L’exploration de la série des treize (13) projets Web commissionnés par le Dia Art Center, de 1995 à aujourd’hui (octobre 2000), nous donne une occasion unique de porter un regard historique sur l’évolution de l’art dédié au Web. Les oeuvres présentées sur le site Web du Dia Art Center (DAC) côtoient des disciplines aussi variées que la danse, la musique, la photographie, la peinture et le collage. De plus, certaines oeuvres approfondissent de manière sophistiquée les limites techniques et philosophiques associées à ce nouvel art.
Cette sélection parrainée et hébergée par le DAC s’inscrit en droite ligne avec la mission du centre d’art, soit «d’initier, d’appuyer, de présenter et de conserver des projets tous médiums confondus afin d’encourager l’interdisciplinarité artistique et l’esprit critique» (voir à ce sujet la section du site sur l’histoire du centre).
Le «Dia», depuis sa fondation en 1974 par Philippa de Menil et Heiner Friedrich, et suite à sa conversion en tant que centre d’art en 1986, se distingue en effet des autres institutions new-yorkaises en parrainant des projets artistiques ambitieux, à la fine pointe et non conventionnels. On se rappellera, à ce titre, le «Lightning Field» et l’installation «The New York Earth Room» de Walter de Maria (1977). En appuyant de tels projets, le centre s’est acquis une réputation qui se démarque, conceptuellement et concrètement, de l’attitude des musées plus traditionnels. Considérant cette approche à risque, prisée par le centre, tant sur le plan de la conservation que par ses choix controversés, il était dans l’ordre des choses que le Dia lance une série de projets Web, et ce, dès 1995, une année initiatrice pour l’art Web. Les treize projets cyberartistiques actuellement en ligne démontrent et illustrent de façon exemplaire les tendances et les préoccupations artistiques de l’art dédié au Web depuis les cinq dernières années. Une évolution historique certes mesurée, mais tout de même rare compte tenu de la jeunesse de l’art Web.