Le 1er décembre 2004 s’est tenue dans le cadre des conférences Ari/Ciren1 à l’amphithéâtre Rodin de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, une table ronde intitulée « Rejouable ? ». Elle s’est produite au cours du troisième volet de l’exposition Jouable, qui a eu lieu du 20 novembre au 4 décembre 2004 au sein de l’école2.
L’objectif de cette table ronde était de marquer, au terme de trois années de projet Jouable et d’expositions3, un temps de réflexion et de discussion autour des spécificités de l’art dit interactif ou « jouable » par ses acteurs-mêmes, à savoir neuf des participants de l’exposition Jouable/3. Etaient donc réunis autour de Rozenn Canevet, modératrice du débat, de jeunes artistes chercheurs, qui ont commencé par se présenter. chacun brièvement. Nous reformulons ici des morceaux choisis.
Rattachés à l’Université Paris 8, à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, ou à la Haute école d’arts appliqués HES de Genève, ils mènent pour la plupart une recherche dirigée par Jean-Louis Boissier. Les œuvres qu’ils décrivent ici étaient exposées à Jouable/3.
Daniel SCIBOZ est l’un des auteurs de GPS Movies, résultat d’un travail collectif réalisé lors de la semaine de workshops qui a eu lieu à Saint Denis4.
Elise MOUGIN a réalisé Tension superficielle, bulle savonneuse qui sert d’écran, sur lequel est projeté un œil fermé.
Gwenola WAGON a travaillé auparavant sur le thème du portrait, autour de ce qui se trame dans la relation entre le spectateur et un personnage, Julie. Elle est l’auteur, avec Alexis CHAZARD, de la vidéo interactive Landmap.
Hikaru FUJII a proposé Cité probable, une installation faisant appel à des jumelles, qui interroge la production d’image et de son.
Angela MARZULLO travaille sur la transposition de la vidéo performance en installation interactive. Elle nous a montré des images inédites du tournage de son installation La tronçonneuse.
Mariina BAKIC a décrit ses Clavierstücke comme des petites exécutions proposées au spectateur-joueur. Ce travail se penche sur le faire et le geste, mettant en relation l’acte d’écrire et celui de jouer de la musique.
Jena-Michel GERIDAN est l’auteur de Lipstick traces, dispositif à deux écrans, le premier montrant le dessin qui résulterait de l’activité du spectateur et du programme, produisant une variation sur la musique et les images vidéo de l’écran 2.
Caroline BERNARD a exposé à titre personnel Grande roue (dans une version différente de celle présentée à Jouable/2), invitant le spectateur à tourner des boutons pour moduler la vitesse de chacune des deux séquences projetées, et lui offrant la possibilité de les resynchroniser. En fait les deux prises de vues ne sont qu’une seule image, qui a été divisée en deux parties. La seconde œuvre exposée, à titre collectif cette fois, est Playboy : en se déplaçant le spectateur retrouve par le biais d’un masque de lapin, les mouvements d’un personnage affublé du même masque et filmé aux Bains des Pâquis de Genève. La lecture de l’image se fait en se déplaçant.