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Cyberculture

Channel Org

Créé en 1994 et soutenu par le Conseil des arts de l’Angleterre (UK), Channel Org, comme son mon l’indique, est un réseau rassemblant des artistes, divers organismes et institutions artistiques. En plus de loger des projets en ligne, Channel Orgpropose un lieu de débats et agit aussi comme une ressource sur l’art en ligne et le cyberespace. Rappelons que parmi les oeuvres hébergées par Channel Org, on retrouve Paradise, la ville virtuelle, un projet commenté sur Archée.

Deux choix de navigation nous sont offerts à l’entrée du site: l’une statique, l’autre animée en version Shockwave. Cette dernière est bien construite, facile d’accès et très urbaine dans sa conception. Des icones défilent sans ordre symétrique de gauche à droite, chacun transportant les principaux axes du site ainsi que les projets artistiques en ligne hébergés par l’organisme. En hélant du curseur un icone au passage, quelques mots apparaissent nous donnant ainsi un peu plus d’informations sur le contenu représenté par chacun de ces icones. Cette navigation ludique prend la forme d’un courant rempli d’objets à découvrir.

Le site se subdivise en cinq sections : ProjectsTextsLinksTimeline et Concept. L’importance accordée à chacune de ces sections est décroissante. D’ailleurs, cinq cercles de dimensions décroissantes servent de barre de navigation et nous indiquent de facto la densité du contenu de chacune des sections.

Quelques projets en ligne sont décrits et présentés dans la section Projects. Des expérimentations audio se retrouvent parmi ceux-ci, dont certaines sont empreintes d’un discours critique par rapport à l’industrie du disque dans une ère post-punk. resonance 107,3 fm, par exemple, est un projet collectif qui a eu lieu entre les 9 juin et 5 juillet 1998. Un événement audio dont le thème reposait sur l’idée du solstice. Il semble que ce projet ait connu un très grand succès et suscité un renouveau dans l’appropriation de la radio comme média de création. L’Angleterre, y lit-on, ne semble pas enclin à laisser libre cours aux créations radiophoniques, une pratique qui serait plus courante ici. Le Québec y participait à travers l’implication de Christoph Migone et de quatre autres personnes, John Zorn (New York) était aussi parmi les participants de ce même événement audio dont le thème reposait sur l’idée du solstice.

La section Timeline recèle plusieurs autres projets. Il s’agit d’un tableau faisant état de l’évolution chronologique, depuis1990, des possibilités technologiques du Web. À chaque nouvel apport technologique sont associées des oeuvres représentatives. Malheureusement, cette courbe temporelle dont l’élaboration se fait sur une base participative, demeure en l’état actuel très sommaire. On y présente principalement les projets de Channel Org qui, par ailleurs, ne manquent pas d’intérêt.

L’habituel volet Links nous dirige vers des organismes, des projets, des théories, des événements et des espaces technologiques. Tous les sites sont accompagnés d’un commentaire. On y apprend, par exemple, que le Banff Centre For The Arts (Canada) se classerait parmi les meilleurs au monde pour l’apprentissage des nouveaux médias et pour le « terrorisme artistique » (étonnant que le Canada ait cette réputation!). Links offre une excellente sélection, ciblée et durable, entièrement anglophone cependant. 

Le volet Texts comprend quelques lieux de réflexions originaux. Une direction éditoriale moins orientée vers un esprit de synthèse, auquel on s’attendrait peut-être, mais plutôt dans un esprit intuitif et éclectique. La section Concept situe le mandat de l’organisme.

Channel Org vaut certainement le détour pour qui s’intéresse à l’art dédié au Web, tant pour le sérieux et la pertinence du projet que pour sa navigation souple et originale.