Pour mieux en saisir les enjeux, il a été demandé aux acteurs suivants – Collectif ANONYMES – (artistes), Grégory CHATONSKY (artiste) Collectif INCIDENT, Etienne CLIQUET (artiste) – Collectif Téléférique, Yann CREAC’H (architecte et informaticien), Robin FERCOQ (artiste programmeur) Collectif Téléférique, Antoine SCHMITT (programmeur et artiste), Michael SELLAM (artiste programmeur), Douglas Edric STANLEY (artiste, professeur, chercheur) – de circonscrire leur (Demo)nstration à un dispositif concret.
Huit sessions de [Demo]nstrations Net art – en référence à la « demo » informatique et technique – ont invité des auteurs (artistes, informaticiens et théoriciens) à présenter une œuvre ou un dispositif artistique concret 1. L’objectif était de provoquer un « corps à corps » entre l’œuvre, ses concepteurs et le public participant. Chacune de ses huit présentations ont interrogé les conditions de monstration des œuvres d’art numérique, aussi bien que leurs modalités spécifiques de conception et de réception. D’une durée de 45mn, elles appelaient une intrusion dans les coulisses de l’œuvre et du programme qui l’a généré, pour mettre en perspective les métissages de l’intention artistique, de l’écriture algorithmique et du discours critique. Différents points de vue ont pu être confrontés, susceptibles d’apporter à l’expérience et à la compréhension de ces œuvres des éclairages complémentaires.
Ce texte projette de tirer les enseignements de cette confrontation pour mettre successivement en perspective : d’une part, les incidences des investigations artistiques avec l’outil informatique sur la localisation et appropriation des œuvres censées en résulter ; d’autre part, les modalités renouvelées de circulation et d’exposition que ces œuvres spécifiques du Net art engagent de la part de leurs concepteurs autant que vis-à-vis de leur public.
Il ne s’agit donc pas à proprement parler ici, d’actes de la manifestation, mais des suites d’une invitation à prolongation réflexive. L’écriture adopte une progression en trois temps qui distribuent diversement les multiples contributeurs aux sessions, dans le texte lui-même : (1)- un premier moment présente les principales intentions qui composent le socle théorique et empirique de ces (Demo)nstrations, focalisées sur la problématique de l’exposition des œuvres numériques, quant aux modalités de leur mise en œuvre concrète 2. (2)- Une présentation des projets permet ensuite de recadrer et de mettre en perspective les principaux enjeux qui tresseront les débats ultérieurs. Ce fragment juxtapose les intentions et descriptifs des œuvres Net art, initiés par les artistes, en réponse à mon invitation de (Demo)nstrations et suivant des contraintes et formats prédéfinis. (3)- Enfin, la troisième section offre une synthèse contributive des principales thématiques déployées durant ces sessions et approfondies par la suite. Son contenu est le résultat d’une écriture collective au cours de laquelle les différents contributeurs sont invités à exprimer leur réflexivité. Le dispositif d’écriture suppose ainsi d’augmenter, de ré-agir et de transformer un certain nombre d’introductions thématiques laissées ouverts à l’appréciation et au devenir commun.