{"id":1816,"date":"2014-09-01T20:46:57","date_gmt":"2014-09-01T20:46:57","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=1816"},"modified":"2022-11-30T20:59:09","modified_gmt":"2022-11-30T20:59:09","slug":"paysage-animisme-et-technologie-nymphaea-alba","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/paysage-animisme-et-technologie-nymphaea-alba\/","title":{"rendered":"Septembre 2014 – Paysage, animisme et technologie : Nymphaea Alba <\/i> (Partie 1) \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0"},"content":{"rendered":"\n

Partie 1<\/h2>\n\n\n\n

Nymphaea Alba Ballet<\/em> est une s\u00e9rie de performances que nous pr\u00e9parons depuis 2011 et qui associent un corps dansant en public (Pascale Weber), une flotte intelligente de structures robotis\u00e9es et un environnement de projections visuelles (rediffusion et captations en temps r\u00e9el) r\u00e9alis\u00e9 et orchestr\u00e9 par Jean Delsaux.
Nous pr\u00e9senterons dans cet article l\u2019origine de ce work in progress, les premi\u00e8res phases pr\u00e9sent\u00e9es en France et \u00e0 Taiwan, les questionnements que cette oeuvre nous permet de formuler et qui la nourrissent, ainsi que les \u00e9tapes \u00e0 venir.
Mais avant tout ce projet est celui de Hantu<\/em>, le duo que nous avons fond\u00e9 comme r\u00e9ponse \u00e0 une commune volont\u00e9 d\u2019 \u00ab ouvrer \u00bb de conserve, de creuser ensemble l\u2019inconnaissable qui borde et s\u00e9pare deux \u00eatres explorant ensemble un m\u00eame monde. Nous travaillions d\u00e9j\u00e0 ensemble sur nos projets lorsque nous avons fond\u00e9 ce duo. \u00ab Hantu \u00bb est un mot indon\u00e9sien qui signifie \u00ab fant\u00f4me \u00bb : nous voulions affirmer que notre activit\u00e9 artistique proc\u00e9dait avant toute chose d’un d\u00e9centrement, d’une affirmation puis d’un d\u00e9bordement de nos exp\u00e9riences sensibles, esth\u00e9tiques individuelles.
Nous parlerons parfois \u00e0 la premi\u00e8re personne du pluriel, parfois en notre nom propre, par souci de r\u00e9-ancrer nos propos dans une exp\u00e9rience du corps et du regard qui bien que partag\u00e9e ne peut \u00eatre qu\u2019individuelle.<\/p>\n\n\n\n

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\u00a9Hantu<\/em>, 2014.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

1. L\u2019origine du projet<\/h2>\n\n\n\n

Tout d\u2019abord, il y a ce r\u00eave curieux, po\u00e9tique et effrayant, que nous avons tent\u00e9 de d\u00e9passer en mod\u00e9lisant quelques mois plus tard un film d\u2019animation 3D avec Owen Kevin Appadoo. Le film n\u2019ayant pas \u00e9puis\u00e9 le r\u00eave, a suivi un projet de performances dans le paysage, des performances qui mettaient en copr\u00e9sence des corps r\u00e9els, celui des performers du duo et celui des spectateurs, et des objets robotis\u00e9s dou\u00e9s d\u2019autonomie de d\u00e9placement et de r\u00e9action, pour rejouer, poursuivre ou achever le songe survenu ce 11 mars 2011.<\/p>\n\n\n\n

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Nymphaea Alba Ballet,<\/em> film d\u2019animation (7\u201900). R\u00e9alisation 3D : O.K.A (\u00a9Hantu<\/em>, 2013.)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

a- L’exp\u00e9rience immersive du r\u00eave, du film et du paysage<\/p>\n\n\n\n

P.W. : \u00ab  Le 11 mars 2011, je r\u00eave. Il est un peu plus de 22h16 \u00e0 Paris et 17h16 \u00e0 Fukushima. Je suis allong\u00e9e sur le c\u0153ur dor\u00e9 d’une fleur, une sorte de N\u00e9nuphar banc. Quelque chose semble avoir chang\u00e9. Je  m\u2019assois sur le sol jaune et br\u00fblant, de la fleur \u00e9mane quelque chose d’effrayant1<\/sup>.
Ce r\u00eave m\u2019a impressionn\u00e9 par la richesse des diff\u00e9rentes sensations de pr\u00e9sence et de connivence avec la nature que j\u2019ai ressenties en le faisant. Le r\u00eave, une exp\u00e9rience individuelle que j\u2019ai souhait\u00e9 partager imm\u00e9diatement au sein de Hantu<\/em> avec cette certitude qu\u2019il me fallait rendre compte de liens invisibles et d\u00e9terminants. Bien s\u00fbr, ce songe a eu d\u2019autant plus d\u2019impact sur notre travail qu\u2019il est survenu au moment de la catastrophe naturelle puis technologique, dont l\u2019ampleur des cons\u00e9quences est encore insoup\u00e7onn\u00e9e pour l\u2019\u00e9cosyst\u00e8me, la vie, non seulement du Japon, mais de tout ce qui, par mer, par air, par \u00e9changes commerciaux et naturels, est de fait en relation avec ce lieu. La plan\u00e8te tout enti\u00e8re. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

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Nymphaea Alba Ballet,<\/em> film d\u2019animation (7\u201900). R\u00e9alisation 3D : O.K.A (\u00a9Hantu<\/em>, 2013.)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

J.D. : \u00ab Hantu<\/em> exp\u00e9rimente la mise en relation du corps, des corps \u2013 d\u2019un artiste avec l\u2019autre, des artistes avec les spectateurs- par l\u2019oeuvre, par la perception de l\u2019espace, appelant \u00e0 une exp\u00e9rience du monde qui d\u00e9passe la seule repr\u00e9sentation. Ce qui m\u2019importe c\u2019est la relation \u00e0 l\u2019autre d\u00e8s lors qu\u2019elle d\u00e9finit mon espace.
Dans mon travail, j\u2019essaye de comprendre la relation entre paysage et territoire. La repr\u00e9sentation, le paysage, tiennent de la carte postale, d’une projection sur un plan vertical, quand le territoire, lui, tient plut\u00f4t de l’horizontalit\u00e9. Or notre exp\u00e9rience du monde ne se situe pas dans le plan, mais dans d\u2019autres dimensions, plus nombreuses. Prendre des images, photo, vid\u00e9o, dans le jour ou l\u2019obscurit\u00e9, les projeter, les arranger, les diffuser en direct, me permet de rabattre l\u2019image sur l\u2019espace de la performance, de d\u00e9multiplier, de diffracter celui-ci.<\/p>\n\n\n\n

Nymphaea Alba Ballet<\/em> fait, dans son titre, explicitement r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 la danse. Laban parlait dans sa tentative d\u2019\u00e9criture chor\u00e9graphique, de l\u2019espace d\u00e9fini par le corps en mouvement du danseur. Mais cette relation qui tentait de circonscrire le mouvement du danseur, l\u2019abstrait finalement dans un espace math\u00e9matis\u00e9. Or l\u2019espace n\u2019existe que parce qu\u2019un corps l\u2019habite, mieux, que parce des corps le partagent : les exp\u00e9rimentations de Hantu<\/em> consistent \u00e0 \u00e9prouver, chacun \u00e0 notre endroit, un espace que nous d\u00e9clarons2<\/sup> \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Le film d\u2019animation que nous r\u00e9alisons pr\u00e9sente un paysage imaginaire dans lequel huit structures flottantes en forme de n\u00e9nuphars g\u00e9ants \u00e9voluent sur l\u2019eau. Ces \u00e9l\u00e9ments de nature manufactur\u00e9e semblent \u00eatre en continuit\u00e9 avec la nature et permettent aux personnes de s\u2019immerger dans leur environnement, de ressentir la faune, la flore, l\u2019espace vital.
Le paysage imaginaire de Nymphaea Alba Ballet<\/em> raconte la possibilit\u00e9 que nous pourrions avoir de vivre en symbiose avec la Nature, avec la Technologie, tout en d\u00e9passant notre regard anthropocentr\u00e9. Les structures flottantes \u00e9voluent sur un lac de crat\u00e8re, elles r\u00e9agissent au comportement de leurs visiteurs. Des murmures se d\u00e9clenchent lorsqu\u2019ils s\u2019allongent, lorsqu\u2019ils s\u2019assoient, s’ils se tournent, s’ils caressent la surface du sol. Il y a une rencontre entre les spectateurs et les fleurs, sensuelle, sensible, physique. Une rencontre de corps et non d’images, rencontre de soi avec soi, de soi avec le reste du monde (v\u00e9g\u00e9tal, min\u00e9ral, animal, humain, sauvage au sens \u00e9tymologique celui qui habite la for\u00eat).<\/p>\n\n\n\n

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\u00a9Hantu<\/em> (r\u00e9alisation 3D : K.O.Appadoo), 2012-2013.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Le film d\u2019animation nous a inscrits d\u2019embl\u00e9e dans un nouveau rapport au temps. La vitesse du d\u00e9placement des structures que nous avions imagin\u00e9 a \u00e9t\u00e9 d\u00e9c\u00e9l\u00e9r\u00e9 jusqu\u2019\u00e0 huit fois. Le monde des v\u00e9g\u00e9taux g\u00e9ants, arbres et fleurs, le monde min\u00e9ral, \u00e9voluent dans une autre \u00e9chelle de temps, celle de la promenade en for\u00eat, au bord de l\u2019eau, de la d\u00e9ambulation, de la d\u00e9couverte d\u2019un lieu. Les fleurs du film changent subtilement d\u2019aspect : aucune variation color\u00e9e, une simple modulation de l\u2019opacit\u00e9 des p\u00e9tales, qui permet au paysage d\u2019appara\u00eetre ou de dispara\u00eetre et \u00e0 la fleur de se fondre ou se d\u00e9tacher elle aussi de l\u2019environnement : nous pouvons ainsi moduler la pr\u00e9sence de l\u2019objet.
L\u2019instant le plus \u00e9mouvant probablement est celui de la parade amoureuse : deux fleurs se saluent ou saluent le public. La rencontre de deux corps, de deux entit\u00e9s, leur mise en relation est l\u2019\u00e9v\u00e9nement crucial de la chor\u00e9graphie de cette fiction narrative. Le film d’animation a donc permis de d\u00e9finir un environnement floral de synth\u00e8se et de planter pour ainsi dire le d\u00e9cor, mais \u00e9galement de simuler ce que pourraient \u00eatre les mouvements des fleurs, d\u00e9terminer leur vitesse en fonction non des capacit\u00e9s d’une machine mais de la po\u00e9sie du lieu, du temps de la m\u00e9ditation.<\/p>\n\n\n\n

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Nymphaea Alba Ballet,<\/em> film d\u2019animation (7\u201900). R\u00e9alisation 3D : O.K.A (\u00a9Hantu<\/em>, 2013.)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

C\u2019est en relation avec son corps, sa main notamment, que Owen Kevin Appadoo a construit l\u2019animation. Apr\u00e8s avoir fait un squelette pour un p\u00e9tale et l\u2019avoir dupliqu\u00e9 pour obtenir la fleur, il n\u2019\u00e9tait pas satisfait du rendu r\u00e9aliste de la mod\u00e9lisation, quant \u00e0 la qualit\u00e9 de la sensation physique d\u2019une fleur s\u2019ouvrant, du rendu sensuel des p\u00e9tales qui devaient donner l\u2019illusion de leur fragilit\u00e9. La fleur \u00e9tait rigide, son aspect m\u00e9tallique. Il s\u2019est alors inspir\u00e9 de ses doigts, qui mimaient une fleur en train de s\u2019ouvrir. C\u2019est \u00e0 partir des trois phalanges de ses doigts et une souplesse hyperlaxe lui permettant d\u2019obtenir une imitation de la fleur assez convaincante, qu\u2019il a construit l\u2019animation. <\/p>\n\n\n\n

Le film pose donc dans son \u00e9laboration m\u00eame l\u2019id\u00e9e d\u2019une continuit\u00e9 entre la nature, le v\u00e9g\u00e9tal, notre corps vivant, vert\u00e9br\u00e9 et la technologie. <\/p>\n\n\n\n

b- L\u2019environnement technologique<\/p>\n\n\n\n

Apr\u00e8s la r\u00e9alisation du film, une phase de simulation nous a sembl\u00e9 n\u00e9cessaire pour d\u00e9finir plus pr\u00e9cis\u00e9ment :<\/p>\n\n\n\n

\u2022 les comportements des structures (de telle sorte que l\u2019on puisse identifier, interpr\u00e9ter leur mouvement et attribuer \u00e0 chaque fleur une personnalit\u00e9),
\u2022 l\u2019interaction r\u00e9elle des spectateurs (la relation possible entre l\u2019individu et la structure), 
\u2022 notre place en tant que performers (la place de notre corps dans le dispositif, afin de concevoir ce que nous sommes habitu\u00e9s \u00e0 faire : une performance publique).<\/p>\n\n\n\n

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Programme de simulation des comportements de la flotte (\u00a9Hantu<\/em>\/Institut Pascal)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Notre questionnement \u00e9tait le suivant : Comment les fleurs peuvent-elles \u00eatre en interaction les unes avec les autres dans la r\u00e9alit\u00e9 ? Que signifie que les fleurs soient dot\u00e9es d’une autonomie d\u00e9cisionnelle qui permet, \u00e0 l\u2019\u00e9chelle du r\u00e9seau, une navigation globale autonome ? Quel type d\u2019agencement chor\u00e9graphique est-il possible de concevoir avec des structures sophistiqu\u00e9es, nos corps en mouvement, une th\u00e9matique grave qui d\u00e9borde l\u2019anecdote et notre engagement po\u00e9tique ? 
Avec les chercheurs et d\u00e9veloppeurs d\u2019un Institut de robotique et de vision et perception artificielles, l\u2019Institut Pascal3<\/sup>, nous avons cherch\u00e9 \u00e0 traduire une probl\u00e9matique artistique en termes de d\u00e9marche technologique, c’est-\u00e0-dire \u00e0 reformuler dans un langage informatique des comportements de corps vivants ou simulant des organismes vivants de sorte \u00e0 les mod\u00e9liser.<\/p>\n\n\n\n

P.W. :  \u00ab L\u2019immersion4 <\/sup>est une fa\u00e7on de transporter le visiteur l\u00e0 o\u00f9 il ne peut pas ou plus aller, \u00e0 la fa\u00e7on des spectacles de fantasmagories, des dioramas de Daguerre ou des panoramas. Les dispositifs multim\u00e9dia permettent d’agir sur le corps du spectateur, \u00e9prouv\u00e9 ici par des infra-basses, l\u00e0 par une lumi\u00e8re intense ou des \u00e9clairs soudains, l\u00e0 encore par des variations color\u00e9es douces et lentes\u2026 mais ils offrent surtout la possibilit\u00e9 d’immerger le public dans un environnement sensible5<\/sup> pour \u00e9voquer un lieu ailleurs dans l’espace ou le temps, un paradis perdu par exemple, celui d’un autre monde possible, celui de l’enfance, celui d’une contr\u00e9e magique comme l’archipel indon\u00e9sien o\u00f9 j’ai v\u00e9cu enfant et dont certaines \u00eeles \u00e9taient encore coup\u00e9es du monde moderne occidental au milieu des ann\u00e9es 70, des lieux dans lesquels aucune distinction ontologique n’est op\u00e9r\u00e9e entre les humains, le monde animal et le monde v\u00e9g\u00e9tal : \u00a0\u00bb les \u00e2mes (kecat<\/em> ou simagere<\/em>) peuplent l’environnement comme elles habitent tout \u00eatre et toute chose. D’une certaine fa\u00e7on, le monde mat\u00e9riel et charnel constitu\u00e9 par l’ensemble des humains, des animaux, des plantes et des moindres objets poss\u00e8de un \u00e9cho spirituel, cette sph\u00e8re des \u00e2mes<\/em> o\u00f9 se nouent et se d\u00e9nouent des enjeux importants6<\/sup>. \u00ab\u00a0
Jean et moi sommes fascin\u00e9s de constater dans les dispositifs multim\u00e9dia immersifs la fluctuation de la pr\u00e9sence des spectateurs, une pr\u00e9sence en permanent exercice d\u2019accommodation. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

Les propositions artistiques (performances, installations, photographies et films) de Hantu <\/em>t\u00e9moignent toutes d’une obsession de r\u00e9affirmer la pr\u00e9sence du corps au sein du dispositif, de r\u00e9affirmer notre propre corps au sein du m\u00e9canisme de cr\u00e9ation et dans l’oeuvre. Un \u00ab je \u00bb qui cherche, au regard actif, au corps en mouvement, davantage qu’un je \u00ab \u00e9gocentr\u00e9 \u00bb qui se raconte au public. Nous affrontons en tant qu’artistes et en tant que personnes la question de l’individualit\u00e9 : comment interroger la perception, la cr\u00e9ation autrement qu\u2019\u00e0 partir de soi ? Peut-on se situer ailleurs qu\u2019au centre ? Jusqu\u2019o\u00f9 peut-on se soustraire \u00e0 l\u2019anthropocentrisme pour dire ce lien invisible par lequel toute chose en ce monde est connect\u00e9e ?<\/p>\n\n\n\n

J.D. : \u00ab Le partage et la rencontre n\u00e9cessitent que l’on assume pleinement chacun notre part de subjectivit\u00e9 et que l’on se transporte sans arr\u00eat d’une \u00e9chelle \u00e0 une autre, pour prendre la mesure de notre pr\u00e9sence et de notre appartenance individuelle au collectif, au genre Animal, \u00e0 la manifestation du Vivant. <\/p>\n\n\n\n

Notre duo proc\u00e8de d’une co\u00efncidence dans les d\u00e9marches, les approches, les d\u00e9sirs \u00e0 l\u2019oeuvre dans le travail artistique : ici le corps partag\u00e9. Notre travail manifeste une pr\u00e9sence dans un rapport \u00e0 l\u2019espace qui n’est pas un rapport de repr\u00e9sentation. Je ne fais pas le portrait de Pascale Weber lorsque je la photographie, la filme, ou la traque avec une cam\u00e9ra infra rouge ou un flash dans l\u2019obscurit\u00e9, je rends visible. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

c- Du film d\u2019animation \u00e0 l\u2019installation interactive<\/p>\n\n\n\n

Le film a \u00e9t\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 Taiwan en octobre 2013 (\u00e0 l’Universit\u00e9 Chun-Chen \u00e0 Chiayi dans le sud-ouest du pays dans le cadre d\u2019un colloque sur le Paysage dynamique<\/em>, puis \u00e0 l’Universit\u00e9 Centrale de Taipei). En marge de la projection, nous avons r\u00e9alis\u00e9 un acte symbolique, un l\u00e2cher de lanternes sur un plan d’eau. Pour cette performance publique, nous avons demand\u00e9 au public d\u2019\u00e9crire sur les p\u00e9tales des fleurs en papier des noms de villes, que les lanternes symboliquement devaient prot\u00e9ger. <\/p>\n\n\n\n

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\u00a9Hantu<\/em>,Taipei, 2013.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

P.W. : \u00ab Le l\u00e2cher de lanternes est une tradition asiatique. Je ne voyais dans cette action qu\u2019un geste po\u00e9tique et symbolique fort. Il m\u2019a sembl\u00e9 difficile, en tant que fran\u00e7aise, de venir parler des fleurs de n\u00e9nuphar ou de lotus en Asie, et d\u2019\u00e9voquer la catastrophe de Fukushima alors que Taipei se situe \u00e0 seulement 2000 kilom\u00e8tres de l\u00e0. Des spectateurs m\u2019ont confi\u00e9 pourtant que le fait d\u2019\u00eatre invit\u00e9s par une \u00e9trang\u00e8re \u00e0 effectuer un geste traditionnel, op\u00e9r\u00e9s g\u00e9n\u00e9ralement en famille ou entre habitants d\u2019une m\u00eame localit\u00e9, les avait interrog\u00e9 sur leur identit\u00e9 asiatique. \u00bb<\/p>\n\n\n\n

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\u00a9Hantu<\/em>, 2013.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Comme Owen Kevin Appadoo en a r\u00e9f\u00e9r\u00e9 \u00e0 son corps pour trouver des solutions techniques \u00e0 la mod\u00e9lisation 3D, les informaticiens avec lesquels nous avons travaill\u00e9s ensuite ont fait appel aux forces invisibles de la nature pour mod\u00e9liser des comportements d\u2019avatars et de robots (kheperas<\/em>), pour rendre visible un comportement vivant. Nous nous sommes int\u00e9ress\u00e9s \u00e0 la mod\u00e9lisation robotique r\u00e9alis\u00e9e dans une approche bio-inspir\u00e9e par observation du vivant. <\/p>\n\n\n\n

\u2022 Dans le monde des plantes d\u2019abord : les syst\u00e8mes de racines t\u00e9moignent des fonctions adaptatives essentielles incluant l’assimilation d’eau et de nutriments, l\u2019ancrage au sol et l’\u00e9tablissement d’interactions biotiques \u00e0 la rhizosph\u00e8re. 
\u2022 Chez les insectes ensuite, dont les capacit\u00e9s perceptives et cognitives sont per\u00e7ues parfois comme limit\u00e9es, tandis que les insectes effectuent des t\u00e2ches complexes : le transport de nourriture ou de mat\u00e9riaux entre un point et la fourmili\u00e8re par exemple. 
\u2022 Dans la physique des corps en mouvement dans le cosmos enfin et c’est selon les lois de cette physique que les d\u00e9veloppeurs animeront dans un premier temps les fleurs dans leur simulateur. La physique des corps a permis en effet un retour de la po\u00e9sie par la science : \u00c9quilibre des forces d’attraction et de r\u00e9pulsion, des fleurs, des pi\u00e9tons ou des bords du bassin, c’est le simple jeu de ces vecteurs mod\u00e9lis\u00e9s qui organise le ballet des 8 corps en mouvement, frein\u00e9s par la viscosit\u00e9 du milieu simul\u00e9, l’eau du bassin.<\/p>\n\n\n\n

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The dynamic landscape<\/em>, d\u00e9c. 2013, installation pr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 La Mar\u00e9chalerie, Versailles. (\u00a9Hantu<\/em>, Nymphaea Alba Ballet.)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

L\u2019installation The dynamic landscape<\/em> pr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 La Mar\u00e9chalerie \u00e0 Versailles en d\u00e9cembre 2013 reprend, d’une part, le film r\u00e9alis\u00e9 avec Owen Kevin Appadoo et pr\u00e9sente, d’autre part, le dispositif interactif con\u00e7u et r\u00e9alis\u00e9 avec l\u2019Institut Pascal.Cette structure horizontale multi-\u00e9crans simule un plan d’eau interactif, elle permet l\u2019interpr\u00e9tation de sc\u00e8nes ext\u00e9rieures, et notamment la compr\u00e9hension du comportement interactif des multi-robots et de nouvelles approches pour la gestion non centralis\u00e9e de leur comportement. Elle formalise les mod\u00e8les cin\u00e9matiques et dynamiques de robots, les m\u00e9thodes d\u2019\u00e9volution de ce syst\u00e8me qualifi\u00e9 de syst\u00e8me multiagents r\u00e9actifs. Les trajectoires en effet ne sont pas programm\u00e9es, ni leurs modifications successives, mais chaque entit\u00e9 r\u00e9agit \u00e0 l\u2019ensemble selon des lois imit\u00e9es de la gravitation des corps telle que la physique classique les d\u00e9crit. L\u2019ensemble ainsi \u00e9volue lentement, selon un mouvement collectif qui trouve son \u00e9quilibre tant qu\u2019il n\u2019est pas stimul\u00e9. Les fleurs tournent lentement sur elles-m\u00eames et s\u2019attirent et se repoussent \u00e0 la fois. Cependant, d\u00e8s qu\u2019un spectateur qui arrive au bord du plan d\u2019eau est d\u00e9tect\u00e9, il provoque, en particulier chez deux d\u2019entre ces huit fleurs, un comportement que nous qualifierons de \u00ab curieux \u00bb, elles se pr\u00e9cipitent vers lui et r\u00f4dent autour de sa position pendant quelques instants, rompant ainsi l\u2019\u00e9quilibre de l\u2019ensemble, tandis qu\u2019une troisi\u00e8me \u00ab butine \u00bb se d\u00e9pla\u00e7ant de points d\u2019embarquement possibles situ\u00e9s autour du lac, comme pour en v\u00e9rifier l\u2019\u00e9tat.<\/p>\n\n\n\n

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Plan multi-\u00e9crans pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 La Mar\u00e9chalerie, d\u00e9c. 2013, Versailles. (\u00a9Hantu<\/em>, Nymphaea Alba Ballet.)<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Les scientifiques de l\u2019Institut Pascal qui collaborent \u00e0 Nymphaea Alba Ballet<\/em> ont d\u00e9velopp\u00e9 des outils, qui nous ont permis de dialoguer avec des fleurs mod\u00e9lis\u00e9es : nous d\u00e9cidions de la vitesse, des rotations, de la fr\u00e9quence et de la dur\u00e9e des \u00e9v\u00e9nements, de l\u2019inertie induite par l\u2019\u00e9quilibre de l\u2019ensemble en l\u2019absence de stimulus externe.
Une image vue sur un \u00e9cran vertical d\u2019ordinateur de 15 pouces sollicite seulement le regard, tandis qu\u2019une image de 3 m de base se d\u00e9ployant au sol permet d\u2019\u00e9prouver ce que provoque la venue vers nous d\u2019une fleur tandis que l\u2019on s\u2019approche soi-m\u00eame du \u00ab bassin \u00bb.
Les spectateurs de la Mar\u00e9chalerie se sont post\u00e9s autour de ce \u00ab plan d\u2019eau \u00bb. Une fleur venait vers l\u2019un d\u2019eux, avec indolence, tandis qu\u2019une autre s\u2019\u00e9loignait, comme effray\u00e9e, qu\u2019une troisi\u00e8me, poursuivait inlassablement son inspection syst\u00e9matique des bords et que les autres, un instant d\u00e9rang\u00e9es par ces intruses, reprenaient leur ballet nonchalant au centre de l\u2019\u00e9tang. Les spectateurs attendaient la venue vers eux de la fleur, d\u00e9\u00e7us quand une sollicitation contraire, ou la fin du temps de \u00ab curiosit\u00e9 \u00bb voyait leur fleur s\u2019enfuir vers ses comparses. Certains touchaient la \u00ab surface \u00bb de l\u2019eau, ce qui justifiait le choix du mur d\u2019\u00e9cran, surface brillante et limpide, aquatique presque, bien d\u2019avantage que ne l\u2019aurait \u00e9t\u00e9 une vid\u00e9oprojection de m\u00eame taille. Il est essentiel que les spectateurs aient une relation \u00e0 la mati\u00e8re de l\u2019image, \u00e0 sa nature. <\/p>\n\n\n\n

L\u2019interaction que nous proposions dans l\u2019installation n\u2019en appelait \u00e0 aucune comp\u00e9tence du spectateur, mais juste \u00e0 sa pr\u00e9sence, \u00e0 son irruption, pour perturber l\u2019\u00e9quilibre du \u00ab syst\u00e8me multi agents r\u00e9actifs \u00bb sans jamais le \u00ab contr\u00f4ler \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

d- Le spectacle-performance Nymphaea Alba Ballet<\/em><\/p>\n\n\n\n

The dynamic landscape<\/em> se d\u00e9cline en version \u00ab virtuelle \u00bb (multi-\u00e9cran) et en environnement : un dispositif robotique \u00e0 l\u2019aide de kheperas<\/em>, mini-robots qui se d\u00e9placent au sol, se d\u00e9ploient comme pourrait le faire une flotte de v\u00e9hicules de transport intelligents entra\u00eenant chacun une fleur translucide et tr\u00e8s l\u00e9g\u00e8re, de plus de soixante centim\u00e8tres de diam\u00e8tre et une base de vingt-cinq centim\u00e8tres de diam\u00e8tre. Cet environnement robotique mobile nous permet de simuler le d\u00e9placement des N\u00e9nuphars dans un espace naturel, donc encombr\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

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\u00a9Hantu<\/em>, 2013.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Car Nymphaea Alba Ballet<\/em> est avant tout un projet de performance, de spectacle-performance. Les fleurs ont \u00e9t\u00e9 imagin\u00e9es au lendemain du r\u00eave comme des structures de quatre m\u00e8tres de diam\u00e8tres environ, flottant dans un environnement aquatique r\u00e9el et \u00e9voluant dans le cadre d\u2019une chor\u00e9graphie pens\u00e9e par Hantu<\/em>, de la m\u00eame mani\u00e8re que nous avions chor\u00e9graphi\u00e9 la travers\u00e9e du Breakwater <\/em>(juillet 2013), ou la d\u00e9rive d\u2019un corps flottant de la Plym jusqu\u2019\u00e0 son embouchure dans la mer (The Drift,<\/em> performance finale pr\u00e9vue en septembre 2014) \u2013Plymouth, GB.<\/p>\n\n\n\n

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Plymouth (GB), 2013.<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

The dynamic landscape<\/em>, version kheperas est encore en cours de r\u00e9alisation. Les robots nous permettent d\u2019exp\u00e9rimenter des situations toujours plus tangibles, et d\u2019imaginer une performance que nous chor\u00e9graphions peu \u00e0 peu autour de questions comme la pr\u00e9sence, la relation au vivant, le r\u00e9seau, les interactions \u00e0 distance. Le dispositif est constitu\u00e9 de plusieurs mini robots surmont\u00e9s chacun d\u2019une fleur de n\u00e9nuphar. Un voile de lumi\u00e8re (r\u00e9alis\u00e9 avec des lasers) simule le plan d\u2019eau et occulte les robots. Les kheperas <\/em>sont dot\u00e9es de syst\u00e8mes de captation et de moteurs. Ils bougent r\u00e9ellement, mus par des moteurs asservis. 
L\u2019enjeu pour nous de cette \u00e9tape est non seulement de doter les kheperas de \u00ab caract\u00e8res \u00bb, de \u00ab comportements \u00bb identifiables, individuels, particuliers mais \u00e9galement \u00e9volutifs : faire par exemple que les robots, au cours de la d\u00e9monstration, \u00e9changent leurs comportements respectifs, le robot \u00ab butineur \u00bb devenant \u00ab neutre \u00bb, le \u00ab neutre \u00bb devenant \u00ab curieux \u00bb, le \u00ab curieux \u00bb devenant \u00ab peureux \u00bb etc.<\/p>\n\n\n\n

Avec ce nouveau dispositif, nous abordons enfin certains aspects concrets du ballet, qu\u2019il s\u2019agisse d\u2019\u00e9voluer physiquement au  milieu d\u2019une flotte de huit fleurs robotis\u00e9es (Nymphaea Alba Ballet<\/em> v.1) ou de r\u00e9aliser une chor\u00e9graphie avec une seule structure flottante en forme de fleur, qui int\u00e8gre \u00e0 elle seule les huit personnalit\u00e9s des kheperas et qui soit \u00e0 la fois plus impr\u00e9visible et plus complexe (Nymphaea Alba Ballet<\/em> v.2).<\/p>\n\n\n\n

Notes<\/h2>\n\n\n\n

[1] Je suis allong\u00e9e sur le c\u0153ur dor\u00e9 d’une fleur, une sorte de N\u00e9nuphar banc. Le soleil chauffe ma peau, je sens ses rayons percer \u00e0 travers les obstacles. J\u2019\u00e9coute les bruits alentour, les oiseaux, le vent, la v\u00e9g\u00e9tation\u2026<\/em> 
Au loin le bruit des moteurs et de la folle agitation. Quelque chose toutefois semble avoir chang\u00e9.<\/em> 
Je me rel\u00e8ve en m\u2019asseyant d\u2019abord sur le sol velout\u00e9, \u00e9pais, jaune. Br\u00fblant.<\/em> 
C\u2019est le soleil. Le soleil a chang\u00e9.<\/em> 
J\u2019ai tr\u00e8s peur soudain et puis\u2026 je ne sais plus\u2026<\/em> 
L’histoire reprend l\u00e0 o\u00f9 elle a commenc\u00e9, de la fleur \u00e9mane quelque chose d’effrayant.<\/em><\/p>\n\n\n\n

[2] \u00ab I don\u2019t manipulate or play with space, I declare it \u00bb Barnett Newman, 1962, in Selected writings and interviews<\/em>, ed Knopf, New-York, 1990.<\/p>\n\n\n\n

[3] Labex UMR CNRS 6602.<\/p>\n\n\n\n

[4] Le work in progress Imm\u00e9morial<\/em> (1996-2011) notamment a consist\u00e9 en plusieurs installations multim\u00e9dia con\u00e7ues comme des espaces possibles d\u2019exp\u00e9rience commune, collective, n\u00e9anmoins v\u00e9cue individuellement. R\u00e9alis\u00e9 avec Jean Delsaux, Imm\u00e9morial<\/em> traitait du fonctionnement dynamique de notre m\u00e9moire, de son prolongement anticipateur avec notre imaginaire et du r\u00e9seau signifiant que ces fonctions tissent en permanence. Pour ce projet j’ai archiv\u00e9 des s\u00e9quences d\u2019images anim\u00e9es et des s\u00e9quences sonores afin de constituer une sorte de taxonomie de souvenirs communs, d’indices sensoriels le moins narratifs possibles et de proposer pour les spectateurs r\u00e9unis dans un m\u00eame lieu, une exp\u00e9rience, collective et individuelle \u00e0 la fois, de r\u00e9miniscence.<\/p>\n\n\n\n

[5] \u2026 param\u00e9tr\u00e9 avec soin par un artiste.<\/p>\n\n\n\n

[6] Hubert Forestier, Dominique Guillaud, Koen Meyers, Truman Simanjuntak, Mentawai, L’\u00eele des hommes fleurs<\/em>, Romain Pages \u00e9d., p.56.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Partie 1 Nymphaea Alba Ballet est une s\u00e9rie de performances que nous pr\u00e9parons depuis 2011 et qui associent un corps dansant en public (Pascale Weber), une flotte intelligente de structures robotis\u00e9es et un environnement de projections visuelles (rediffusion et captations en temps r\u00e9el) r\u00e9alis\u00e9 et orchestr\u00e9 par Jean Delsaux.Nous pr\u00e9senterons dans cet article l\u2019origine de ce … Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[1],"tags":[100],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1816"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1816"}],"version-history":[{"count":4,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1816\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1840,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1816\/revisions\/1840"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1816"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1816"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1816"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}