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Cyberculture

Cybercosme 5_2

Regard de Xavier Cahen

« Œuvre multimédia fonctionnant en mode aléatoire sur le thème du regard de l’observation et de la rencontre de l’autre sur l’Internet »

Dans cette œuvre, le texte est la voix de l’Internet. Le texte suggère une profondeur derrière l’écran, une parole qui, au loin, tente de percer l’écran de sa présence. D’ailleurs, les fenêtres apparaissant les unes à la suite des autres, prennent de facto le premier plan, si plusieurs programmes sont ouverts sur votre bureau, les apparitions se superposeront à toutes les fenêtres déjà ouvertes, désactivant de la sorte l’espace de travail en cours. Ces petites fenêtres contenant des fragments de texte, telles des bulles émergeant à la surface de l’écran, surgissent et questionnent, à la recherche d’un contact.

Contrairement, et paradoxalement, à l’œil inquisiteur présent dans une autre fenêtre, atomisée et scrutant nos gestes, le texte agit dans une profondeur tant spatiale que temporelle. L’œil se contente de l’actualité du regard, de la présence immédiate, et projette son faisceau simultanément dans notre réalité. L’œil, ainsi, devient la surface des choses, le miroir de l’écran, tandis que le texte s’insinue dans le mythe de la profondeur écranique, un mythe porté par la voix. En effet, ce côtoiement distinct et parallèle du texte et de l’image n’offre de lieu commun que par la voix entendue (troisième composante de l’œuvre). Une voix unifiant les univers sémantiques séparés de l’œil et du texte. 

Dans un monde de présence en continu, de l’immédiateté et de la surprésentation (représenter et créer simultanément du réel, selon Couchot), le sentiment de l’union ou de la communion passe plus significativement par la voie auditive. Musique, parole ou voix caractérisent notre réalité culturelle et médiatique actuelle. Le canal auditif capte avec plus de permanence la relation affective et, partant de là, une compréhension de l’environnement s’en trouve confortée.

Se relier à l’autre implique non seulement la communication mais surtout la télécommunication sentie (le portable ou le cellulaire en sont les marques les plus tangibles actuellement). L’étalement urbain isole l’individu, la télécommunication lui redonne le sentiment d’appartenir à un clan. Sans l’union affective dans la télécommunication, tout peut n’être que fantasme, ce qui en indispose plus d’un. Le son offre ainsi une charge sensuelle et consensuelle unificatrice qui draine la confiance nécessaire à la stabilité sociale (ou à son sentiment).

L’œuvre de Xavier Cahen dispose quelques-uns des mécanismes de l’état actuel de la communication. À consulter au deuxième degré.

010101 : Art in Technological Times

Une cyberexposition produite par le SFMOMA et dont les commissaires sont : Aaron Betsky, Janet Bishop, Kathleen Forbe, John Weber et Benjamin Weil. Co-produit avec la société Intel via le site www.artmuseum.net

Sur la prémisse d’un accaparement des technologies par les artistes et d’une diffusion sur l’interréseau qui passe outre aux musées, cette cyberexposition est riche. L’interface y est particulièrement réussie malgré un apprentissage obligé, mais très rapide. S’y attarder fait partie du plaisir à consulter ce document. À tout moment, des mots clés disponibles (à gauche de l’écran) conduisent à une citation qui, elle-même, recouvre une arborescence de messages envoyés en réponse au propos de la citation et auxquels il était possible de répondre, et de renchérir.

Les artistes de l’art Web : 

  • Erik Adigard, Timelocator, 2001
  • Entropy8super!, eden.garden 1.0, 2001
  • Mark Napier, Feed, 2001
  • Matthew Ritchie, The New Place, 2001
  • Thomson & Craighead. E-poltergeist, 2001

Sous peine d’avoir superficiellement parcouru les œuvres, rien de convainquant selon moi. 

On recommande une machine assez puissante pour consulter 010101 : Art in Technological Times.

Forty Flowers par Katinka Matson

Son travail se concentre autour de la création d’images à l’aide d’un scanneur. Elle nous présente le premier fruit de ces expérimentations non-photographiques, en ce sens où aucun appareil photo n’est utilisé dans le processus. Quarante fleurs superbes, d’une netteté atemporelle, simplement déposées devant notre regard. L’esprit va et vient entre les textures naturelles et éthérées d’une flore réjouissante et apaisante. 

Katinka Matson est co-fondatrice et directrice de la Fondation Edge. 

Edge

Edge est un organisme sans but lucratif fondé en 1988 et dont le mandat consiste à promouvoir la discussion sur les arts, la société, la culture et la philosophie sur une base informelle. De nombreux intellectuels et chercheurs de renom ont participé aux entretiens disponibles sur le site : Stephen Jay Gould, George Lakoff, Jaron Lanier, Daniel C. Dennett, Francisco Varela, Douglas Rushkoff et plusieurs autres. 

Matière + Mémoire

Commissaire Valérie Lamontagne, design Brad Todd

« Matière + Mémoire se divise en quatre nœuds thématiques : le cœur, l’esprit, l’âme et le corps. L’exposition s’inspire de l’ouvrage d’Henri Bergson, Matière et mémoire, dans lequel il écrit : « Il est vrai qu’une image peut être sans être perçue – elle peut être présente sans être représentée – et la distance entre ces deux termes, présence et représentation, semble adéquate pour mesurer l’intervalle entre la matière même et notre perception consciente de cette matière. » Via le Web, Matière + Mémoire vise à combler le gouffre qui existe entre le corps et l’esprit. »

Textes et oeuvres correspondantes :

  • Esther Bourdages – Le nœud de l’esprit
    • Jessica Irish (États-Unis), Inflat-o-scape
    • Stanza (Angleterre), The Central City
    • Hidekazu Minami (Japon), Infrasonic Soundscape
  • Pierre Robert – Le nœud du cœur
    • Young-Hae Chang Heavy Industries (Corée du Sud), Samsung Means to Come
    • Igor Stromajer (Slovénie), What was he thinking about? berlin? praha? ljubljana? skopje?
    • Eric Deis (Canada), Beauty and Chaos
  • Valérie Lamontagne – Le nœud du corps
    • Grégory Chatonsky (France), Sous Terre
    • Lisa Cianci (Australie), Same Old Dreams
    • Alice Jarry & Nicholas Lauzon-Timm (Canada), The Architectural Main
  • Sylvie Parent – Le nœud de l’âme
    • Boredomresearch (Angleterre), Possessed
    • Waseem Khan (Angleterre), CodaOuija
    • Peter Horvath (Canada), Life is Like Wate

Le projet ADaM

Une idée de Timothée Rolin sous licence Copyleft. Toute personne est invitée à participer. Si vous avez un appareil photonumérique, vous êtes prêts à entreprendre la captation de votre quotidien selon les contraintes, au nombre de douze, suivies par Timothée Rolin ou, encore, de modifier ces dernières pour les adapter à votre situation. Un projet dont la simplicité n’a d’égal que le plaisir à parcourir le quotidien des autres, à les accompagner de l’appartement à la rue, au bureau, à la rencontre d’amis sur le hasard de la route, etc. La photographie est de l’ordre du banal, mais elle offre en retour une sensibilité connue de la graphologie, on dira ici que s’exprime dans l’image, la séquence et le ton affectif, une photologie du quotidien. Pour Timothée Rolin, il s’agit d’« une tentative de représenter ce qui nous relie tous. Une autre façon d’appréhender, d’approcher l’histoire d’un réseau. »

Parmi les participants, Xavier Malbreil, collaborateur à Archée, qui nous présente en quelques clichés une journée des rencontres sur l’écriture électronique qui avait lieu à Paris 8 et auxquelles je (Pierre Robert) participais. Anne Marie Morice, L.L. de Mars, Antoine Moreau sont parmi les participants du projet ADaM, participants au nombre de 36 à ce jour. Une belle invitation. Un site sobre, efficace et ergonomique, idéal pour un tel type de contenu. De plus quelques mots clés nous permettent de visionner seulement les animaux ou les personnes ou l’architecture ou la météo, etc. Sympathique.

World-Information.org

Information reçue de Ewen Chardronnet via Nettime-fr (03-06-02) :

World-Information.Org organise une exposition internationale à Amsterdam en octobre-novembre 2002. Projekt Atol et Acoustic Space Lab participent à la préparation de l’événement. World-Information. Org se fixe comme objectifs principaux : fournir et protéger l’information publique et développer une e-cologie digitale. 

Mission

World-Information.Org est un effort de collaboration entre des organisations et des individus directement concernés par leur rôle participatif et l’avenir des technologies de l’information, de la communication et de l’Internet tels que nous les connaissons aujourd’hui.

World-Information.Org souligne la croissance de l’information électronique et des technologies de communication à laquelle notre société doit faire face ainsi que les profondes transformations structurelles qui affectent tous les aspects de notre vie sociale.

World-Information.Org reconnaît que les TIC ne sont pas de la science-fiction ; c’est maintenant que nous expérimentons et comprenons l’importance du développement des communications et des informations passant par des systèmes complexes de processeurs, et cela exige de l’interface entre culture et technopolitique la conception de nouvelles idées.

World-Information.Org déclare qu’il ne suffit pas d’étudier l’influence des technologies de communication sur la culture et les arts, mais qu’il faut également considérer l’influence des arts et de la culture sur les réseaux digitaux et les modifications qui en résultent sur la société, la politique et la pratique artistique elle-même.

World-Information.Org expose des pratiques artistiques se développant dans un monde de plus en plus immatériel, dans lequel l’information-référence d’une situation est plus efficace que la situation elle-même, et dans lequel l’utilisation des réseaux digitaux pour la manipulation des symboles devient de plus en plus importante.

World-Information.Org montre que la « révolution digitale » et les changements espérés à la fois dans le travail et la vie quotidienne par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, en analogie avec les profondes transformations de notre société qui ont accompagné la « révolution industrielle » et la prétendue « révolution Gutenberg », sont également très liés à ce qui se passe dans les biotechnologies, la biométrique et le mariage « de la chair et de la machine ».

Objectifs

World-Information.Org est un fournisseur transnational d’intelligence culturelle, un effort de collaboration entre des artistes, des scientifiques et des techniciens. C’est un environnement pratique, technique et contextuel pour la production culturelle et une plate-forme internationale d’intelligence critique des médias.

World-Information.Org surveille et cartographie constamment l’infosphère, le système nerveux et invisible des réseaux d’information, aussi bien que l’économie internationale. À travers une exploration artistique et scientifique des technologies de l’information et de la communication, World-Information.Org dissémine sa propre vision sur leurs implications politiques, culturelles et sociales, et stimule l’orientation des pratiques futures.

World-Information.Org est un agent de la démocratisation digitale et du respect des droits de l’homme. Éclairant les opportunités, les challenges et les risques des technologies de l’information et de la communication, World-Information.Org fournit de l’information pour un développement démocratique de la société, de la culture et de la politique. Sous le patronage de l’UNESCO, World-Information.Org permet d’apporter des réponses aux exigences d’accès de haute qualité à l’information culturelle des citoyens.

Arts Catalyst

Information reçue de Ewen Chardronnet via Nettime-fr (03-06-02) :

Arts Catalyst est une agence art-science qui opère dans le vaste champ des travaux artistiques nécessitant la collaboration avec des scientifiques. Arts Catalyst soutient notamment la danseuse et chorégraphe Kitsou Dubois dans ses travaux sur la danse en apesanteur dans le cadre d’un programme de recherche qu’elle a mis en place sur la gestuelle en microgravité. Arts Catalyst participe à l’initiative MIR (Microgravity Interdisciplinary Research) favorisant l’organisation de vols paraboliques d’artistes.