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Cyberculture

CyberAtlas (Musée Guggenheim)

On ne s’y retrouve pas toujours facilement dans le Web. Qui fait quoi, où et avec qui? sont des questions dont l’importance est relative, mais elles demeurent pertinentes dès lors qu’on s’intéresse de plus près à tel site ou tel sujet.

C’est dans le but de cartographier ces relations cyberspatiales que le musée Guggenheim a mis sur pied le projet du CyberAtlas.Ces cartes du cyberespace permettent de mieux saisir (à vol d’oiseau) les liens et les relations qui existent entre les sites spécifiquement concernés par les arts visuels et la culture. Un projet ambitieux, dont le contenu, on s’en doute, aura toujours un caractère instable.

Jon Ippolito

Deux essais font l’objet de cette tentative de cartographie cyberspatiale. Le premier s’intitule The Electric Sky et Jon Ippolito en est le réalisateur. The Electric Sky est né en 1996 et voici ce qu’en dit Ippolito : « The focus of The Electric Sky, the first map in the CyberAtlas series, is art on the World Wide Web. The sites charted here range from projects by world-renowned artists to works by artists unknown outside of the community of online cognoscenti. »

La carte d’Ippolitto représente, avec des liens rouges, les niveaux supérieurs de ces résautages, c’est-à-dire les forces génératrices. Les liens en bleu indiquent des collaborations directes, alors que les lignes pointillées indiquent des liens dérivés. En comparant l’identité territoriale à l’identité des liens interréseaux, Ippollito constate que les frontières géographiques non rien à voir avec les noeuds interréseaux. 

Selon Ippolito, la navigation dans l’interréseau s’apparente au système d’orientation nocturne des navigateurs en mer. Il appuie, en outre, sur le caractère ancien de cette métaphore comme s’il s’agissait d’un monde en voie de disparition. Sur ce point, Ippolito use d’une rhétorique malheureuse. La connaissance par la perception directe demeure une source de connaissance importante, ne serait-ce que pour l’économie de ses moyens et la valeur de ses résultats. Il n’y a pas de perte directe entre le cyberespace et le monde réel. L’un alimente l’autre.

Par contre ce type de schématisation, réfléchie sous forme cartographique, annonce des univers homogènes. D’ailleurs, si les moteurs de recherche avaient la même intelligence, la navigation subirait une véritable révolution et, à cette occasion, elle serait loin de la simple orientation homme-univers et plus près de la communication humaine.

Laura Trippi

Un deuxième site, intitulé Intelligent Life et créé par Laura Trippi, trace le diagramme des relations entre les récents développements scientifiques, l’art, la théorie et la culture populaire. Ce projet a vu le jour au printemps de 1997. 

Qu’est-ce que l’intelligence, qu’est que la vie ? nous demande l’auteur.

Intelligence artificielle, biologie, neurologie… On comprendra que les liens puissent être nombreux, et ils le sont. Ce type de production se compare à une encyclopédie, sauf que l’originalité inédite des sites proposés et le sérieux du contenu en font un voyage exceptionnel. Lent à consommer mais très enrichissant.