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Cyberculture

La Société des Arts Technologiques (SAT)

La Société des arts technologiques se donne pour mission de faire rayonner la culture numérique par un soutien à la création et à la diffusion, la société existe depuis deux ans (printemps 1996). Elle consiste en un laboratoire de culture numérique, un centre de documentation et ce qu’elle nomme les carrefours informels, soit le brassage d’idées à travers forums et colloques. 

La société a été littéralement propulsée par l’événement important qu’a consituté ISEA95 (Inter Society for Electronic Arts), ce 6e Symposium des arts électroniques qui avait lieu à Montréal et qui avait attiré pas moins de 1 200 participants.

La société abrite aussi des membres de renommée internationale, « Luc Courchesne (président de la SAT), gagnait le plus important prix ICC au Japon avec une bourse de 60 000 $; Isabelle Choinière parcourait la planète avec le spectacle Communion qu’elle présentait pour la première fois à ISEA95 Montréal; Louis-Philippe Demers et Bill Vorn gagnaient le prix Ars Electronica en Autriche; Philippe Patrice gagnait le prix du MILIA pour son projet ABCdaire pour sourds et muets ».

Tous les détails concernant les artistes en résidence et les échéanciers pour la présentation de projets sont disponibles sur le site de la SAT. À ce titre, quatre projets ont pris naissance cette année dans les murs de la SAT : Eugénie (Julie Méalin assistée de Valérie Jodoin et Eric Mattson), Liquidation (Éva Quintas et Michel Lefebvre), Hansart_Hilare (site de la Société des Arts Indisciplinés – SAI) et Thomas Köner, site audiovisuel expérimental du musicien Thomas Köner.

Si l’art électronique est souvent pensé dans une perspective d’avant-gardisme, d’électrons libres, de robotisation et de stupéfiants effets 3D, il faut plutôt y voir ici, et c’est heureux, un kaléïdoscope d’idées et de projets multimédiatiques dont les intérêts vont de l’art brut (Hansart_Hilare) à l’insémination artificielle virtuelle (Eugénie) au photo-roman (Liquidation) ainsi qu’à des expérimentations minimalistes (Thomas Köner).

Dans un univers où le message polysensoriel devient la norme, des initiatives comme la SAT ont une très grande importance. On aura désormais toujours besoin d’un concepteur multimédiatique. Si le design a eu une influence marquée sur l’art dans les années soixante (le Pop art en particulier), le multimédia en cette fin de millénaire est, sans contredit, la tendance forte.