{"id":1364,"date":"2016-04-01T19:43:14","date_gmt":"2016-04-01T19:43:14","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=1364"},"modified":"2022-11-17T19:43:26","modified_gmt":"2022-11-17T19:43:26","slug":"avril-2016-lacte-artistique-face-a-lecueil-ecologique","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/avril-2016-lacte-artistique-face-a-lecueil-ecologique\/","title":{"rendered":"Avril 2016 – L’acte artistique face \u00e0 l\u2019\u00e9cueil \u00e9cologique"},"content":{"rendered":"\n

Introduction<\/h2>\n\n\n\n

La rencontre\u00a0R\u00e9g\u00e9n\u00e9ration\u00a0: pour une \u00e9cosophie de l\u2019acte artistique<\/em>, collaboration entre le\u00a0Groupe URAV\u00a0et le centre\u00a0GRAVE\u00a0en partenariat avec le\u00a0CRANELab,\u00a0Ealab\u00a0et\u00a0Arch\u00e9e\u00a0s\u2019\u00e9tendait sur deux jours et comprenait une journ\u00e9e d\u2019\u00e9tude, une table ronde, deux expositions et des performances.<\/p>\n\n\n\n

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Table-ronde GRAVE, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Lors de ces journ\u00e9es trois dimensions ont \u00e9t\u00e9 abord\u00e9es\u00a0: une vision esth\u00e9tique, \u00e0 travers laquelle l\u2019art nous aide \u00e0 \u00ab\u00a0instaurer de l\u2019ordre dans le chaos1<\/sup>\u00a0\u00bb; une vision collective, o\u00f9 les pratiques artistiques contribuent \u00e0 r\u00e9g\u00e9n\u00e9rer et \u00e0 aider la nature\u00a0; et une vision universaliste qui met en doute la place de l\u2019homme dans la nature.\u00a0<\/p>\n\n\n\n

Ce texte a par but d\u2019analyser ces trois perspectives afin de montrer l\u2019importance de l\u2019implication de l\u2019art dans la soci\u00e9t\u00e9. Dans un premier temps, nous allons pr\u00e9senter les aspects positifs qui ont \u00e9t\u00e9 soulign\u00e9s par certains conf\u00e9renciers qui croient encore qu\u2019il y a un moyen de sauver le monde. Dans un deuxi\u00e8me temps, nous aborderons les critiques qui ont \u00e9t\u00e9 \u00e9nonc\u00e9es par les artistes et les chercheurs qui n\u2019ont plus beaucoup d\u2019espoir et qui ne croient pas dans la possibilit\u00e9 d\u2019un changement. Dans un troisi\u00e8me temps, nous tenterons de r\u00e9pondre aux diff\u00e9rentes interrogations soulev\u00e9es\u00a0: L\u2019art nous permettra-t-il de sauver le monde\u00a0? Ou nous aidera-t-il, seulement, \u00e0 aller vers le chaos \u00ab\u00a0en chantant2<\/sup>\u00a0\u00bb? En dernier lieu, nous observerons comment certaines \u0153uvres d\u2019art m\u00e9diatique peuvent aider \u00e0 changer nos perceptions.<\/p>\n\n\n\n

Un travail collaboratif<\/h2>\n\n\n\n

Le travail r\u00e9alis\u00e9 pour la tenue de cet \u00e9v\u00e9nement entre artistes, chercheurs, associations, institutions et organismes d\u00e9montre les avantages qu\u2019apporte l\u2019art en tant que moyen de collaboration. L\u2019esprit qui s\u2019est construit pendant les discussions a permis aux participants qu\u00e9b\u00e9cois, fran\u00e7ais et \u00e9trangers de modifier leurs attentes, leurs perceptions et leurs pr\u00e9jug\u00e9s. Ce type de collaboration permet de mettre en commun des id\u00e9es et des concepts dans l\u2019objectif de faire avancer les recherches et les connaissances.<\/p>\n\n\n\n

D\u2019ailleurs certains participants ont soulev\u00e9 l\u2019importance du travail collaboratif dans leur propos. Chacun a fait ressortir, d\u2019apr\u00e8s leurs champs d\u2019expertise, l\u2019importance du partage des connaissances et des recherches dans le milieu artistique et culturel.<\/p>\n\n\n\n

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Jocelyn Fiset, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Selon le point de vue de\u00a0Jocelyn Fiset, directeur du GRAVE, le travail collaboratif permet plus facilement de se r\u00e9g\u00e9n\u00e9rer en apportant un appui \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 dans la lutte contre la d\u00e9g\u00e9n\u00e9rescence de la plan\u00e8te. Pour ce faire, les artistes doivent \u00eatre \u00e0 l\u2019affut de l\u2019actualit\u00e9 et limiter toute production d’objets qui embarrassent le monde et produisent une d\u00e9pense \u00e9nerg\u00e9tique et mat\u00e9rielle suppl\u00e9mentaire. D\u2019apr\u00e8s lui, il y a quelques ann\u00e9es, les artistes du d\u00e9veloppement durable \u00e9taient des pionniers alors qu\u2019aujourd\u2019hui, les artistes veulent \u00eatre partie prenante de l\u2019action. Cependant, rares sont ceux qui d\u00e9veloppent un projet tourn\u00e9 vers un comportement\u00a0d\u2019anticonsommation.<\/em>\u00a0Il pense que les artistes devraient trouver les moyens pour promouvoir des nouvelles habitudes de vie et proposer des solutions concr\u00e8tes aux enjeux de la soci\u00e9t\u00e9. Pr\u00e9conisant un changement mondial il pense que l’art seul peut aider la soci\u00e9t\u00e9 \u00e0 trouver des solutions.<\/p>\n\n\n\n

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Philippe Boissonnet, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Pour sa part,\u00a0Philippe Boissonnet, directeur de l\u2019URAV, souligne que le travail de groupe permet de nous recentrer dans le monde. Ainsi \u00e0 l\u2019\u00e9poque actuelle le concept de \u00ab\u00a0lointain\u00a0\u00bb est devenu plus proche avec\u00a0Google<\/em>\u00a0qui transforme notre perception du monde et notre rapport aux gens, le monde \u00e9tant interconnect\u00e9, englobant et responsable. \u00a0Les artistes peuvent mettre en action diverses pens\u00e9es\u00a0\u00e9coartistiques<\/em>\u00a0qui nous aident \u00e0 mieux comprendre les changements. Par exemple, les concepts\u00a0One World<\/em>\u00a0et\u00a0Whole Earth de<\/em>\u00a0Denis Cosgrove\u00a0,<\/em>\u00a0qu\u2019il a pr\u00e9sent\u00e9, nous permettent de regarder des images de la terre reconstruite technologiquement. Ces repr\u00e9sentations sont \u00e0 l’image de nos conceptions et de nos d\u00e9sirs. L\u2019acte\u00a0\u00e9coartistique collaboratif<\/em>\u00a0montre ainsi un monde englobant, interconnect\u00e9 et responsable.<\/p>\n\n\n\n

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Jean-Fran\u00e7ois C\u00f4t\u00e9 et Slobodan Radosavljevic, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

D\u2019autre part,\u00a0Slobodan Radosavljevic\u00a0et\u00a0Jean-Fran\u00e7ois C\u00f4t\u00e9, membres de l\u2019URAV, font remarquer que le but de l\u2019art est de b\u00e2tir le monde \u00e0 partir d\u2019exp\u00e9riences artistiques. Ils essaient de construire une r\u00e9alit\u00e9 qui inclue les caract\u00e9ristiques de la\u00a0 r\u00e9alit\u00e9 virtuelle et de la r\u00e9alit\u00e9 physique afin d’unir \u00ab\u00a0rationalit\u00e9 et affects\u00a0\u00bb Pour eux, le travail en collaboration, qu\u2019ils m\u00e8nent ensemble, se construit \u00e0 partir de la formulation de certaines questions\u00a0: comment les technologies vont-elles cr\u00e9er ou interpr\u00e9ter des nouvelles visions\u00a0? Comment allons-nous habiter l\u2019espace r\u00e9el et virtuel\u00a0?\u00a0<\/p>\n\n\n\n

Selon ces conf\u00e9renciers, l\u2019art peut \u00eatre un moyen pour aider \u00e0 sauver le monde parce qu\u2019il s\u2019adresse \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9. Gr\u00e2ce \u00e0 l\u2019art un travail collaboratif est possible en pr\u00e9sentant de nouvelles perceptions et b\u00e2tir des r\u00e9alit\u00e9s inexplor\u00e9es car c\u2019est \u00e0 travers un partage d\u2019id\u00e9es et d\u2019exp\u00e9riences<\/p>\n\n\n\n

que les artistes peuvent donner \u00e0 voir de possibles solutions. Depuis toujours l\u2019art transforme et permet de nous questionner sur l\u2019inconnu.<\/p>\n\n\n\n

N\u2019y a t-il plus d\u2019espoir pour un possible changement ?<\/h2>\n\n\n\n

Certains participants ont \u00e9t\u00e9 plus critiques par rapport aux v\u00e9ritables impacts que peut avoir l\u2019art sur la soci\u00e9t\u00e9 pour apporter des changements majeurs dans le monde. Ils pensent qu\u2019il est trop tard pour agir.<\/p>\n\n\n\n

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Jean Voguet, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Jean Voguet, directeur du\u00a0CRANELab, signale que m\u00eame si nous trouvons des alternatives pour sauver la culture et l’art, la diminution du financement des institutions et des projets culturels et la d\u00e9gradation avanc\u00e9e de la plan\u00e8te ne permettront pas un possible changement. Il faudrait activer des modes op\u00e9ratoires nouveaux, avec un principe \u00ab\u00a0d\u2019\u00e9conomie distributive\u00a0\u00bb, afin de cr\u00e9er des mod\u00e8les \u00e9conomiques suppl\u00e9ant \u00e0 tous les besoins. Selon lui, chaque individu devrait avoir la capacit\u00e9 de se prendre en charge, de se professionnaliser, de se mettre d\u2019accord avec d\u2019autres structures existantes afin de partager leur savoir-faire. Il faut que la soci\u00e9t\u00e9 mise sur un changement radical\u00a0: \u00ab\u00a0avoir un oc\u00e9an de culture, avec des chercheurs et des scientifiques\u00a0\u00bb.<\/p>\n\n\n\n

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Christine Palmi\u00e9ri, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Au dire de\u00a0Christine Palmi\u00e9ri, directrice de la revue Arch\u00e9e, il faut conscientiser le monde, sonner l’alarme contre toutes les forces qui d\u00e9truisent la vie et la nature. Nous devrions suivre l\u2019exemple de certains les artistes qui pr\u00f4nent la r\u00e9g\u00e9n\u00e9ration de la mati\u00e8re vivante comme dans le bio-art (o\u00f9 les artistes manipulent directement la mati\u00e8re vivante). Leurs exp\u00e9riences visent \u00e0 faire prendre conscience, r\u00e9fl\u00e9chir et apporter des solutions aux besoins des \u00eatres vivants et \u00e0 celui de la plan\u00e8te. Cet art t\u00e9moigne des probl\u00e9matiques \u00e9cologiques qui inqui\u00e8tent la soci\u00e9t\u00e9, et observe comment des entit\u00e9s semi-organiques abolissent les limites entre les esp\u00e8ces. Toutefois, certains projets artistiques outrepassent les lois de la nature et sont per\u00e7us de mani\u00e8re scandaleuse, provoquant un questionnement sur la v\u00e9ritable contribution de l\u2019art face \u00e0 la nature et sur la place de l\u2019homme dans celle-ci.\u00a0<\/p>\n\n\n\n

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Vincent Mignerot, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Selon,\u00a0Vincent Mignerot, pr\u00e9sident de l\u2019association Adrastia, pour changer le monde, il faudrait utiliser une th\u00e9orie de l’esprit\u00a0: travailler dans un contexte de solidarit\u00e9 totale\u00a0et d\u00e9tenir un partage de ressources complet entre tous les \u00eatres vivants. Pour lui, nous sommes des \u00eatres en conflit. Nous avons un langage qui ne communique plus avec l\u2019esprit de solidarit\u00e9 qui est inh\u00e9rent \u00e0 la nature. Nous devrions utiliser l’art comme un mouvement de reconstruction pour retrouver un manque\u00a0; la reconqu\u00eate de l\u2019objet perdu, la r\u00e9conciliation entre po\u00e9tique et logique.<\/p>\n\n\n\n

Ainsi deux r\u00e9actions semblent ressortir de ces \u00e9changes : pour certains l\u2019art ne peut apporter qu\u2019un faible espoir de changement, car il manque de financement et de soutien n\u00e9cessaire, alors que pour d\u2019autres, il y a encore des possibilit\u00e9s d\u2019action. Mais tous s\u2019entendent sur l\u2019obligation d\u2019apporter des changements radicaux dans la soci\u00e9t\u00e9 et pr\u00e9sentent des hypoth\u00e8ses et des \u00e9ventuelles solutions. Leur programme : conscientiser le monde, sonner l’alarme et reconqu\u00e9rir notre lien avec la nature. L\u2019art est un moyen, mais il faut travailler promptement si nous voulons r\u00e9ussir.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019art permettra-t-il de sauver le monde ?<\/h2>\n\n\n\n

Comme observ\u00e9 durant la journ\u00e9e d\u2019\u00e9tude et de la table ronde, les participants ont r\u00e9ussi \u00e0 voir les b\u00e9n\u00e9fices de leur partenariat. Ils ont franchi divers d\u00e9fis\u00a0: les perceptions de chacun, l\u2019utilisation des d\u00e9finitions terminologiques et la fa\u00e7on de concevoir les projets.<\/p>\n\n\n\n

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Mariza Argonza Rosales, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

L\u2019avantage de ce projet collaboratif, men\u00e9 par tous ces artistes-chercheurs, a \u00e9t\u00e9 qu\u2019il n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 impos\u00e9, c\u2019est le r\u00e9sultat d\u2019une r\u00e9ponse spontan\u00e9e, de la recherche d\u2019une coop\u00e9ration constructive. La base de ce travail est la m\u00eame pour tous, ils partagent des missions similaires, des initiatives communes vers la construction d\u2019un meilleur avenir.\u00a0Mariza Argonza Rosales, signale qu\u2019il faut participer \u00e0 une intelligence collective et partager la joie de vivre, la solidarit\u00e9 et l’empathie\u00a0: \u00ab\u00a0pour instaurer de l’ordre dans le chaos il faut participer collectivement\u00a0\u00bb dit-elle.<\/p>\n\n\n\n

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Serge Olivier Fokoua, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

La r\u00e9union de ces artistes, chercheurs et th\u00e9oriciens, a constitu\u00e9 un regroupement, responsable, appropri\u00e9 et consenti anim\u00e9 de bonnes intentions et a fourni un \u00e9v\u00e9nement de haute qualit\u00e9. Bas\u00e9 sur la richesse du travail collectif ce projet a marqu\u00e9 le d\u00e9but d\u2019une interaction prometteuse entre les institutions, les partenaires et la soci\u00e9t\u00e9 ainsi qu\u2019envers le respect et le bien commun.\u00a0Serge Olivier Fokoua, directeur du Festival RAVY, a attir\u00e9 l\u2019attention sur le fait qu\u2019il faut r\u00e9former les mentalit\u00e9s par l’acte artistique, il dit\u00a0: \u00ab\u00a0les artistes doivent dire les choses telles qu\u2019elles sont. S\u2019ils ne le font pas, qui le dira\u00a0?\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

Les \u0153uvres artistiques changent nos perceptions.<\/h2>\n\n\n\n

Trois productions artistiques, qui ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9es, ont chang\u00e9 nos perceptions et nous ont permis de comprendre les moyens qui peuvent \u00eatre utilis\u00e9s pour transformer le monde : <\/p>\n\n\n\n

–\u00a0Aelab\u00a0: Forces et milieux<\/em>\u00a0de\u00a0Gis\u00e8le Trudel,
–\u00a0\u00a0From the Sky to the Earth<\/em>\u00a0de\u00a0Fabien Zocco,
–\u00a0Le bruissement des lieux<\/em>\u00a0de\u00a0Gilles Malatray.<\/p>\n\n\n\n

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Gis\u00e8le Trudel, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Gis\u00e8le Trudel, artiste du collectif Aelab, utilise les d\u00e9chets comme source d\u2019inspiration pour son travail artistique. Selon elle, chaque \u00e9cologiste doit se pencher sur les probl\u00e8mes que posent les d\u00e9chets afin de comprendre l\u2019environnement. Ses multiples productions visuelles font r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 la notion de \u00ab\u00a0milieu\u00a0\u00bb. Ce concept comprend un noyau o\u00f9 se connectent plusieurs milieux ensemble et o\u00f9 des connexions s\u2019effectuent en relation\u00a0: \u00ab\u00a0toutes les pi\u00e8ces se chevauchent de mani\u00e8re diff\u00e9rente\u00a0\u00bb. L’\u0153uvre d’art a la capacit\u00e9 de nous amener dans de nouvelles situations et nous aide \u00e0 conscientiser les futures g\u00e9n\u00e9rations.<\/p>\n\n\n\n

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Fabien Zocco, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

D\u2019autre part,\u00a0Fabien Zocco, en r\u00e9sidence au Fresnoy, a pr\u00e9sent\u00e9 un travail qui montre la relation entre le langage et la technologie. \u00c0 travers la r\u00e9sonnance po\u00e9tique de certains noms d\u2019\u00e9toiles nous pouvons visionner sur terre une cartographie de rues poss\u00e9dant les m\u00eames noms. Ces images reconfigurent le territoire, dans un rapport en dehors de la g\u00e9opolitique. Les espaces apparaissent alors diff\u00e9rents, bien qu\u2019\u00e9tant les m\u00eames, \u00e0 cause de notre fa\u00e7on de percevoir et de nommer le monde.<\/p>\n\n\n\n

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Gilles Malatray, photo Martin Savoie<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Pour sa part,\u00a0Gilles Malatray, directeur de D\u00e9sartsonnants, souligne qu\u2019il faudrait apprendre \u00e0 lire le paysage par l\u2019ou\u00efe. Il sugg\u00e8re d\u2019apprendre \u00e0 faire une lecture et une \u00e9criture du territoire, soit de l’environnement sonore qui est pr\u00e9sent partout. Il dit qu\u2019il est possible d\u2019identifier un lieu par le son, que le monde est comme un magasin de musique et que nous pouvons tout enregistrer partout. D\u2019apr\u00e8s lui, il faudrait mettre tous nos sens \u00e0 contribution pour conna\u00eetre davantage notre territoire sonore afin de nous rapprocher des autres esp\u00e8ces vivantes.\u00a0<\/p>\n\n\n\n

Pour ces artistes, la transformation, entre autres, des mati\u00e8res r\u00e9siduelles du monde, et sa r\u00e9cup\u00e9ration, met en lumi\u00e8re le fait que tout ce que nous rejetons peut aussi nous nourrir et nous servir. L’art devrait par sa mise en place de lieux alternatifs permettre un \u00e9chappement et une rencontre entre espaces lointains et espaces quotidiens, espaces r\u00e9els et espaces virtuels, afin de b\u00e2tir un meilleur environnement. L’art existe dans le but de recr\u00e9er l\u2019harmonie du monde, pour trouver la tonalit\u00e9 de base afin de retrouver notre tonicit\u00e9. De plus, l\u2019enthousiasme des participants a contribu\u00e9 \u00e0 animer les discussions et \u00e0 faire surgir des nouvelles id\u00e9es en vue d\u2019un possible changement.<\/p>\n\n\n\n

Nous sommes vou\u00e9s \u00e0 \u00eatre ensemble si nous voulons survivre. Le travail collaboratif artistique doit s\u2019interroger par rapport au devenir de l’\u00eatre humain et du vivant dans le but d\u2019\u00e9veiller les consciences. Les artistes doivent dire les choses telles qu\u2019elles sont par leur art pour changer la soci\u00e9t\u00e9 et reformer les mentalit\u00e9s.<\/p>\n\n\n\n

Artistes et chercheurs<\/h2>\n\n\n\n

Philippe Boissonnet, artiste, directeur de l\u2019URAV et professeur en arts \u00e0 l\u2019UQTR, Qu\u00e9bec.
Jean Fran\u00e7ois C\u00f4t\u00e9, artiste (URAV) et professeur en arts m\u00e9diatique (UQTR), Qu\u00e9bec.
Jocelyn Fiset, artiste et directeur du centre d\u2019artistes Grave, Qu\u00e9bec.
Serge Oliver Fokoua, artiste et directeur du Festival RAVY, Cameroun.
Gilles Malatray, artiste et directeur de D\u00c9SARTSONNANTS, France.
Vincent Mignerot, chercheur et pr\u00e9sident de l\u2019association Adrastia, France.
Pierre Ouellet, titulaire de la chaire de recherche du Canada en esth\u00e9tique et po\u00e9tique \u00e0 l\u2019UQ\u00c0M.
Christine Palmi\u00e9ri, artiste et directrice de la revue Arch\u00e9e, Qu\u00e9bec.
Slobodan Radosavljevic, artiste (URAV) et professeur en arts m\u00e9diatique (UQTR), Qu\u00e9bec.
Mariza Argonza Rosales, artiste, chercheure et commissaire d\u2019exposition, Mexique-Qu\u00e9bec.
Gis\u00e8le Trudel, artiste (Aelab) et professeure en arts m\u00e9diatiques \u00e0 l\u2019UQ\u00c0M, Qu\u00e9bec.
Jean Voguet, artiste et directeur du centre d\u2019art Crane lab, France.
Fabien Zocco, artiste, Le Fresnoy, France<\/p>\n\n\n\n

Institutions et groupes de recherches<\/h2>\n\n\n\n

Aelab, Qu\u00e9bec.
Association Adrastia, France.\u00a0
Centre d\u2019art Crane lab, France.
Centre d\u2019artistes Grave, Qu\u00e9bec.
D\u00c9SARTSONNANTS, France.
Festival RAVY, Cameroun.
Groupe Universitaire de Recherche en Arts Visuel\u00a0(URAV), Qu\u00e9bec.
Revue Arch\u00e9e, Qu\u00e9bec.
Studio national des arts contemporains, Le Fresnoy, France.
Universit\u00e9 de Qu\u00e9bec \u00e0 Montr\u00e9al\u00a0(UQ\u00c0M), Qu\u00e9bec.
Universit\u00e9 de Qu\u00e9bec \u00e0 Trois Rivi\u00e8res\u00a0(UQTR), Qu\u00e9bec.<\/p>\n\n\n\n

Notes<\/h2>\n\n\n\n

[1] Citation formul\u00e9e par Vincent Mignerot, chercheur et pr\u00e9sident de l\u2019association\u00a0ADRASTIA\u00a0en France.<\/p>\n\n\n\n

[2] Citation formul\u00e9e par Mariza Argonza Rosales, artiste, chercheure et commissaire d\u2019exposition.<\/p>\n\n\n\n

Bibliographie<\/h2>\n\n\n\n

\u2013 Wireman, Peggy.\u00a0Partnership for Prosperity. Museums and Economic Development,\u00a0<\/em>Washington, American Association of Museums, 1997, p. 98-122.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Introduction La rencontre\u00a0R\u00e9g\u00e9n\u00e9ration\u00a0: pour une \u00e9cosophie de l\u2019acte artistique, collaboration entre le\u00a0Groupe URAV\u00a0et le centre\u00a0GRAVE\u00a0en partenariat avec le\u00a0CRANELab,\u00a0Ealab\u00a0et\u00a0Arch\u00e9e\u00a0s\u2019\u00e9tendait sur deux jours et comprenait une journ\u00e9e d\u2019\u00e9tude, une table ronde, deux expositions et des performances. Lors de ces journ\u00e9es trois dimensions ont \u00e9t\u00e9 abord\u00e9es\u00a0: une vision esth\u00e9tique, \u00e0 travers laquelle l\u2019art nous aide \u00e0 \u00ab\u00a0instaurer de … Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[1],"tags":[89],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1364"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1364"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1364\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1378,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1364\/revisions\/1378"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1364"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1364"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1364"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}