter les acteurs du marché de l’art et à instaurer un dialogue avec les novices dans ce domaine.
La conservation et le partage des expériences artistiques urbaines incitent les jeunes et les experts en technologie de l’information à créer des sites web spécialisés et des applications mobiles visant à mettre en valeur cet art urbain et à établir un lien entre la création artistique et la nouvelle technologie. En effet, Graffitounes est une application mobile qui permet aux amoureux de cet art de voir et de partager des photos de graffitis prises dans les rues. Cette application consiste à visualiser les photos selon des critères de tri et selon une carte qui peut afficher l’emplacement et la position des graffitis (Figure 3).
Le développement de l’Internet, des technologies et des médias sociaux contribue à l’émergence de nombreuses applications mobiles qui permettent aux artistes d’être en contact permanent avec leur public et d’améliorer leurs connaissances et leurs compétences artistiques. De plus, diverses autres applications mobiles offrent aux utilisateurs l’opportunité d’apprendre les outils ainsi que les méthodes nécessaires pour réaliser un graffiti, de découvrir et de vivre cette expérience artistique à travers un monde virtuel (Figure 4).
Conclusion
À l’ère du numérique, l’art urbain a connu une évolution technologique importante à travers l’émergence de nouvelles technologies qui remplacent les outils classiques et les techniques d’écriture traditionnelles. Contrairement au graffiti traditionnel, réalisé souvent en anonymat et sans autorisation préalable, le graffiti numérique se fixe de nouveaux aspects intrinsèques. Il témoigne d’une nouvelle impulsion à la créativité urbaine et d’un intérêt culturel visant à présenter cet art urbain comme une pratique artistique contemporaine.
Grâce à ces nouvelles technologies, l’œuvre d’art urbain est perçue comme une création digitale qui représente une démarche artistique contemporaine. Elle dépasse la spontanéité et l’expression quotidienne vers l’exposition et la communication numérique. De surcroît les médias sociaux contribuent à garder et à partager ces œuvres à travers les images, les vidéos et les applications mobiles.
L’Internet et les nouvelles technologies deviennent un moyen de production, d’expression et d’exposition artistique ainsi qu’une véritable archive numérique qui offre une autre visibilité et une profusion d’images et d’expériences artistiques urbaines. Cependant, le graffiti perd de son authenticité et de son intérêt qui définit cet art comme un acte d’expression populaire et spontané. En effet, le graffiti dépasse ses frontières physiques et ses fonctions traditionnelles (la narration, le témoignage et la déclaration) pour atteindre une autre dimension où la technologie utilisée devient plus importante que le sens des mots. Du coup, on peut se demander si le numérique constitue un outil qui restreint la spontanéité de la volonté de s’exprimer et de provoquer dans l’espace public.
Notes
[1] Jaquiery, Corinne, « Des graffitis… numériques« , dans La liberté, 1 juillet 2013, p. 31.
[2] Markolight’s blog, Light-painting à Deauville, 2010, en ligne, <https://markolight.wordpress.com/2010/09/27/deauville-2010/>.
[3] Makina Corpus, en ligne, <https://makina-corpus.com/realisations/application-mobile-graffitounes>.
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