{"id":1891,"date":"2014-06-01T22:40:38","date_gmt":"2014-06-01T22:40:38","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=1891"},"modified":"2022-11-30T22:40:59","modified_gmt":"2022-11-30T22:40:59","slug":"juin-2014-manipulations-et-manoeuvres","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/juin-2014-manipulations-et-manoeuvres\/","title":{"rendered":"Juin 2014 – Manipulations et manoeuvres"},"content":{"rendered":"\n

Instrument et perception (Simondon), outil et transformation (Simondon), dispositif et disposition (Agamben), appareil et mise en forme des apparences (D\u00e9otte), interface et m\u00e9diation (L\u00e9vy), plusieurs couples visent \u00e0 rendre compte des liens entre un dispositif et ses effets sur l\u2019esth\u00e9tique, sur l\u2019\u00e9pist\u00e9m\u00e8 d\u2019une \u00e9poque, sur les relations entre les humains et avec l\u2019environnement. C\u2019est un autre couplage que m\u2019a inspir\u00e9 l\u2019exposition\u00a0L’entre-images<\/em>\u00a0de Thierry Guibert. Cinq installations, cinq genres, mixant ou remixant les m\u00eames m\u00e9diums, parfois les m\u00eames \u00e9l\u00e9ments pour en faire des \u0153uvres compl\u00e8tement diff\u00e9rentes, illustrant chacune l\u2019infinie diversit\u00e9 issue des m\u00e9langes, combinaisons et montages. Passant de la vid\u00e9o \u00e0 la photographie, de l\u2019installation sonore ou de l\u2019installation interactive \u00e0 une frise de papier, ces \u0153uvres condensent chacune toute une s\u00e9rie de manipulations et de man\u0153uvres qui explorent l\u2019un des possibles red\u00e9ploiements des \u00e9l\u00e9ments, l\u2019une des variations que l\u2019on soup\u00e7onne illimit\u00e9es. Ces \u0153uvres revisitent et recomposent d\u2019autres \u0153uvres, des pi\u00e8ces embl\u00e9matiques de l\u2019histoire du cin\u00e9ma ou des documents d\u2019archive qui trouvent un \u00e9ni\u00e8me souffle. Et ces \u0153uvres nous font d\u00e9couvrir des manipulations originales, certaines sont de pures inventions, inspir\u00e9es de man\u0153uvres singuli\u00e8res.<\/p>\n\n\n\n

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Enveloppe temporelle\u00a0Stalker<\/em>, Thierry Guibert 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Enveloppe temporelle\u00a0Stalker<\/em>, Thierry Guibert 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Dans ce bref commentaire, je reviendrai sur les trois installations de Thierry Guibert pr\u00e9sentant une s\u00e9rie de manipulations faites sur des r\u00e9alisations embl\u00e9matiques de l\u2019histoire du cin\u00e9ma. Il ne se contente pas comme plusieurs de revenir sur des images et des s\u00e9quences, ni de faire des remake (Speckenbac, 2002)\u00a0ou une rem\u00e9diation (Bolter & Grusin, 2000) comme certains s\u2019y sont appliqu\u00e9s avec l\u2019apparition des nouveaux media, des jeux vid\u00e9o et d\u2019Internet. C\u2019est le film tout entier qu\u2019il embrasse dans son int\u00e9gralit\u00e9 mat\u00e9rielle et dont il explore l\u2019une des propri\u00e9t\u00e9s. Dans certains cas, il s\u2019agit d\u2019une sp\u00e9cificit\u00e9 technique ayant marqu\u00e9 l\u2019histoire du langage cin\u00e9matographique. Selon le film, en effet, il reprend l\u2019une des innovations techniques introduites par le cin\u00e9aste, les proc\u00e9d\u00e9s de montage chez Vertov ou l\u2019effet de tra\u00een\u00e9e lumineuse de Trumbull-Kubrick dans\u00a02001, l\u2019Odyss\u00e9e de l\u2019espace<\/em>. Dans une autre installation, il pr\u00e9sente la base de donn\u00e9es des mots-cl\u00e9s avec lesquels il a index\u00e9 chaque s\u00e9quence d\u2019un film, ces mots recoupant en quelque sorte le script sous-jacent du film.<\/p>\n\n\n\n

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Enveloppe temporelle\u00a0Stalker<\/em>, Thierry Guibert 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Enveloppe temporelle\u00a0Stalker<\/em>, Thierry Guibert 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Et ces manipulations, initialement m\u00e9caniques, sont revisit\u00e9es par Guibert et reprises avec des proc\u00e9d\u00e9s num\u00e9riques. \u00c0 vrai dire, c\u2019est la technique m\u00eame ou ses effets mis en \u0153uvre par le cin\u00e9aste de r\u00e9f\u00e9rence qui deviennent l\u2019objet de ces installations et l\u2019occasion d\u2019explorations de diverses manipulations visant la transformation ou la r\u00e9organisation des mat\u00e9riaux \u00e0 la base du film.<\/p>\n\n\n\n

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Enveloppe temporelle\u00a02001, L’Odyss\u00e9e de l’espace<\/em>, Thierry Guibert, 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Philippe Costes<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Enveloppe temporelle\u00a02001, L’Odyss\u00e9e de l’espace<\/em>, Thierry Guibert, 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Philippe Costes<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Dans la s\u00e9rie\u00a0Enveloppes temporelles\u00a0<\/em>Guibert utilise le\u00a0slit-scan<\/em>\u00a0\u2013 proc\u00e9d\u00e9\u00a0par lequel on cr\u00e9e une image statique \u2013 qui concat\u00e8ne une s\u00e9rie de tranches d\u2019images qui composent un film ou une vid\u00e9o. L\u2019image-temps qu\u2019est le film compos\u00e9 d\u2019une succession de 24 images\/secondes fixes qui se d\u00e9roulent dans la dur\u00e9e du film se contracte en une seule immense image fixe qui condense l\u2019ensemble des milliers d\u2019images-frames1<\/sup>\u00a0formant le film. Pour cette s\u00e9rie, Guibert et son \u00e9quipe ont d\u00e9velopp\u00e9 un logiciel qui permet de retenir une tranche de pixels pr\u00e9lev\u00e9e aux bordures gauche et droite, en haut et en bas de chaque image du film ce qui forme, par leur alignement, l\u2019enveloppe du film, \u00ab\u00a0la peau de l\u2019image\u00a0\u00bb comme il l\u2019appelle. La concat\u00e9nation de ces fines images forme des bandeaux photographiques dont la longueur est proportionnelle \u00e0 la dur\u00e9e des films\u00a0:\u00a0L\u2019Odyss\u00e9e de l\u2019espace<\/em>\u00a0(14 m\u00e8tres de long),\u00a0Stalker<\/em>\u00a0(20 m),\u00a0Tron<\/em>\u00a0(16 m). Le choix des films est d\u2019ailleurs d\u00e9termin\u00e9 par diverses consid\u00e9rations historiques et techniques. Le\u00a0slit-scan,<\/em>\u00a0par exemple, \u00e9tait d\u2019abord un proc\u00e9d\u00e9 photographique qui a \u00e9t\u00e9 adapt\u00e9 pour cr\u00e9er des effets sp\u00e9ciaux au cin\u00e9ma par Douglas Trumbull en 1968 pour le dernier acte de\u00a0l\u2019Odyss\u00e9e de l\u2019espace<\/em>.<\/p>\n\n\n\n

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Enveloppe temporelle\u00a02001, L’Odyss\u00e9e de l’espace<\/em>, Thierry Guibert, 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Philippe Costes<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Enveloppe temporelle\u00a02001, L’Odyss\u00e9e de l’espace<\/em>, Thierry Guibert, 2013, Production Oudeis, Cr\u00e9dit\u00a0: Philippe Costes<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Les manipulations que permet le logiciel de slit-scan<\/em>, s\u2019inscrivent dans une man\u0153uvre esth\u00e9tique qui se d\u00e9ploie sur plusieurs tableaux. D\u2019abord, il s\u2019agit d\u2019immobiliser l\u2019image- mouvement qu\u2019est le film pour en donner une vue d\u2019ensemble, un genre d\u2019arr\u00eat sur image permettant de saisir, globalement, l\u2019ensemble du film. Et paradoxalement, le spectateur que le cin\u00e9ma avait immobilis\u00e9 dans son fauteuil est ici appel\u00e9 \u00e0 d\u00e9ambuler devant cette grande bande d\u2019images qui rappelle la pellicule cin\u00e9matographique d\u00e9roul\u00e9e sur la table de montage. Mais la man\u0153uvre qui est sans doute la plus subtile ici consiste \u00e0 op\u00e9rer une rotation de l\u2019axe temporel sur les deux axes spatiaux (hauteur et largeur). L\u2019image cin\u00e9matographique, dans sa mat\u00e9rialit\u00e9, se d\u00e9ploie dans les deux dimensions de l\u2019espace qui se combinent \u00e0 une troisi\u00e8me dimension : le temps. Le slit-scan<\/em> op\u00e8re en quelque sorte une rotation de la dimension temporelle qui rabat l\u2019axe du temps sur celui de l\u2019espace. Le temps devient une dimension de l\u2019espace o\u00f9 diff\u00e9rents temps (T1, T2, T3 \u2026) se combinent et se juxtaposent sur l\u2019image plut\u00f4t que de se succ\u00e9der dans la dur\u00e9e. Les manipulations de l\u2019image servent ainsi une man\u0153uvre qui vise \u00e0 spatialiser la temporalit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Dans M\u00e9canique g\u00e9n\u00e9rale<\/em>, une installation interactive qui se pr\u00e9sente comme un film-jeu vid\u00e9o, Guibert revisite L\u2019Homme \u00e0 la cam\u00e9ra<\/em> de Dziga Vertov qu\u2019il d\u00e9compose image par image afin de laisser le spectateur le remonter \u00e0 sa guise en combinant les images en fonction des param\u00e8tres qu\u2019il choisit. Les 102691 images du film deviennent manipulables gr\u00e2ce \u00e0 un outil logiciel d\u00e9velopp\u00e9 par l\u2019\u00e9quipe de Guibert. Toutes les manipulations sur cette gigantesque banque d\u2019images se font dans une installation virtuelle o\u00f9 sont projet\u00e9s, en trois dimensions, des blocs d\u2019images correspondant aux plans-s\u00e9quences du film que le spectateur va manipuler pour s\u00e9lectionner et associer les images. Diverses manipulations sont d\u2019ailleurs possibles : varier les rythmes, intervertir des s\u00e9quences, en construire de nouvelles, choisir un th\u00e8me, \u00e9liminer les personnages, provoquer des rencontres, etc. Les variations sont, on s\u2019en doute, illimit\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n

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M\u00e9canique G\u00e9n\u00e9rale<\/em>, B.Courribet, T.Guibert, S.Laroche, 2008-2013
Coproduction T.Guibert, CIAM, Bandits-Mages, CICM, acc\u00e8s(s) cultures \u00e9lectroniques, Cr\u00e9dit\u00a0: Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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M\u00e9canique G\u00e9n\u00e9rale<\/em>, B.Courribet, T.Guibert, S.Laroche, 2008-2013
Coproduction T.Guibert, CIAM, Bandits-Mages, CICM, acc\u00e8s(s) cultures \u00e9lectroniques, Cr\u00e9dit\u00a0: Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

La man\u0153uvre esth\u00e9tique sous-jacente ici est complexe et paradoxale. D\u2019abord, elle met l\u2019accent sur le r\u00f4le essentiel du montage et de l\u2019axe syntaxique dans l\u2019\u00e9criture cin\u00e9matographique. En cela, elle appuie et relance les positions de Vertov sur l\u2019association de la cam\u00e9ra avec l\u2019\u0153il, le \u00ab cin\u00e9-\u0153il \u00bb, le r\u00f4le \u00ab constructeur \u00bb et cr\u00e9atif qu\u2019il r\u00e9serve au montage et sa \u00ab th\u00e9orie des intervalles \u00bb qui pr\u00e9conise que \u00ab\u00a0le film est construit sur des intervalles, c\u2019est-\u00e0-dire, le mouvement entre les images\u00a0\u00bb (Vertov, 1972). En d\u00e9pla\u00e7ant l\u2019objet film sur la sc\u00e8ne du jeu vid\u00e9o, le dispositif mis en place et les manipulations effectu\u00e9es par le spectateur converti en monteur de s\u00e9quences permettent donc au spectateur de s\u2019approprier, par son geste, le r\u00f4le constitutif du montage. Mais ce qui est peut-\u00eatre le plus \u00e9tonnant ici, c\u2019est que cette \u0153uvre culte que Guibert a \u00e9tudi\u00e9e image par image, pour laquelle il a d\u00e9velopp\u00e9 de nombreux outils et dispositifs la prenant pour objet, cette \u0153uvre centrale dans sa r\u00e9flexion et sa pratique artistique se trouve d\u00e9membr\u00e9e, d\u00e9faite, soumise \u00e0 d\u2019autres r\u00e8gles, devant se pr\u00eater \u00e0 un autre jeu et aux manipulations du spectateur.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab La <\/em>base de donn\u00e9es <\/em>de <\/strong>L’Homme \u00e0 la Cam\u00e9ra \u00bb une grande frise de papier s\u2019inscrit dans cette foul\u00e9e et donne une repr\u00e9sentation textuelle des mots-cl\u00e9s des plans-s\u00e9quences du film. Cette base de donn\u00e9es d\u00e9velopp\u00e9e d\u2019abord pour le jeu vid\u00e9o afin de taguer, indexer et param\u00e9trer chaque image en vue de construire des blocs manipulables et remontables se trouve \u00e0 son tour mise en sc\u00e8ne. La frise se pr\u00e9sente comme un long listing num\u00e9rotant chacun des 1499 plans-s\u00e9quences et lui attribuant des mots-cl\u00e9s le d\u00e9crivant en sp\u00e9cifiant les objets qui y figurent (salle, cin\u00e9ma, si\u00e8ge\u2026) et le type de plan (gros plan, vue arri\u00e8re\u2026). Guibert a choisi de pr\u00e9senter le listing \u00e0 l\u2019horizontal, transformant chaque ligne de la base en colonne d\u2019un histogramme donnant \u00e0 l\u2019ensemble l\u2019allure d\u2019une for\u00eat de mots ou d\u2019un \u00e9lectrogramme. Cette visualisation permet de d\u00e9couvrir le rythme, on aurait envie de dire la pulsation du film de Vertov.<\/p>\n\n\n\n

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Base de donn\u00e9es de\u00a0L’Homme \u00e0 la cam\u00e9ra<\/em>, Thierry Guibert, 2014, Cr\u00e9dit\u00a0:\u00a0 Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Base de donn\u00e9es de\u00a0L’Homme \u00e0 la cam\u00e9ra<\/em>, Thierry Guibert, 2014, Cr\u00e9dit\u00a0:\u00a0 Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Plus conceptuelles, ces manipulations faites \u00e0 partir du film s\u2019inscrivent dans un autre registre de man\u0153uvres. Certes, elles immobilisent le film comme le faisaient les arr\u00eats sur image que l\u2019on retrouve dans le jeu vid\u00e9o. Et le script transpos\u00e9 sur cette frise contient tout le film comme les\u00a0Enveloppes temporelles\u00a0<\/em>d\u00e9crites plus haut. Mais ce que le num\u00e9rique rend possible par l\u2019indexation et le listing c\u2019est de visualiser la courbe globale du rythme du film, sa cadence, les effets de r\u00e9p\u00e9tition, les mouvements de plans. La r\u00e9duction au script op\u00e8re une mise \u00e0 plat du film et en donne une version \u00e0 laquelle Vertov n\u2019a jamais eu acc\u00e8s faute d\u2019outil permettant de visualiser l\u2019ensemble en dehors de la temporalit\u00e9 de l\u2019image mouvement.<\/p>\n\n\n\n

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Base de donn\u00e9es de\u00a0L’Homme \u00e0 la cam\u00e9ra<\/em>, Thierry Guibert, 2014, Cr\u00e9dit\u00a0:\u00a0 Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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Base de donn\u00e9es de\u00a0L’Homme \u00e0 la cam\u00e9ra<\/em>, Thierry Guibert, 2014, Cr\u00e9dit\u00a0:\u00a0 Thierry Guibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Enfin, quelles man\u0153uvres poursuit Guibert \u00e0 travers ces trois \u0153uvres ? Il y a certes une man\u0153uvre globale qui rejoint ce que Susanne Jaschko\u00a0d\u00e9signe par l\u2019expression \u00ab\u00a0film object\u00a0\u00bb (Jaschko) pour parler de ces films transform\u00e9s en objet plastique ou en \u0153uvre interactive. Ces manipulations comportent d\u2019ailleurs une dimension iconoclaste\u00a0: elles d\u00e9naturent les films en leur retirant la composante temporelle, en les immobilisant et en les mettant \u00e0 plat, les r\u00e9duisant aux deux dimensions de l\u2019espace ou en les red\u00e9ployant dans un espace en 3D comme dans le cas du jeu\u00a0M\u00e9canique g\u00e9n\u00e9rale<\/em>. Elles op\u00e8rent aussi un renversement puisqu\u2019elles conduisent les spectateurs \u00e0 adopter un r\u00f4le dynamique dans leur appr\u00e9hension physique de l\u2019\u0153uvre. Et comme toutes les \u0153uvres sur lesquelles travaille Guibert, elles effectuent un d\u00e9placement de perspective, amenant le spectateur \u00e0 adopter une autre posture, inattendue et d\u00e9routante2<\/sup>.<\/p>\n\n\n\n

Notes<\/h2>\n\n\n\n

[1] Que nous employons ici dans le double sens de cadre et de couche d’images\u00a0<\/p>\n\n\n\n

[2] Une\u00a0version abr\u00e9g\u00e9e de ce texte\u00a0a \u00e9t\u00e9 publi\u00e9 dans MCD<\/p>\n\n\n\n

Bibliographie<\/h2>\n\n\n\n

\u2013 Speckenbach, Jan, \u00ab On the Remake. A Cinematic Phenomenon. Part One. Money, Copy, Quotation, Motive, Genre \u00bb,\u00a0Cinema in the Digital Age<\/em>, 2002, en ligne, <http:\/\/keyframe.org\/txt\/remake1\/>. <\/p>\n\n\n\n

\u2013 Bolter, Jay David et Richard Grusin,\u00a0Remediation. Understanding New Media<\/em>. Cambridge, MIT Press, 2000, 312 p. <\/p>\n\n\n\n

\u2013 Vertov, Dziga, \u00ab Du \u00ab\u00a0cin\u00e9-\u0153il\u00a0\u00bb au \u00ab\u00a0radio-\u0153il\u00a0\u00bb \u00bb,\u00a0Articles, journaux, projets<\/em>, coll. \u00ab 10\/18 \u00bb, Union g\u00e9n\u00e9rale d\u2019\u00e9ditions, 1972, <\/p>\n\n\n\n

\u2013 Jaschko, Susanne, \u00ab\u00a0Space-Time Correlations Focused in Film Objects and Interactive Video\u00a0\u00bb, en ligne,
<http:\/\/www.sujaschko.de\/en\/research\/pr1\/spa.html>.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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