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Cyberculture

äda'web

L’objectif initial d’äda’web consistait à permettre aux artistes contemporains de différentes disciplines d’entrer en relation avec les cybernautes. äda’web, né au mois de février 1994, publie son premier projet en ligne en mai 1995. Dans une perspective Web, cette date correspond étonnamment à l’âge des pionniers. Benjamin Weil et John Borthwick en sont les fondateurs. äda’web a reçu dès le départ un accueil très favorable dans le monde du cyberart pour son caractère innovateur. Un site ayant évolué avec le Web, davantage complexifiés par l’apport cumulatif de projets dont certains ne cessent de se transformer et ce, depuis plusieurs années (ex.: Julia Scher’s Securityland).

Sur äda’web, une page ne ressemble pas à l’autre et une même page changera de style en l’espace de quelques clics. Déroutant même pour les initiés. On y accède par plusieurs interfaces et différentes pages principales (d’apparence), chaque porte d’entrée constitue un point de vue spécifique qui ne s’insère dans aucune hiérarchie imposée. Ici, aucune navigation simplifiée, l’ensemble ne se perçoit pas en quelques coups d’oeil malgré une classification ordonnée. äda’web comporte en effet six sections bien distinctes:

  • « project » 
  • « influx »  
  • « context »  
  • « usage »  
  • « nota »  
  • « exchange » 

La section « usage » présente une description succincte des différentes composantes du site, elle donne accès aux adresses électroniques des membres actifs, offre un moteur de recherche, comprend les archives de la revue de presse, les lettres d’information (« newsletters »), la ligne temporelle (graphique) du développement d’äda’web depuis ses débuts et une description sommaire, mais très utile, des projets publiés avec l’année de création et les applications logicielles utilisées, la section « usage » est l’endroit idéal pour s’y retrouver. Le volet « project« , pour sa part, contient les oeuvres publiées exclusivement par äda’web; « influx » s’intéresse, quant à lui, aux oeuvres qui vivent également en ligne et hors ligne; « context » loge des créations (non nécessairement publiées par äda’web), annonce des événements et présente des informations sur les artistes; « nota » est un forum accueillant les commentaires des visiteurs. Finalement, « exchange » permet de magasiner sur un étalage éclectique de produits créés par des artistes ou à propos de certains artistes.

äda’web est maintenant logé par la Gallery 9 du Walker Art Center (Minneapolis, MN), une galerie consacrée à l’étude des arts médiatiques. De plus, la Gallery 9 a récemment fait l’acquisition des archives du site, elles font désormais partie intégrante de la collection. Une acquisition rendue possible grâce à la contribution du méga-fournisseur America Online, qui aurait cru? äda’web est une source importante d’oeuvres et de projets dédiés au Web. Parmi les artistes reconnus on remarque Doug Aitken, Jenny Holzer, General Idea, Jodi, Antonio Muntadas, Vivian Selbo, Laura Trippi, Lawrence Weiner et plusieurs autres. 

Non seulement ce site pionnier a-t-il contribué à l’émergence d’oeuvres de plus en plus ouvertes et flexibles, mais il a aussi incité à revoir la pratique du conservateur et du commissaire. « In the context of the Net, nous dit le membre fondateur Benjamin Weil, this also means that art actively participates in the development of new media and online culture, thus repositioning this type of reflection in a more central cultural position. » (Walker Art Center)