Le monde de l’art ne réserve pas à tous ses ambassadeurs la même gloire, et ne saurait se targuer d’échapper à toute attitude discriminatoire envers ses nobles représentants. Les garants de l’ordre artistique sont légion, et sous couvert d’un élan esthétique qui se dit souvent humaniste, ils exercent un pouvoir qui, comme n’importe quel pouvoir, n’accorde ses faveurs qu’à quelques élus, fussent-ils rassemblés en une catégorie toute entière.
L’art ne saurait prétendre renverser toutes les frontières, et ici comme ailleurs sont établis des critères non-légitimes qui permettent, ou non, aux femmes et aux hommes, d’y prendre place.
Age, clivages sexuels, origine, nombreux sont les « caractères secondaires » des auteurs qui oblitèrent encore souvent la reconnaissance d’une œuvre en agissant comme critères de validation ou d’invalidation du travail artistique.
Internet semble aujourd’hui pouvoir pallier ces discriminations, notamment par la réorganisation des conditions de visibilité et de légitimation du travail des artistes.
Le Centre européen de l’image, icôn, en développant depuis décembre 2001 les concepts de « cybervernissages ® » et de « cyberexpositions », ouvre la voie à de nouveaux usages des réseaux électroniques par les photographes. En facilitant l’émergence d’une nouvelle triangulation dynamique entre l’artiste, l’œuvre et son spectateur, ces « cyberévénements » permettent de dépasser les critères d’appartenance des auteure(s) aux catégories indexées.