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Cyberculture

Les revues d'art contemporain entre imprimé et électronique: évolutions récentes

La presse, la télévision, l’édition en son entier, tous les médias confondus, jusqu’aux expositions, colloques et séminaires font masse pour reprendre un même leitmotiv; celui de l’incomplétude. La complétude ne peut passer aujourd’hui que par Internet. Il faut «y aller voir», s’y reporter, y puiser d’autres informations, grâce à lui compléter sa quête; telle émission n’est pas achevée qu’une annonce nous en prévient; «l’information continue sur Internet». La nouveauté réside là dans l’ampleur, peut-être sans précédent, des moyens coïncidents qui participent à sa promotion. C’est une invitation permanente appuyée sur un principe de frustration tellement ostensible qu’elle peut engendrer suspicion et rejet au premier abord. Mais si ces réactions entraînent à relativiser sa valeur de produit, elles n’effacent pas pour autant sa fonction d’outil. En dépit du spectacle médiatique et publicitaire, il convient de comprendre Internet comme un outil-système de communication tout à la fois logique et paradoxal dans la combinaison des anciens systèmes. Logique dans ses adaptations (texte, image, son convergeant dans le numérique) où l’on retrouve ses spécificités créatives, et paradoxal dans son statut puisqu’il double de l’existant (édition, médias, commerce, etc.) sans qu’on puisse encore déterminer si cette «duplication» s’oriente vers un dépassement bénéfique ou un remplacement stérile.

Dans le contexte de cette vogue et de ces mouvements socio-techniques, qui intéressent en grande partie la médiation de l’information et des connaissances, des revues électroniques d’art contemporain ont vu le jour tandis que des revues imprimées ont ouvert des sites pour ne pas rester à l’écart. En prolongeant ici un article où nous avions observé différents degrés de leurs présence et implication dans le réseau (Régimbeau, 1997), nous souhaiterions reprendre le fil conducteur des études qui ont précisé leurs rôles médiateurs. Rappeler quelques travaux et questions relatifs à ces études ; situer le sens des projets actuels des revues et observer le «marqueur sémantique» de leurs maquettes, tout en effectuant un repérage utile à un inventaire en cours, orienteront les perspectives de ce deuxième volet.