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Critiques

« Science Fair : Feminist Configurations in Cyberspace »

Le 22 mars dernier, le Studio XX mettait en ligne « Science Fair : Feminist Configurations in Cyberspace ». Le projet, coordonné par Lorraine Oades, propose de questionner le rôle des femmes dans le monde des sciences et technologies en présentant des œuvres d’art Web de huit artistes : Ingrid Bachman, Nicole Jolicoeur, Marie-Josée Lafortune, Valérie Lamontagne, Barabara Layne, Lynne Marsh, Barbara McGill Balfour et Stephanie Shepherd. 

Les objectifs du Studio XX et de « Science Fair : Feminist Configurations in Cyberspace » se rejoignent en ce qu’ils favorisent la poursuite d’une réflexion féminine et féministe en encourageant les productions d’art Web par des artistes femmes. Dans le « Science Fair », les artistes abordent la question du rapport entre les femmes et la science en explorant les possibilités visuelles et conceptuelles des arts numériques. 

« Science Fair » est une exposition en ligne dont les paramètres diffèrent des expositions en galerie. Il n’y a pas de parcours de visite, ni de disposition des œuvres qui puissent guider la lecture en opérant des rapprochements, des groupements. Bien que rassemblées autour d’une thématique, les œuvres sont isolées. Il nous semble que les pistes multiples qui sont lancées doivent être vues individuellement. Nous étudierons donc une à une les œuvres présentées dans « Science Fair ». Nous essaierons de voir comment, en plus de traiter de la question des sciences et des technologies, les œuvres réfléchissent à la forme que prend l’art numérique, et plus spécifiquement celui des femmes.

C’est Lorraine Oades qui introduit la thématique de « Science Fair » avec Historical Timeline, une chronique bien documentée sur la présence des femmes dans le monde des sciences et des technologies depuis 4000 ans avant J.-C.. Historical Timeline, dont le design revient à Philippe Blanchard, reprend le modèle classique du schéma historique : une ligne du temps. Sur un ruban chronologique défilant à l’écran sont inscrits les noms de ces femmes, accompagnés d’indications sur leurs domaines de recherche. L’artiste ramène ainsi à la surface une série impressionnante de figures féminines ayant participé de manière significative au développement scientifique, des noms souvent occultés ou ignorés par la construction masculine de l’histoire des sciences. En incluant ces portraits de femmes sur la ligne temporelle, l’artiste fait plus que réparer les oublis de l’histoire, elle rend visibles les ratés de celle-ci et en accuse les déficiences.