{"id":1880,"date":"2014-06-01T22:23:41","date_gmt":"2014-06-01T22:23:41","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=1880"},"modified":"2022-11-30T22:24:08","modified_gmt":"2022-11-30T22:24:08","slug":"juin-2014-deployer-le-cinema-un-dialogue-entre-sensualite-et-poesie","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/juin-2014-deployer-le-cinema-un-dialogue-entre-sensualite-et-poesie\/","title":{"rendered":"Juin 2014 – D\u00e9ployer le cin\u00e9ma: un dialogue entre sensualit\u00e9 et po\u00e9sie"},"content":{"rendered":"\n

D\u00e9pli<\/em><\/h2>\n\n\n\n

L\u2019application\u00a0D\u00e9pli<\/em>\u00a0est une pi\u00e8ce cin\u00e9matographique interactive d\u00e9velopp\u00e9e pour les tablettes par l\u2019artiste plasticien et curateur Thierry Fournier et permet, outre l\u2019\u00e9change relationnel et le questionnement sur les possibilit\u00e9s d\u2019interaction par le num\u00e9rique, de manipuler sensuellement le montage du film de Pierre Carniaux selon sa propre imagination. Concept in\u00e9dit qui autorise le spectateur de s\u2019approprier et de transformer les images et le sens d\u2019un film sinon du cin\u00e9ma, jusque-l\u00e0 consid\u00e9r\u00e9 comme une entit\u00e9 intouchable. On peut alors projeter nos agencements personnalis\u00e9s des images et du son, autant sur un \u00e9cran de t\u00e9l\u00e9vision que sur une toile de cin\u00e9ma, gr\u00e2ce \u00e0 la fonction\u00a0Airplay<\/em>\u00a0du iPad. Pr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 l\u2019automne dernier dans le cadre du\u00a0FNC, l\u2019application propose de faire sa propre exp\u00e9rience du film\u00a0Last Room<\/em>\u00a0en jouant avec les rushs (140 plans pour environ 1h45 de films) du r\u00e9alisateur Pierre Carniaux. \u00ab\u00a0Notre proposition questionne le r\u00f4le du spectateur. Les gens se l\u00e8vent, \u00e9changent, regardent ce que font les autres\u00bb,<\/em>\u00a0expliquait Thierry Fournier au journaliste de\u00a0Lib\u00e9ration<\/em>\u00a0en mars 20131<\/sup><\/a>.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

De deux doigts, l\u2019application permet d\u2019enchainer les plans du film \u2013 dont certains ont \u00e9t\u00e9 \u00e9cart\u00e9s au montage par Pierre Carniaux \u2212, de les ralentir ou de les acc\u00e9l\u00e9rer, de cr\u00e9er des fondus personnalis\u00e9s et de revoir le film de notre propre point de vue, avec cr\u00e9ativit\u00e9 et dans une totale libert\u00e9. 30 minutes de plans ont \u00e9t\u00e9 ajout\u00e9es dans la s\u00e9lection, dont un qui fait le lien entre la th\u00e9matique \u00e0 l\u2019origine du long-m\u00e9trage, la subjectivit\u00e9 du montage initial et la sensualit\u00e9 engendr\u00e9e par l\u2019exp\u00e9rience tactile qu\u2019offre l\u2019application : un gros plan film\u00e9 \u00e0 travers un filtre rouge sur le visage d\u2019une petite fille, la t\u00eate couch\u00e9e sur un oreiller, et qui r\u00e9p\u00e8te sans cesse ces mots d\u00e9sarmants : \u00ab Elle a sa raison d\u2019\u00eatre, sans doute, ta mauvaise m\u00e9moire. Garde-la ta mauvaise m\u00e9moire, elle a sa raison d\u2019\u00eatre, sans doute\u2026 \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Il para\u00eet \u00e9vident que la r\u00e9alisation du film Last Room<\/em> et de l\u2019application D\u00e9pli<\/em> ont \u00e9t\u00e9 men\u00e9es de concert, dans un dialogue constant autour des questions de structure et de symbolique pour permettre une telle fluidit\u00e9 visuelle et s\u00e9mantique. D\u00e9pli<\/em>autorise ainsi une action sociale participative et sensuelle dans l\u2019\u00e9ph\u00e9m\u00e9rit\u00e9 d\u2019un jeu inimaginable il y a de cela quelques ann\u00e9es, avant l\u2019av\u00e8nement du num\u00e9rique.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Last Room<\/em><\/h2>\n\n\n\n
\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Un oc\u00e9an sombre et agit\u00e9, un ciel d\u2019acier \u00e0 moiti\u00e9 surexpos\u00e9 par une lumi\u00e8re qui tient plus de l\u2019explosion nucl\u00e9aire que du soleil, un immense rocher qui se d\u00e9tache en contre-jour, comme une masse inerte et anonyme dans cette atmosph\u00e8re maritime film\u00e9e en noir et blanc. Pour peu que l\u2019on s\u2019attarde aux premi\u00e8res secousses de\u00a0Last Room<\/em>, on pourrait avoir l\u2019impression d\u2019entrer dans l\u2019univers expressionniste d\u2019un F. W. Murnau ou d\u2019un Fritz Lang. Cette impression qui caract\u00e9risait les premiers films d\u2019horreur\u00a0: un grain imposant, un contraste inqui\u00e9tant, des figures visqueuses, qui n\u2019ont presque rien en commun avec la r\u00e9alit\u00e9. Une image qui exprime l\u2019angoisse sans que l\u2019on puisse vraiment comprendre pourquoi. Un m\u00e9canisme qui s\u2019adresse \u00e0 notre inconscient. Une lumi\u00e8re et un son qui traversent le filtre de notre raison pour frapper de sa singularit\u00e9 le centre n\u00e9vralgique de nos \u00e9motions, de nos affects. Un film qui ne fait pas r\u00e9fl\u00e9chir tout de suite, qui inflige un \u00e9tat d\u2019\u00e2me inaccessible par le sentier de la logique, \u00e0 \u00e9valuer par apr\u00e8s, \u00e0 la fin de la projection.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Les plans subs\u00e9quents ne sont gu\u00e8re plus rationnels. Que l\u2019on suive le parcours d\u00e9termin\u00e9 au montage par Pierre Carniaux, ou bien que l\u2019on fasse l\u2019exp\u00e9rience de l\u2019application\u00a0D\u00e9pli<\/em>\u00a0\u2212 \u00e9labor\u00e9e par Thierry Fournier, et qui permet d\u2019intervenir sur la composition, distribution et rythme des images et de la bande sonore \u00e0 notre guise, avec c\u00e9l\u00e9rit\u00e9 ou indolence \u2212, le film frappe l\u2019entendement d\u2019une coh\u00e9rence indicible, d\u2019une dialectique inaccessible. La plasticit\u00e9 n\u00e9buleuse permise par l\u2019utilisation d\u2019une cam\u00e9ra DV en basse r\u00e9solution, conduit la mise en valeur des couleurs froides et parfois surexpos\u00e9es de la nature japonaise, du blanc immacul\u00e9 de la neige qui couvre la terre noire d\u2019une for\u00eat cendr\u00e9e et chenue, de cette palette glaciale qui lie les contours flous de l\u2019\u00eele de Gunkanjima au large de la pr\u00e9fecture de Nagasaki, des n\u00e9ons publicitaires qui brillent dans la nuit \u00e9lectrique et donnent \u00e0 la m\u00e9tropole nipponne sa lumi\u00e8re artificielle, ainsi nait cette impression surnaturelle d\u2019\u00eatre t\u00e9moin du mauvais r\u00eave d\u2019un voyageur \u00e9tranger. Le film est beau, justement, dans cette inqui\u00e9tante \u00e9tranget\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Malgr\u00e9 tout, Pierre Carniaux nous aiguille d\u2019embl\u00e9e vers une sortie possible du labyrinthe s\u00e9mantique qu\u2019il cr\u00e9e en superposant le mod\u00e8le documentaire, avec ses t\u00e9moignages et sa contextualisation historico-sociale, et la fiction, avec son atmosph\u00e8re onirique et ses personnages anonymes. Une fois sortis du prologue en noir et blanc \u2212 les images de l\u2019\u00eele Hashima\/Gunkanjima film\u00e9es depuis le niveau de la mer d\u2019Amakusa d\u00e9crites en introduction \u2212, l\u2019esprit est aussit\u00f4t t\u00e9l\u00e9port\u00e9 vers une nouvelle r\u00e9alit\u00e9, en couleur cette fois-ci, celle d\u2019un cimeti\u00e8re en pleine temp\u00eate, avec ses st\u00e8les verticales et filiformes caract\u00e9ristiques de la culture fun\u00e9raire japonaise. Un \u00e9claircissement d\u2019images diurnes qui permet de constater \u00e0 quel point Last Room<\/em> est en fait un film sur la mort, ou un intervalle que le bouddhisme nomme le bardo de l\u2019agonie (\u2018chi kha\u2019i bar do<\/em>) :<\/p>\n\n\n\n

Deuxi\u00e8mement, le douloureux \u00e9tat interm\u00e9diaire du moment de la mort
Se d\u00e9roule depuis le moment o\u00f9 l\u2019on est frapp\u00e9 par une maladie mortelle jusqu\u2019\u00e0 celui o\u00f9 cesse la respiration
2<\/sup><\/a>.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab C\u2019est termin\u00e9 \u00bb (00 :04 :35) seront les premiers mots prononc\u00e9s par un intervenant anonyme, par-dessus un bruit de train en marche, suivant les bips caract\u00e9ristiques d\u2019un \u00e9lectrocardiogramme. L\u2019humanit\u00e9 est malade, sur son lit de mort, emport\u00e9e par la spirale de la d\u00e9ch\u00e9ance qu\u2019elle s\u2019est inexorablement impos\u00e9e par son comportement autodestructeur, belliqueux, flegmatique et insensible. L\u2019agonie, la souffrance \u00e9conomique et sociale, la guerre et la vacuit\u00e9 intellectuelle et spirituelle qu\u2019elle inspire, impos\u00e9es par la nouvelle soci\u00e9t\u00e9 de consommation morbide, qui a vu le monde au lendemain de la conf\u00e9rence de Potsdam en 1945 \u2212 avec l\u2019article 9 de la constitution japonaise, qui exigea la reddition compl\u00e8te des forces arm\u00e9es, la renonciation \u00e0 la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou \u00e0 la menace, ou \u00e0 l’usage de la force comme moyen de r\u00e8glement des conflits internationaux. Cela aurait pu \u00eatre une victoire. \u00c7a a \u00e9t\u00e9 un \u00e9chec encore plus virulent. Renon\u00e7ant jusqu\u2019\u00e0 leur droit d\u2019autod\u00e9fense, les Japonais ont d\u00e9velopp\u00e9 une strat\u00e9gie encore plus machiav\u00e9lique pour s\u2019imposer au reste du monde : la consommation \u00e0 outrance et la d\u00e9shumanisation de la main d\u2019\u0153uvre, que l\u2019on transforme en robot, r\u00e9p\u00e9tant inlassablement les m\u00eames gestes, jour apr\u00e8s jour, jusqu\u2019\u00e0 la totale annihilation de ce qui fait de nous des \u00eatres humains ; le retour \u00e0 l\u2019animalit\u00e9 de l\u2019homme. Un autre intervenant anonyme, bien \u00e9tendu dans le cercueil de son h\u00f4tel capsule, ira m\u00eame jusqu\u2019\u00e0 se demander s\u2019il n\u2019y a pas, dans cet abrutissement de l\u2019\u00eatre,<\/p>\n\n\n\n

une sensation fondamentale, du plaisir ou de l\u2019excitation\u2026 En tant qu\u2019animal, la r\u00e9p\u00e9tition c\u2019est agr\u00e9able. On ne pense pas, on continue de r\u00e9p\u00e9ter des mouvements\u2026 machinalement. L\u00e0, il y a peut-\u00eatre un plaisir qui ressemble \u00e0 un plaisir sexuel. Quand on r\u00e9p\u00e8te la m\u00eame chose sans r\u00e9fl\u00e9chir, le cerveau produit de l\u2019adr\u00e9naline, de la dopamine\u2026 ? Une drogue du cerveau. C\u2019est pas du plaisir animal, \u00e7a ? Ce serait vide de sens, si la vie \u00e9tait r\u00e9duite \u00e0 \u00e7a\u2026  (00 :50 :55).<\/p>\n\n\n\n

La silhouette rocheuse des premi\u00e8res images tient lieu de fil conducteur sur cette r\u00e9flexion philosophique de l\u2019\u00eatre au monde nippon. Comme un \u00e9chantillon analogique du reste de ce que nous sommes devenus depuis 1945. Hashima est une \u00eele mini\u00e8re achet\u00e9e au gouvernement japonais par Mitsubishi en 1890 pour son gisement de houille. Renomm\u00e9e Gunkanjima<\/em>, ou \u00ab \u00eele navire de guerre \u00bb, en 1921 par le Nagasaki Daily News, \u00e0 cause de sa ressemblance avec les cuirass\u00e9s Tosa de la flotte japonaise, l\u2019\u00eele a accueilli 800 travailleurs-esclaves cor\u00e9ens durant l\u2019occupation japonaise, dont plus de 120 sont morts des mauvaises conditions qu\u2019on leur imposait. Quelques-uns des t\u00e9moins film\u00e9s par Pierre Carniaux sont les descendants de ces prisonniers de guerre cor\u00e9ens. Hashima\/Gunkanjima est devenu l\u2019endroit le plus dens\u00e9ment peupl\u00e9 au monde dans les ann\u00e9es 1950 pour finalement devenir une \u00eele fant\u00f4me lors du passage au p\u00e9trole comme principale source d\u2019\u00e9nergie dans l\u2019\u00e9conomie japonaise, et l\u2019\u00e9vacuation totale de la population ouvri\u00e8re insulaire qui suivit en 1974. Depuis 2009, \u00ab l\u2019\u00eele navire de guerre \u00bb est devenu un endroit touristique et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l\u2019UNESCO, au grand dam de la \u00ab Truth Commission on Forced Mobilization under the Japanese Colonial Rule \u00bb cor\u00e9enne. Une silhouette rocheuse qui fait un peu la synth\u00e8se de tout ce qu\u2019il y a de vil dans notre histoire humaine.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Pour appuyer cette analogie, Pierre Carniaux nous offre le spectacle d\u2019une ville nocturne, Kyoto, dans le flou et les t\u00e9n\u00e8bres de ses artifices sp\u00e9cieux. Pourtant, aux n\u00e9ons et tubes fluorescents aveuglants, aux \u00e9clairs de lumi\u00e8res froides, aux lieux impersonnels (centres d\u2019achats et\u00a0h\u00f4tels capsules<\/em>), aux bruits technologiques appuy\u00e9s par la trame sonore industrielle r\u00e9alis\u00e9e par Thierry Fournier (auteur de\u00a0D\u00e9pli<\/em>), vient s\u2019inscrire une sorte de paix int\u00e9rieure inspir\u00e9e par une nature film\u00e9e \u00e0 la Tarkovski. Beaucoup d\u2019eau coule sur le b\u00e9ton gris de l\u2019homme. Une rivi\u00e8re aux algues vertes est balay\u00e9e par un individu anonyme. La for\u00eat de conif\u00e8res danse dans la temp\u00eate de neige, et offre un concert de frou-frou venteux. Il y a comme un souffle d\u2019espoir dans cette juxtaposition paradoxale de nature et de civilisation, d\u2019industriel et de panth\u00e9isme. Et les t\u00e9moins qui donnent leur voix au film contribuent \u00e0 \u00e9quilibrer le propos. D\u00e9clin, oui\u00a0; animalit\u00e9, d\u00e9finitivement, mais aussi pardon, retour \u00e0 la bont\u00e9 d\u2019avant et po\u00e9sie.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Les vers tir\u00e9s du recueil\u00a0Le Tr\u00e9sor des humbles<\/em>\u00a0de Maurice Maeterlinck viennent miraculeusement jalonner le r\u00e9cit\u00a0: \u00ab\u00a0Il y a un tragique quotidien qui est bien plus profond et bien plus conforme \u00e0 notre \u00eatre v\u00e9ritable que le tragique des grandes aventures\u00a0\u00bb (00\u00a0:02\u00a0:22). Mais aussi\u00a0: \u00ab\u00a0Il s\u2019agirait de faire voir ce qu\u2019il y a d\u2019\u00e9tonnant dans le seul fait de vivre\u00a0\u00bb (00\u00a0:52\u00a0:55). Dans un plan fixe bouleversant, Pierre Carniaux r\u00e9sume un peu l\u2019id\u00e9e\u00a0: les sept intervenants anonymes sont plac\u00e9s debout les uns \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des autres devant le mur froid d\u2019un b\u00e2timent de l\u2019\u00eele navire de guerre, comme pour une ex\u00e9cution militaire. Le vent maritime souffle inexorablement et les derniers vers du po\u00e8me de Maeterlinck font feu\u00a0: six t\u00e9moins tombent lourdement et gisent sans vie, mais un homme avec un masque chirurgical reste debout et sort du cadre. Dans la sc\u00e8ne qui suit, un homme qui lui ressemble fait les lits dans un h\u00f4tel capsule aux airs de mausol\u00e9e. Six lits film\u00e9s en deux rang\u00e9es de trois, comme des tiroirs en acier inoxydable d\u2019un laboratoire de m\u00e9decine l\u00e9gale. Le film ne se termine sur aucune morale, il n\u2019y a aucune conclusion \u00e0 ce constat amer sur notre postmodernit\u00e9. Retour sur le pass\u00e9, dans l\u2019hiver glacial du Nord japonais.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Finalement, cette \u0153uvre ouverte culmine sur les images d\u2019un homme qui largue les amarres d\u2019un bateau de touristes, qui semble se diriger vers le site de l\u2019\u00eele fant\u00f4me, avec ses constructions humaines laiss\u00e9es \u00e0 l\u2019abandon, dans la grisaille d\u2019un b\u00e9ton sans vie.<\/p>\n\n\n\n

Notes<\/h2>\n\n\n\n

[1] Marie LECHNER, \u00ab\u00a0Last Room\/D\u00e9pli, Doigt it yourself\u00a0\u00bb,\u00a0Lib\u00e9ration Next<\/em>. R\u00e9cup\u00e9r\u00e9 le 15 avril 2014 de :
http:\/\/next.liberation.fr\/cinema\/2013\/03\/12\/last-roomdepli-doigt-it-yourself_888026<\/p>\n\n\n\n

[2] Extrait du\u00a0rDo rje sems pa\u2019i snying thig, terma\u00a0<\/em>de Kunkyong Lingpa (d\u00e9but du XVe si\u00e8cle), cit\u00e9 par PADMASAMBHAVA,\u00a0Le Livre des morts tib\u00e9tain, Bardo Th\u00f6dr\u00f6l Chemno<\/em>, Traduit du tib\u00e9tain et comment\u00e9 par Philippe Cornu, Paris\u00a0: \u00c9ditions Pocket, 2009, p. 368.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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