Installation sonore ou version concert de l’installation avec les voix chantées de Balthazar et Stéphan Barron
Transforme en voix chantées les mesures récoltées en temps réel :
– de l’ozone venant du satellite GOME
qui tourne autour de la terre.
– de la pollution par l’ozone captées dans le lieu d’exposition.
Cette oeuvre d’art sonore s’inscrit dans une démarche entamée par Stéphan Barron dans les Arts technologiques depuis les années 80. Cette oeuvre tente de répondre à des questions essentielles des arts technologiques : celle de la présence, celle de la matérialité et du rapport à l’espace, celle du rapport au public.
Elle tente aussi de jeter des passerelles entre Art Contemporain, Arts Numériques, entre public profane et amateurs d’art.
Stéphan Barron utilise les nouvelles technologies de télécommunication, dans une réflexion autour de la géographie, et de la distance. Les travaux de Stéphan Barron ont fait l’objet de nombreux textes critiques au niveau national et international (Textes écrits par Frank Popper, Pierre Restany, Edmond Couchot, Anne Cauquelin, Derrick de Kerkhove…)
Principales réalisations de Stéphan Barron : Thaon/New York en 1987 (Transmission par satellite), Orient Express en 1987 (Transmission par ordinateur entre Paris et Budapest), Traits (Ars Electronica 1989), Le Bleu du Ciel (UNESCO – 1994), Ozone (Biennale d’Adelaïde 1996), corpo@corpo (Biennale de Venise 2005), wyfy (Biennale de Lyon 2007) …
Internet support d’une installation planétaire : sortir de l’écran pour aller vers la «présence» au monde.
o_o_o est présentée sous la forme d’une installation sonore. Ces sons sont diffusés dans le centre d’art LE FRUC.
En redonnant le rapport à cette présence physique, et aussi à l’expérience spatio-temporelle de l’oeuvre unique, je souhaite passer de la dimension réductrice de l’écran de l’ordinateur à la présence physique à l’espace et au son.
La voix, facteur d’une présence sensuelle et humaine
Dans l’installation o_o_o, les mesures des deux ozones : chiffres transformés en sons. Les voix lyriques de Stéphan Barron et Balthazar Barron alternent. Le travail de la voix, du corps est une recherche de point d’équilibre avec «l’abstraction» et la «dureté» de la machine et du réseau. Stéphan Barron travaille la voix lyrique depuis 1998 en vue de réaliser ce projet.
Une échelle de correspondance est donc établie entre mesures et notes de musiques. Les mesures de pollution en ville sont «chantées» par la voix de baryton, les mesures de la couche d’ozone sont «chantées» par la voix légère de Balthazar.
o-o-o est une oeuvre qui élargit l’interactivité à l’ensemble de la planète
« La fonction de l’art n’est pas de communiquer ses idées ou ses sentiments personnels, mais plutôt d’imiter la nature et sa façon d’opérer ». John Cage
Un paradoxe est apparent pour le problème de l’ozone produit en trop grande quantité par les voitures dans les villes, il est par contre en déficit au niveau de la stratosphère et provoque en Australie une augmentation inquiétante des cancers de la peau.
o-o-o exprime de façon artistique et poétique le problème écologique majeur pour les australiens du trou dans la couche d’ozone. En Australie, l’ozone devient un phénomène de société tangible alors qu’il semble abstrait pour les européens.
Interdépendance planétaire :
Il nous apparaît de plus en plus que nos destins et nos gestes sont liés avec ceux de tous les humains, même situés aux antipodes.Une solidarité, une conscience planétaire s’élabore peu à peu.
La beauté, la poésie de la distance est essentielle, elle nous permet de redimensionner nos consciences.
o-o-o exprime ce mélange d’inquiétude et d’émerveillement devant l’interdépendance des phénomènes terrestres.
Immatérialité, complexité :
o-o-o exprime aussi l’immatérialité et la complexité des phénomènes auxquels l’homme contemporain est confronté. L’ozone, les UVs sont des facteurs de phénomènes complexes où la physiologie humaine interagit avec le climat, où la survie planétaire interagit avec le développement économique.
Pourtant ces facteurs sont impalpables, et finalement sont des « objets immatériels » liés à l’information (ou la désinformation).
Ubiquité, sensualité de la distance :
Les télécommunications sont une partie importante du projet parce qu’elles permettent d’exprimer l’interdépendance géographique, la poétique de l’ubiquité, la sensualité de la distance. Beauté de la présence à distance : ma conscience est partagée entre ici et ailleurs, entre moi et l’autre. Je participe du lointain.
Sensualité de la distance : la perte de vue réorganise notre perception, exacerbe notre sensualité auditive. Cette perte de vue est source d’imaginaire.
Les sons sont «mis en oeuvre» à distance par des facteurs impalpables, résultant pourtant d’une interaction complexe entre l’homme et le monde.
La métaphore poétique de la «pompe à ozone»
L’idée métaphorique et poétique de «pompe à ozone» poursuit des projets poétiques inspirés en leur temps par les machines industrielles dans des oeuvres comme celle de Duchamp (Grand Verre), de Beuys (Pompe à Miel) ou Tinguely.
Dans o-o-o ce sont d’autres machines (de télécommunication, d’analyse de la pollution, informatiques) qui sont mises au service d’une vision du monde post-industriel.
Les partenaires de l’oeuvre :
Stéphan Cousot (programmeur),
CAIRPOL (capteur d’ozone http://www.cairpol.com),
Conseil Régional du Languedoc-Roussillon
Le conseil général de l’Hérault
L’association Rien de Spécial