En septembre 2014, c’était au tour du Palais de Tokyo de convertir mille mètres carrés de surface bétonnée de son sol et de ses murs en d’immenses écrans où quelques mille deux cent images fixes et mouvantes – extraits de films d’archives, de répertoires ou d’actualité, photographies d’œuvres picturales anciennes et actuelles, photographies contemporaines – régis par un dispositif médiatique dans un concept scénographique conçu par Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger, proposaient une déambulation dans le lacis de l’histoire des images. Cette installation intitulée Mnémosyne 42 rendait hommage à la Planche 42 de l’Atlas Mnémosyne (déesse de la mémoire) conçu par Aby Warburg dans les années 1920, qu’il avait intitulée Pathos de la douleur sur le thème des lamentations des morts. Cette installation traite ainsi de la vie fantomatique des images dont notre présent, autant que notre mémoire – historique ou artistique – est constituée. Elle fait suite aux deux premières versions, soit Histoire de fantômes pour grandes personnesprésentée en 2012 au Fresnoy à Tourcoing, et Atlas – Comment porter le monde sur son dos ?, présentées successivement à Madrid, Karlsruhe et Hambourg, en 2011. Elle sera présentée ultérieurement à Rio de Janeiro et à Beyrouth.