« Matter », pour particule. La dernière création de Kurt Hentschläger, exposée à la Société des arts technologiques pour la Biennale des arts numériques de Montréal, est une adaptation de l’une de ses pièces précédentes, « Cluster », pour les contraintes et possibilités techniques du dôme. Selon Hentschläger « Matter » était le titre parfait pour cette œuvre qui développe une réflexion globale sur le corps en tant que forme et en tant que condition. Qualifiant lui-même son art de politique, l’artiste fomente ces œuvres comme un projet d’expérience du sublime pour le public, cherchant à surprendre ce dernier par des propositions perceptuelles inédites afin de l’ouvrir à une nouvelle conscience individuelle et collective. Démarche hybride entre réflexivité métaphysique et déploiement technologique, l’esthétique d’Hentschläger se concentre sur le spectateur de qui il attend une réponse active en échange de son « offre » artistique. Pleinement conscients de cette adresse faites au public, c’est installés au cœur même de l’œuvre, au centre de la satosphère, que nous nous essayons à une expérience perceptuelle préfigurée comme un parcours du saisissement de notre conscience par l’image et le son et sa transformation en une révélation –au sens photographique- de notre état de corps et de notre état d’être.