{"id":1403,"date":"2016-02-01T20:44:57","date_gmt":"2016-02-01T20:44:57","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=1403"},"modified":"2022-11-17T20:45:19","modified_gmt":"2022-11-17T20:45:19","slug":"fevrier-2016-le-lointain-du-monde-si-proche-soit-il","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/fevrier-2016-le-lointain-du-monde-si-proche-soit-il\/","title":{"rendered":"F\u00e9vrier 2016 – Le lointain du monde, si proche soit-il"},"content":{"rendered":"\n
Isol\u00e9 du reste du monde sur le continent Antarctique1<\/sup>, au milieu de chercheurs en glaciologie et climatologie de la base argentine\u00a0Marambio, j\u2019ai eu la chance de pouvoir repenser \u00e0 notre responsabilit\u00e9 humaine en regard de l\u2019\u00e9quilibre des \u00e9cosyst\u00e8mes terrestres et \u00e0 la n\u00e9cessit\u00e9 de d\u00e9velopper de fa\u00e7on collective \u00ab une pens\u00e9e \u00e9cologis\u00e9e \u00bb (Edgar Morin, 2007). Ce qui m’a mis face \u00e0 mon point de vue d\u2019humain originaire de l\u2019h\u00e9misph\u00e8re nord, h\u00e9ritier involontaire de l\u2019h\u00e9g\u00e9monie occidentale sur le monde, et m\u2019a fait sentir coresponsable de la n\u00e9cessit\u00e9 de porter dor\u00e9navant la Terre en nous \u2013 m\u00e9taphoriquement \u2013 plut\u00f4t que de simplement continuer \u00e0 se faire innocemment porter par elle. C\u2019est ainsi que j\u2019ai choisi de renouer avec mes d\u00e9buts de jeune artiste par l\u2019ex\u00e9cution d\u2019une action en photo-performance. Il s\u2019agissait alors de trouver, pas loin des baraquements de cette haute falaise gel\u00e9e, un terrain propice \u00e0 la cr\u00e9ation d\u2019une courte performance avec le globe terrestre gonflable et la structure de tente-d\u00f4me apport\u00e9s dans mes bagages. Suite \u00e0 cette intervention, et quelques autres faites aux alentours, une s\u00e9rie de photographies a \u00e9merg\u00e9 au retour de cette exp\u00e9rience extraordinaire jusqu\u2019au bout du monde sous le titre de\u00a0Le d\u00e9senchantement d\u2019Atlas<\/em>. Depuis ce moment de prise de conscience sur le continent blanc, je ne voyage presque plus jamais sans un globe terrestre gonflable dans ma valise. Je continue ainsi \u00e0 explorer le potentiel m\u00e9taphorique de cette image fragile du monde g\u00e9opolitique, autant que g\u00e9ophysique, que je tente de faire r\u00e9sonner avec divers lieux socialement, \u00e9cologiquement ou historiquement signifiants, par des mises en sc\u00e8ne photographiques. Dans cet esprit j\u2019ai poursuivi en 2015, avec\u00a0Lorraine Beaulieu\u00a0mais aussi le public de la rue, une s\u00e9rie de photo-performances intitul\u00e9es\u00a0#wearetheearth<\/em>\u00a0(MQCP, Trois-Rivi\u00e8res) et\u00a0#wearetheworld<\/em>\u00a0(Art Biennale, Venise) durant lesquelles le fait d\u2019embrasser l\u2019effigie gonflable de la plan\u00e8te devenait fortement symbolique. Car nous sommes nombreux aujourd\u2019hui \u00e0 participer au d\u00e9veloppement d\u2019un nouvel imaginaire collectif, rel\u00e9guant la Gen\u00e8se du monde \u00e0 l\u2019arri\u00e8re-plan, afin de tisser ensemble un nouveau r\u00e9cit de l\u2019humanit\u00e9 volontairement et n\u00e9cessairement habit\u00e9 par une conscience individuelle de notre devenir plan\u00e9taire.<\/p>\n\n\n\n