{"id":1282,"date":"2016-04-01T22:49:23","date_gmt":"2016-04-01T22:49:23","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=1282"},"modified":"2022-11-16T22:49:38","modified_gmt":"2022-11-16T22:49:38","slug":"avril-2016-de-lordre-dans-le-chaos-de-la-narco-violence-art-media-et-strategies-de-sens","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/avril-2016-de-lordre-dans-le-chaos-de-la-narco-violence-art-media-et-strategies-de-sens\/","title":{"rendered":"Avril 2016 – De l\u2019ordre dans le chaos de la narco-violence\u00a0;\u00a0art, media et strat\u00e9gies de sens"},"content":{"rendered":"\n

Instaurer de l\u2019ordre<\/h2>\n\n\n\n

Depuis les derni\u00e8res d\u00e9cennies, le Mexique et la Colombie ont v\u00e9cu des\u00a0ph\u00e9nom\u00e8nes violents\u00a0\u00a0li\u00e9s au\u00a0trafic\u00a0et \u00e0 l\u2019exportation de drogues illicites qui ont boulevers\u00e9es leurs r\u00e9f\u00e9rents sociaux, culturels, territoriaux, moraux et repr\u00e9sentatifs. La violence qui d\u00e9rive du probl\u00e8me du narcotrafic oblige \u00e0 d\u00e9ployer des strat\u00e9gies de survie \u00e0 tous les niveaux, tant physique que symbolique et des nouvelles fa\u00e7ons de vivre au niveau de l\u2019organisation, de la tol\u00e9rance et de la clairvoyance. M\u00eame si la population essaie de ne pas voir cette situation, la r\u00e9alit\u00e9 finit par l\u2019affecter de plusieurs mani\u00e8res car il est impossible de nier l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 quotidienne et les morts li\u00e9s \u00e0 la corruption. Le ph\u00e9nom\u00e8ne de\u00a0narco-violence<\/em>\u00a0s\u2019installe dans un territoire, red\u00e9finie ses fronti\u00e8res, mod\u00e8le les relations de pouvoir, g\u00e9n\u00e8re de nouvelles pratiques sociales culturelles et transforme les r\u00e9f\u00e9rences embl\u00e9matiques de la population \u00e0 plusieurs niveaux.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019art peut \u00eatre une strat\u00e9gie de sens, vis-\u00e0-vis d\u2019une r\u00e9alit\u00e9 sociale qui blesse et qui g\u00e9n\u00e8re des dynamiques d\u2019exclusions, comme le font les guerres, les g\u00e9nocides et la violence extr\u00eame dans toutes ses modalit\u00e9s, le narcotrafic engendre un univers de terreur. Dans ce contexte, il existe une pratique artistique orient\u00e9e vers le concept de reterritorialisation tel que propos\u00e9 par Gilles Deleuze et F\u00e9lix Guattari dans l\u2019\u0153uvre L\u2019Anti-\u0152dipe (Deleuze, 1972), c\u2019est-\u00e0-dire\u00a0: \u00ab\u00a0la r\u00e9appropriation du territoire et de la conscience collective sous de nouvelles modalit\u00e9s\u00a0\u00bb. Une construction de sens qui int\u00e8gre une r\u00e9flexion du ph\u00e9nom\u00e8ne du narcotrafic \u00e0 partir d\u2019un regard complexe qui cherche \u00e0 nous sensibiliser dans une dimension plus humaine.<\/p>\n\n\n\n

Le travail des artistes tels que Rafael Lozano Hemer, Fernando Brito et Paolo Almario nous confrontent \u00e0 cette triste r\u00e9alit\u00e9 plus qu\u2019actuelle, puisque les valeurs du narcotrafic sont les m\u00eames que celles de la soci\u00e9t\u00e9 capitaliste et mercantile de notre monde contemporain. Les valeurs anciennes de la modernit\u00e9 laissent la place \u00e0 une \u00e8re h\u00e9doniste d\u00e9pourvue du sens de la raison, de droits humains et de d\u00e9mocratie.<\/p>\n\n\n\n

Tus pasos se perdieron en el paisaje \/\u00a0Tes pas se sont perdus dans le paysage<\/h3>\n\n\n\n

La s\u00e9rie de photographies\u00a0Tus pasos se perdieron en el paisaje\u00a0\/ Tes pas se sont perdus dans le paysage<\/u><\/em>\u00a0du photographe\u00a0Fernando Brito\u00a0porte sur la notion du territoire en tant que superficie physique qui articule les dynamiques du pouvoir et les significations sociales en s\u2019adressant aux individus, la communaut\u00e9 ou le groupe social. \u00c0 travers ces images, Brito nous montre le retour du corps \u00e0 la nature. Il pr\u00e9sente celle-ci dans une atmosph\u00e8re tranquille et harmonieuse, mais les photos sont trompeuses, parce que ce calme apparent se r\u00e9v\u00e8le de nature s\u00e9pulcrale dans une tension violente telle une blessure ouverte quand on regarde de plus pr\u00e8s les images. La contemplation de la vie et de la mort nous emp\u00eache de voir la beaut\u00e9 du lieu et pourtant la population doit continuer \u00e0 habiter ce territoire.<\/p>\n\n\n\n

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Tus pasos se perdieron en el paisaje<\/em>, Fernando Brito, photographie digitale, 2011, \u00a9 Fernando Brito<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

La production artistique de Fernando Brito met en relief la fragilit\u00e9 de la vie, les s\u00e9mantiques du pouvoir en lien avec l\u2019espace concret, ainsi que l\u2019interdiction des possibilit\u00e9s d\u2019interaction sociale. Ainsi ces images rendent compte de l\u2019impact de la violence g\u00e9n\u00e9r\u00e9 par la narco-violence provoquant de l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 et restreignant la population \u00e0 modifier ces rapports dans les lieux publics o\u00f9 la libre circulation de certaines r\u00e9gions du Mexique est particuli\u00e8rement affect\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

En tant que photojournaliste, depuis 2006 du journal\u00a0El Debate de Culiac\u00e1n<\/u><\/em>, Fernando Brito est bien plac\u00e9 pour nous montrer le devenir quotidien d\u2019une ville au nord-ouest du Mexique, une r\u00e9gion embl\u00e9matique de la cartographie du narcotrafic domin\u00e9e par le groupe criminel Cartel de Sinaloa.<\/p>\n\n\n\n

D\u00fb \u00e0 son travail de journaliste, Brito se retrouve quotidiennement sur des sc\u00e8nes de crimes perp\u00e9tr\u00e9s par les narcotrafiquants, mais c\u2019est \u00e0 partir d\u2019une d\u00e9marche artistique individuelle qu\u2019il commence \u00e0 photographier les cadavres isol\u00e9s qu\u2019il d\u00e9couvre dans la nature.<\/p>\n\n\n\n

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us pasos se perdieron en el paisaje – 1<\/em>, Fernando Brito, photographie digitale, 2011, \u00a9 Fernando Brito<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

L\u2019artiste signale, alors, qu\u2019il a con\u00e7u de mani\u00e8re diff\u00e9renci\u00e9e les images d\u00e9di\u00e9es au journal et celles de sa production artistique\u00a0; l\u2019esth\u00e9tique en changeant le sens. Il a initi\u00e9 la s\u00e9rie\u00a0Tus pasos se perdieron en el paisaje<\/em>\u00a0depuis plusieurs ann\u00e9es comme un travail priv\u00e9 sans pr\u00e9tention artistique ni intention de publication, il r\u00e9pondait plus t\u00f4t \u00e0 un besoin personnel d\u2019agir contre\u00a0l\u2019invisibilit\u00e9,\u00a0<\/em>il dit\u00a0: \u00ab\u00a0Je sentais de la tristesse pour ces morts anonymes qui jour apr\u00e8s jour tombent dans l\u2019oubli, ils deviennent des num\u00e9ros dans l\u2019actualit\u00e9 quotidienne\u2026\u00a0\u00bb. Il attendra jusqu\u2019en 2011 pour exposer cette s\u00e9rie pour laquelle il a remport\u00e9 le 3e prix du World Press Photo.<\/p>\n\n\n\n

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Tus pasos se perdieron en el paisaje – 13<\/em>, Fernando Brito, photographie digitale, 2011, \u00a9 Fernando Brito<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Une des caract\u00e9ristiques de la d\u00e9marche artistique de Brito op\u00e8re dans la transformation de la subjectivit\u00e9, c\u2019est-\u00e0-dire en une mise en relief de l\u2019exp\u00e9rience esth\u00e9tique comme contrepoint analytique en r\u00e9ponse \u00e0 la narco-violence, ph\u00e9nom\u00e8ne qui instaure la terreur. L\u2019\u00e9quilibre s\u2019\u00e9tant bris\u00e9e, la tristesse, la beaut\u00e9 et l\u2019horreur cohabitent dans la contemplation esth\u00e9tique d\u2019un paysage naturel, ainsi les photographies nous obligent \u00e0 voir autrement ce que ne voulons pas, une violence qui \u00e0 force d\u2019\u00eatre montr\u00e9e et vue nous d\u00e9sensibilise. \u00ab \u2026je voulais montrer la r\u00e9alit\u00e9 actuelle, je voulais la diffusion de ces photos en galeries et dans les concours, c\u2019est pour cette raison que j\u2019ai con\u00e7u les images dans une esth\u00e9tique artistique, afin de d\u00e9noncer ce qu\u2019est en train de se passer \u00bb. <\/p>\n\n\n\n

La s\u00e9rie\u00a0Tus pasos se perdieron en el paisaje<\/em>\u00a0r\u00e9v\u00e8le une relation d\u2019empathie avec les cadavres anonymes, elle cherche \u00e0 humaniser cette violence syst\u00e9mique qui est \u00e0 la source et qui selon Slajvoj \u017di\u017eek n\u2019est pas perceptible (\u017di\u017eek, 2008).<\/p>\n\n\n\n

Il s\u2019agit d\u2019une s\u00e9rie malheureusement inachev\u00e9e, d\u00e9pass\u00e9e par les contingences de la r\u00e9alit\u00e9. Ces images sont c\u2019est un appel \u00e0 la raison, une d\u00e9nonciation de la violence, mais elles oscillent entre horreur et po\u00e9sie pour mieux nous sensibiliser, parce qu\u2019une soci\u00e9t\u00e9 qui est capable de ressentir des \u00e9motions, sera capable d\u2019agir et se r\u00e9g\u00e9n\u00e9rer.<\/p>\n\n\n\n

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Tus pasos se perdieron en el paisaje – 22<\/em>, Fernando Brito, photographie digitale, 2011, \u00a9 Fernando Brito<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Level of confidence \/ Niveau de confiance<\/h2>\n\n\n\n

Rafael\u00a0Lozano Hemer, questionne depuis une vingtaine d\u2019ann\u00e9es les processus de subversion du sens et la fonction originale des technologies de surveillance con\u00e7ues sp\u00e9cifiquement pour le contr\u00f4le. L\u2019artiste s\u2019int\u00e9resse surtout aux structures des syst\u00e8mes de pouvoir, comme dans les projets\u00a0:\u00a0Surface Tension<\/em>\u00a0(1992),\u00a0Frequence and Volume<\/em>\u00a0(2003), et\u00a0Voz Alta<\/em>\u00a0(2008), \u0153uvres exemplaires qui en d\u00e9montrent le fonctionnement dans des zones critiques\u00a0: d\u00e9nonciation seulement possible par le biais de l\u2019art.<\/p>\n\n\n\n

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Level of confidence<\/em>, Rafael Lozano-Hemmer, installation interactive, 2015 \u00a9 Antimodular Research<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

De mani\u00e8re fr\u00e9quente Lozano-Hemmer provoque une interaction et une relation avec le spectateur. C’est \u00e0 partir de cette d\u00e9marche que l\u2019artiste expose ce que les syst\u00e8mes pr\u00e9tendent cacher. Dans son projet\u00a0Level of confidence\u00a0<\/em>(2015), Lozano-Hemmer aborde le cas des victimes de la narcopolitique, plus sp\u00e9cifiquement, le cas, du 26 septembre 2014, de la\u00a0disparition de 43 \u00e9tudiants\u00a0de Ayotzinapa, de l\u2019\u00e9tat de Guerrero. La version officielle de l\u2019\u00e9tat mexicain stipule que ces \u00e9tudiants ont \u00e9t\u00e9 assassin\u00e9s par l\u2019ex-maire d\u2019Iguala, Jos\u00e9 Luis Abarca, et sa femme, Mar\u00eda de Los Angeles Pineda, tous deux actuellement en prison.\u00a0
Aujourd\u2019hui on sait que, mis \u00e0 part le fait d\u2019\u00eatre un riche entrepreneur de bijoux, l\u2019ex-maire, Jos\u00e9 Luis Abarca \u00e9tait le chef d\u2019un groupe de narcotrafiquants appel\u00e9\u00a0Guerreros Unidos\u00a0et que son \u00e9pouse, Mar\u00eda de Los Angeles Pineda, \u00e9tait la responsable financi\u00e8re de cette organisation criminelle en m\u00eame temps qu\u2019elle \u00e9tait une militante active du parti politique\u00a0PRD.<\/p>\n\n\n\n

Dans ce contexte de corruption, o\u00f9 des acteurs politiques sont impliqu\u00e9s et sans avoir une confirmation v\u00e9ritable des faits qui entourent la disparition des \u00e9tudiants, Lozano-Hemmer a\u00a0d\u00e9clar\u00e9\u00a0que\u00a0\u00ab\u00a0pendant qu\u2019ils n\u2019existent pas de preuves scientifiques qui confirment la version officielle, il est vital, par solidarit\u00e9 humaine et coh\u00e9rence institutionnelle et \u00e9thique, de continuer de rechercher les \u00e9tudiants disparus\u00a0\u00bb. L\u2019artiste cr\u00e9e ainsi un logiciel qui g\u00e9n\u00e8re une rencontre symbolique avec les \u00e9tudiants disparus\u00a0: \u00ab\u00a0Il s\u2019agit d\u2019un syst\u00e8me de surveillance invers\u00e9, car le but n\u2019est pas de trouver des suspects, mais de retrouver les victimes\u00a0\u00bb.<\/p>\n\n\n\n

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Level of confidence<\/em>, Rafael Lozano-Hemmer, installation interactive, 2015 \u00a9 Antimodular Research<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Le projet Level of confidence <\/em>permet d\u2019identifier et de quantifier les ressemblances faciales entre les spectateurs et les 43 \u00e9tudiants \u00e0 partir d\u2019une s\u00e9rie de photos des \u00e9tudiants et du visage du spectateur captur\u00e9 par une webcam. L\u2019artiste d\u00e9nonce et humanise ce cas de corruption, rend visible les visages des \u00e9tudiants, et d\u00e9montre ce que les r\u00e9cits officiels veulent cacher :\u00ab je cherche \u00e0 int\u00e9rioriser la recherche, et invite \u00e0 ce que les spectateurs se reconnaissent dans chacune des victimes \u00bb. L\u2019objectif c\u2019est de ne pas oublier, il esp\u00e8re que gr\u00e2ce \u00e0 son dispositif, s\u2019op\u00e8re une relation entre l\u2019\u0153uvre et le spectateur et qui provoque une volont\u00e9 de m\u00e9moire ; il s\u2019agit de personnaliser cette trag\u00e9die pour g\u00e9n\u00e9rer de l\u2019empathie, une certaine intimit\u00e9, et une sensation de responsabilit\u00e9 \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Lozano-Hemmer\u00a0s\u2019identifie comme un artiste ayant des privil\u00e8ges, cependant il affirme se trouver \u00eatre complice d\u2019un syst\u00e8me malsain, qui g\u00e9n\u00e8re de la violence \u00e9conomique, de la discrimination (raciale, de genre et de classe) et la destruction de l\u2019environnement. Il d\u00e9clare\u00a0: \u00ab\u00a0je suis conscient que devant l\u2019option de ne rien faire, il en existe une autre, celle d\u2019agir, mon art est une forme d\u2019acte contre la barbarie\u00a0\u00bb.\u00a0<\/p>\n\n\n\n

L\u2019\u0153uvre Level of confiance<\/em> est gratuite et peut se t\u00e9l\u00e9charger \u00e0 partir du site officiel de l\u2019artiste qui met aussi \u00e0 notre disposition le manuel d\u2019instruction du montage. Dans l\u2019\u00e9ventualit\u00e9 d\u2019une acquisition priv\u00e9e (collectionneurs, universit\u00e9s, institutions, etc.), la totalit\u00e9 des revenus r\u00e9colt\u00e9s sera vers\u00e9e \u00e0 la communaut\u00e9 d\u2019Ayotzinapan.<\/p>\n\n\n\n

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Level of confidence<\/em>, Rafael Lozano-Hemmer, installation interactive, 2015 \u00a9 Antimodular Research<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

FreeAlmario<\/h2>\n\n\n\n

L\u2019artiste\u00a0Paolo Almario\u00a0<\/strong><\u00a0http:\/\/free.almario.ca\/es\/\u00a0> explore la reconstruction de\u00a0<\/strong>la m\u00e9moire et de l\u2019identit\u00e9 en se rem\u00e9morant les actes de brutalit\u00e9 qui s\u00e9vissent dans tout conflit arm\u00e9, il explore l\u2019impact de cette violence dans les histoires de vie des \u00eatres humains.<\/p>\n\n\n\n

Partant d\u2019une dimension autor\u00e9f\u00e9rentielle, il d\u00e9nonce les aberrations politiques colombiennes qui ont men\u00e9 \u00e0 la pers\u00e9cution de sa famille, commenc\u00e9e en 1996, et \u00e0 l\u2019arrestation de son p\u00e8re Luis Fernando, le 11 novembre 2001. M\u00eame si l\u2019arrestation de son p\u00e8re n\u2019est pas li\u00e9e directement au narcotrafic, elle r\u00e9v\u00e8le comment s\u2019installent la narco-violence et la corruption. Au moyen de multiples photogrammes pris sur les lieux des \u00e9v\u00e8nements, l\u2019artiste reconstitue les portraits des personnes impliqu\u00e9es dans ces actes malversation en guise de t\u00e9moignage. Il s\u2019agit de la volont\u00e9 de vouloir comprendre l\u2019incompr\u00e9hensible.<\/p>\n\n\n\n

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