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Cyberculture

Les rencontres ICHIM 05

Un programme riche, pour un public… spécialiste

Les neuvièmes rencontres internationales sur la numérisation du patrimoine et l’émergence des cultures numériques — ICHIM 051 — se sont déroulées du 21 au 23 septembre 2005, à la Bibliothèque Nationale de France (site François Mitterrand) et à la Cité Internationale Universitaire de Paris. 

Certes le programme d’ICHIM 05 est prometteur et fédérateur. Mais lorsqu’il s’agit d’assister aux différentes manifestations, tout semble conçu pour qu’un minimum de personnes finisse par s’y rendre. Est-ce une volonté politique ? Un site Internet délivrant avec quelque confusion les informations essentielles et pratiques, une absence d’affichage et de balisage sur les lieux physiques. On pensera que c’est le lot de nombreuses jeunes manifestations culturelles et scientifiques, pas encore bien rôdées ou manquant de moyens. Mais tel n’est pas le cas d’ICHIM, qui du haut de ses neuf ans, joue au contraire sur le prestige de son image. Pour preuve, l’entrée au prix prohibitif de 150 Euros — tarif étudiant — valable pour les 3 jours, sans possibilité de fractionnement !

Ainsi la « Sélection », qui porte bien son nom, comme le colloque, n’étaient pas ouverts à tout un chacun. Au cours du programme « Sélection », les quarante-six auteurs (chercheurs, artistes, professionnels) retenus par un comité d’ICHIM 05 ont présenté de manière informelle leur projet ou leur réalisation à un public qui déambulait de « démo » en installation. L’intérêt d’une telle présentation réside bien sûr dans le contact direct entre auteur et public, et dans la diversité des projets. Il est néanmoins regrettable que le public soit si peu diversifié. 

Y aurait-il une volonté élitiste de garder ses distances par rapport au « grand public », comme si la culture et le numérique n’intéressaient qu’un petit milieu de spécialistes ou de personnes déjà convaincues ? Si par chance l’accès à l’une des manifestations, telle que l’exposition « Transmissions », était annoncé comme étant gratuit, il était précisé : « sur invitation ». On pense alors à des démarches diamétralement opposées, comme celles des Nuits Blanches ou du festival d’art numérique à ciel ouvert d’Issy-les-Moulineaux, qui, hors des structures et lieux habituels, ouvrent le public aux arts numériques avec succès.