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Critiques

PROMO 4.0. Une plate-forme pour les jeunes créateurs

Présenté à la SAT (Société des Arts Technologiques), Montréal, du 19 au 27 avril 2001

Pour qui n’avait pas été dûment prévenu par une invitation, les risques de tomber sur PROMO 4.0 par hasard étaient assez élevés: situé en plein coeur de la rue Sainte-Catherine (centre-ville), à côté de la Place des Arts, et pourvu d’une grande vitrine, l’événement se déroulait toutefois dans un lieu suffisamment informel pour convaincre le moindre passant de pousser une tête. L’événement était une première: réunir sur une même plate-forme les travaux d’une centaine de finissants issus des quatre universités montréalaises et du Conservatoire de Montréal était une façon de faire exploser le cadre interne des expositions habituelles; la cohabitation de différents groupes d’étudiants et de professeurs tournés vers des recherches spécifiques offrait des possibilités de rencontres et de confrontations exceptionnelles.

C’est précisément un des objectifs de la Société des Arts Technologiques (SAT) de «stimuler les échanges et les collaborations entre différentes disciplines artistiques et scientifiques» et c’est pourquoi cette institution a invité des départements aussi différents que le programme Communication (profil multimédia) de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), Arts visuels de l’Université Concordia, Design industriel de l’Université de Montréal (UdeM), Electroacoustique des universités McGill et de Montréal ainsi que du Conservatoire de Montréal à se retrouver sur une plate-forme commune. Conséquence inédite de ce regroupement: comme l’événement a provoqué l’arrivée d’un public plus important, les travaux exposés ont été sollicités à un rythme inhabituel, confrontant les créateurs à des difficultés techniques inattendues.

A la fois hall d’exposition et lieu de spectacle dûment équipé d’un bar, «souk à expérimentations» de toutes sortes, exposées sans recherche, vu l’espace et les moyens réduits, l’événement se présentait comme une mosaïque cacophonique et un peu désordonnée que l’on décryptait à son aise à l’aide des explications fournies sur place par les exposants ou par le biais des panneaux. A l’issue de la visite, on n’était sans doute pas plus à même de définir la culture numérique, mais on avait au moins le sentiment d’avoir une vision plus concrète des voies d’exploration qui s’ouvrent dès lors que les arts et les sciences intègrent les hautes technologies (ou vice-versa) et voyagent allègrement d’un domaine à l’autre via le numérique.