Compte rendu de l’article «Towards Alive Art» paru dans les actes de la conférence Virtual Worlds 2000.
Virtual Worlds 2000 est la deuxième conférence sur les mondes virtuels tenue à l’Institut International du multimédia (Paris, La Défense, Pôle Universitaire Léonard de Vinci).
Alors que la réalité virtuelle concentre ses efforts sur le design d’espaces tridimensionnels immersifs, nous dit Jean-Claude Heudin en guise d’introduction aux actes de la conférence, le champ des mondes virtuels (Virtual Worlds) s’oriente plutôt vers la synthèse des univers numériques entendues comme des entités complètes ayant leurs propres lois «physiques» et «biologiques». L’autonomie remplace l’illusion.
Selon le directeur de l’Institut International du multimédia, on entend plus précisément par «mondes virtuels», l’étude des programmes informatiques mettant en oeuvre les différents univers numériques. Une discipline complexe à laquelle contribuent plusieurs domaines de recherche dont la réalité virtuelle, le graphisme assisté par ordinateur, la vie artificielle, la computation évolutive, la simulation des systèmes physiques et d’autres encore.
Les actes de la conférence proposent donc un ensemble de textes variés tant sur les communautés virtuelles, les applications, les technologies et les outils associés aux mondes virtuels que par rapport aux êtres virtuels et aux avatars, à la vie artificielle et aux systèmes complexes, à la réalité virtuelle et aux interfaces, sans oublier l’art.
Notre intérêt pour ces actes s’est porté sur un article tricéphale intitulé «Towards Alive Art» («Vers un art vivant»), rédigé par Luigi Pagliarini, Claudio Locardi et Vedran Vucic.
Sous le label des «mondes virtuels» se développent des stratégies commerciales et des explorations expérimentales de communautés virtuelles provenant d’une strate du monde scientifique pris au jeu de la virtualité payante. Mais, parmi ces derniers, on rencontre aussi des passionnés pour qui l’esthétique demeure un enjeu philosophique important. Les auteurs de cet article en font partie. Ce compte rendu vous propose de suivre leur examen des conditions d’un tel avènement.
Le postulat énoncé veut que l’électronique soit à même de changer radicalement l’idée de l’art. Il y a actuellement une prolifération de nouvelles formes artistiques à l’image de la poussée du vivant durant la période du cambrien (cf. le trilobite ci-contre). Pour ce faire, les auteurs ont élaboré une analyse des mécanismes et des dynamiques qui nous amènent à cette révolution culturelle. Ils définissent aussi un nouvel art qu’ils appellent l’Alive Art, et ils décrivent le profil des performeurs de cet art, les Alivers. En dernier lieu, on nous présente deux exemples d’oeuvres correspondant à ces critères basés principalement sur l’indépendance de l’oeuvre par rapport à la volonté de l’artiste, accentuant ainsi la vie de processus imprévisibles à l’intérieur de l’oeuvre.