Figure de la révolution cubaine devenue icône internationale, « El Che » s’est transformé en figure légendaire de notre époque. Ce travail sur la figure du Che s’attarde à la création d’un mythe transfrontalier et remédiatisable. Nous explorons une interprétation du héros transculturel dans l’imaginaire contemporain accéléré par les technologies de communications et particulièrement Internet. Il s’agit de questionner les incidences d’hypermédiatisation et de remédiation du Che selon le concept proposé par Bolter et Grusin. Selon eux, la remédiation est la reprise d’un médium dans un autre.
Dans le cas du Che, c’est la photo connue sous le nom de « Guerrillero Heróico » du cubain Alberto Korda Dìaz qui est à l’origine de la figure du Che. Ce cliché pris en 1960 a changé de médium en devenant tantôt affiche contestataire, tantôt logo. Reprise de nombreuses manières et sur d’innombrables supports, le portrait de Korda a circulé dans les milieux de gauche des années soixante pour être aussitôt transformé en affiche et utilisé comme symbole de contestation.
En fait, ce n’est pas la photo d’origine qui a le plus circulée, mais la reprise de l’Irlandais Jim Fitzpatrick de 1968. Cette affiche de Fitzpatrick a été reproduite sur d’innombrables objets du quotidien tels que drapeaux et t-shirts. Depuis son apparition, la photo du Che s’est aussi retrouvée au cinéma et dans le Web.