Après avoir compris… qu’il existe actuellement un mouvement gribouillis que d’autres appellent flou, interactivité, chaos, turbulence, brouillage, interréseau, démocratie de la communication, Web, ludisme…
Après avoir compris… que le gribouillis est la marque d’un art sur le tremplin, qu’il est un élan vers des contrées inexplorées.
Après avoir compris… que le gribouillis se rencontre tant chez les jeunes artistes du circuit traditionnel que chez les artistes du Web.
Après avoir compris… qu’il n’y a pas deux mondes, que la seule différence, mais elle est importante, réside dans le fait que l’art Web sollicite plus directement une pensée participative, interactive.
Après avoir compris… que la récupération dans l’art des années 70-80 n’a rien à voir avec la pensée de Marcel Duchamp (premier quart du dernier siècle du deuxième millénaire).
Après avoir compris… que l’investissement en $$$ pour créer une oeuvre dédiée au Web n’est pas une mince affaire, malgré les prix à la baisse pour le matériel de base.
Après avoir compris… qu’au Québec les artistes semblent très peu nombreux à saisir l’importance et la pertinence de ce mode de création dans une carrière qui outrepassera nécessairement le XXe siècle et ses innombrables objets (de convoitise).
Après avoir compris… que concevoir et créer dans un environnement interactif et multisensoriel engage dans des avenues différentes de la picturalité invaginée ou de l’objet statufié dans l’espace.
Après avoir compris… que la vidéo pop utilise abondamment le gribouillis comme manoeuvre de dénonciation sociétale (en vue d’un profit individualiste entièrement capitalisé et typiquement nord-américain, du genre « T’es con, donne-moi ton fric! »), en cela influencé par le Pop Art avec Andy Warhol en tête et sa célèbre fermeture éclair intégrée à l’album « Sticky Fingers » des Rolling Stones.
Après tout ça…, la vie des oeuvres conçues pour le Web est en plein essor et il y aura des retardataires partout, tant chez les créateurs que chez les conservateurs. Nous sommes ici très loin de l’odeur (animale et alléchante comme le fric) et plus près de la fiction, certes artificielle, pourrait-il en être autrement?, mais plus cérébrale et généreuse.
L’objectif de cet article n’est pas d’établir un classement, loin de là, mais de présenter avec esthétisme. Du gribouillis abandonné à lui-même, au gribouillis représentatif d’une complexité contemporaine. Voici donc quelques regards sur les gribouillis en mouvement.