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Galerie


Cette série de dessins, signés Xavier Lambert, a été réalisée en un premier temps à l’encre noire avec un stylobille sur des feuilles de papier blanc sans intention initiale, sorte de griffonnage automatique.

Ils ont par la suite été numérisés à très haute résolution, sans que leur destination ne soit nécessairement déterminée, et nettoyés de toutes les traces que laisse inévitablement le grain du papier à de telles résolutions. C’est donc d’un dessin véritablement dématérialisé qu’il s’agit, dématérialisé par l’élimination logicielle des traces de la matière papier et dématérialisé complètement car ce qui reste en fin de compte, à ce stade du processus, n’est qu’un fichier virtuel, sorte de matrice stockée en mémoire pour être indifféremment utilisée par la suite.

Mais, au même titre que toute œuvre d’art, cette matrice, et surtout son actualisation sur un support, n’est que « la peau de l’œuvre ». Elle l’est car elle ne constitue que la partie visible du processus qui lui a permis d’émerger. Mais ce qui semble intéresser l’artiste dans ce processus n’est pas tant la dimension graphique comme telle que l’émergence esthétique des formes sur le papier. En ce sens, ces dessins sont une production autant artistique que scientifique.

L’artiste a ainsi développé une analyse systémique sur les processus poïétiques qui ont permis leur émergence. Cette analyse n’est pas seulement technique ou sémiotique, mais tente d’aller au plus profond du rapport entre le corps créant et l’œuvre en train de se faire. Cette évocation du corps créant comprend également sa dimension physiologique, c’est-à-dire les processus physiques et mentaux mis en œuvre dans leur articulation relative, et la façon dont ils font sens au regard de la poïèse de l’œuvre prise comme système. 

C’est cette dimension poïétique du dispositif qu’interroge l’artiste : en quoi le processus poïétique peut faire système, et en quoi cette dimension systémique peut nous conduire à interroger la création artistique en articulation avec les paradigmes contemporains ? (réflexions extraites du texte ci-dessous)