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Cyberculture

Exploratorium

« A museum of science, art and human perception »

Exploratorium, « a museum of science, art and human perception », est le grand gagnant du  » Best Museum Webs contest » pour l’édition 1997. Ce musée à vocation éducative a été fondé en 1969 par le physicien Frank Oppenheimer. Ce dernier en assumera d’ailleurs la direction jusqu’à sa mort en 1985. Goéry Delacôte, un scientifique français, est le directeur exécutif du musée californien de San Francisco depuis 1991.

Dans sa catégorie Exploratorium n’a guère de concurrent. Intelligent, innovateur, vulgarisateur et instructif. Mise en page agréable, navigation confortable, contenu riche et bien réparti. Bref, que des éloges pour ce musée qui ne craint pas de se mouiller les pieds dans le bouillon des sciences, des arts et du Web.

Archée attire votre attention sur le numéro 18 (avril-mai 1997) de la série « What’s New in the world ». On y présente une étude de cas sur la mémoire et la création picturale. L’article, « A Memory Artist: Painting to Remember », est signé Michael Paerce, les photographies sont de Susan Schwartzenberg. 

Il s’agit d’une étude sur l’oeuvre de Franco Magnani, un artiste d’origine toscane ayant élu domicile en Californie. Magnani fait partie des cas étudiés par le neurologue Oliver Sack dans son récent livre, An Anthropologist on Mars: Seven Paradoxical Tales. Sack émet d’ailleurs quelques commentaires audionumériques dans cet article.  

Les lieux peints et remémorés par l’artiste sont confrontés à la réalité photographique. Ce jeu des erreurs argumente autant en faveur de l’investissement psychologique qu’il met en relief la capacité phénoménale du peintre à se rappeler, dans les moindres détails, l’environnement spatial de son enfance.   

Ceci dit, malgré la ferme volonté d’obtenir un rendu réaliste, la mémoire affective s’insinue, accentuant certains éléments, modifiant subtilement les perspectives.    

Résultat: la remémoration d’une « réalité » médiatisée par la création picturale enrichit notre compréhension des rapports inextricables entre le réel, le connu et le ressenti.   

À cet égard, il faut reconnaître l’apport exceptionnel (conscient ou non) des artistes dans l’articulation des savoirs issus de la pensée visuelle et de l’émotion.   

Un article très digeste, excellemment illustré.

Plus en profondeur

Exploratorium nous offre également une vulgarisation historico-théorique portant sur les incontournables paradigmes scientifiques contemporains (dynamique, chaos, catastrophe, fractale, complexité), et ce, depuis le début du siècle avec Jules Henri Poincaré. Ce volet accompagne une exposition sur le thème de la turbulence, Turbulent Landscapes.