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Cyberthéorie

Le désir des machines

La fondation de toutes nos réalités biologiques est celle du désir. Le désir d’être, de se reproduire, de survivre et de se défendre. Le désir fonde non seulement les êtres vivants de cette planète, mais bien toutes les dynamiques qui peuplent notre écosystème. Et ainsi qu’il existe de nombreuses langues, il existe aussi de nombreux désirs. Mais le désir est-il exclusivement humain? Une machine peut-elle désirer? D’une façon rudimentaire, sans aucun doute puisqu’une machine, tout comme un être vivant, lutte constamment contre l’entropie et pour sa survie. Mais une machine peut-elle désirer comme un être humain? En sublimant? Une machine peut-elle désirer un autre qu’elle ne possède pas et développer ainsi tout un réseau symbolique?

Le désir émerge lorsqu’il y a distinction entre le sujet et l’objet, c’est-à-dire lorsque le sujet est capable non seulement d’une volonté de possession, mais aussi lorsqu’il est capable de compenser l’absence de possession par l’entremise d’objets parallèles. De ce désir, apparaît un système symbolique. Plus le désir est grand, plus l’absence de possession est grande, plus le monde symbolique se développe. Peut-on observer ce phénomène chez les machines? Ont-elles développé un monde symbolique? Et si oui, quelle absence de possession (quel désir de possession) représente-t-il? Que peut désirer une machine?