Alexandre St-Onge a investi l’espace des bureaux de l’École des médias de l’UQÀM, en les mobilisant pour faire émerger les processus structurants internes d’une œuvre portant sur la prise d’otages et leurs libérations, représentation symbolique de la régulation à laquelle doit faire face tout être œuvrant dans les institutions formelles.
À travers cette manœuvre, Saint-Onge questionne le concept d’institution totale de Goffman et investigue le lieu de travail uqamien pour amplifier, distordre et réduire en poussière la production initiale d’un espace qui pourrait rappeler celle de l’asile comme institution totalitaire. L’institution universitaire est une autre sorte d’asile : un asile pour ceux qui « pensent » le monde différemment et où les artistes vont parfois se réfugier. Saint-Onge y a trouvé son asile pendant quelques mois. Il l’a trouvé sous la forme de plans de cours à sonifier, de mouvements dans l’architecture du pavillion Judith-Jasmin à codifier, de fissures dans nos habitus à constater. Il a magnifié les découvertes de son enquête pour en faire un long poème alchimique par la production de musiques organiques et de réalités transbiographiques. Il a concrétisé le résultat à même ce qui lie les composantes du réseau de recherche Hexagram associé à son projet : les transformations perceptuelles du réel opérées par les technologies à même nos habitus. Son action ininterrompue de 24 heures, réalisée à même les immeubles de l’UQÀM, concrétise ce fantasme transcendant. (Résidence réalisée avec le soutien du Conseil des Arts du Canada et Hexagram/UQAM)