{"id":2155,"date":"2013-10-01T16:45:24","date_gmt":"2013-10-01T16:45:24","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=2155"},"modified":"2022-12-07T16:45:37","modified_gmt":"2022-12-07T16:45:37","slug":"octobre-2013-plasticite-de-la-lumiere","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/octobre-2013-plasticite-de-la-lumiere\/","title":{"rendered":"Octobre 2013 &#8211; Plasticit\u00e9 de la lumi\u00e8re"},"content":{"rendered":"\n<p>Si vous vous \u00eates r\u00e9cemment promen\u00e9 de nuit au c\u0153ur de Las Vegas, Toronto, Paris, Bruxelles, Berlin, Bangkok ou S\u00e9oul vous avez sans doute \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 par le spectacle de projections lumineuses. Les plus imposantes ont lieu sur des fa\u00e7ades qui semblent s\u2019animer tout \u00e0 coup. Ces projections jouent le r\u00f4le de canevas monumentaux sur lesquels des flux de lumi\u00e8re peuvent couler, faire surgir des images, modeler le temps. On les appelle&nbsp;<em>urban screen&nbsp;<\/em>ou&nbsp;<em>media fa\u00e7ades<\/em>. La lumi\u00e8re n\u2019est pas toujours projet\u00e9e frontalement; elle peut aussi glisser au sol, cr\u00e9er l\u2019atmosph\u00e8re d\u2019un quartier ou z\u00e9brer le ciel. Actuellement, ces illuminations se r\u00e9pandent dans le c\u0153ur des grands ensembles urbains \u00e0 la faveur des politiques municipales d\u2019am\u00e9nagement du territoire local qui cherchent \u00e0 encourager la pr\u00e9sence de l\u2019art dans l\u2019espace de la ville, mais surtout des avanc\u00e9es technologiques. De nouvelles possibilit\u00e9s m\u00e9diumniques produisent de nouveaux modes de r\u00e9ception et de nouveaux effets de sens. Alliant jeux de lumi\u00e8re, d\u00e9marche artistique, po\u00e9sie, patrimoine urbain et architecture, et m\u00eame r\u00e9flexion sur les signes lumineux, ces pratiques plastiques encouragent la participation du spectateur, qui peut modifier intensit\u00e9, motifs et couleurs du faisceau lumineux en op\u00e9rant du pouce, gr\u00e2ce \u00e0 des applications con\u00e7ues pour t\u00e9l\u00e9phones mobiles. Les faisceaux lumineux r\u00e9v\u00e8lent leurs capacit\u00e9s physiques \u00e0 modeler l\u2019identit\u00e9 visuelle des centres-villes par pans de murs, de colonnes et de fa\u00e7ades, par quartiers entiers. Citoyen replac\u00e9 au c\u0153ur du processus d\u00e9cisionnel de la Cit\u00e9 le temps d\u2019une animation lumineuse par le biais d\u2019\u0153uvres-interfaces, le spectateur la red\u00e9couvre et peut la redessiner. La lumi\u00e8re occupe les anfractuosit\u00e9s, corrige les angles, adoucit les formes, les liqu\u00e9fie au point de ramener, dans un d\u00e9calage perceptif d\u00e9routant, l\u2019imposante pr\u00e9sence des \u00e9difices \u00e0 un ensemble d\u2019\u00e9crans fins et volatiles. D\u00e8s lors, parler de&nbsp;<em>media architecture<\/em>&nbsp;n\u2019appara\u00eet pas abusif et rappelle que la lumi\u00e8re a toujours eu une place importante au sein des mat\u00e9riaux d\u2019architecture. La lumi\u00e8re fascine car elle module l\u2019aspect de la pierre, dure, lourde, immeuble, en lui donnant la l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 d\u2019un voile, lissant sa texture apparente. Elle change litt\u00e9ralement la forme et l\u2019espace-temps de la ville gr\u00e2ce \u00e0 sa capacit\u00e9 \u00e0 transporter et diffuser de l\u2019information indicative, historique, lumineuse, architecturale, ralliant la pierre \u00e0 la convergence num\u00e9rique actuelle des flux.<\/p>\n\n\n\n<p>\u00c0 l\u2019occasion d\u2019un colloque intitul\u00e9 Lumi\u00e8res de la ville, se tenant au C\u0153ur des Sciences de l\u2019Universit\u00e9 du Qu\u00e9bec \u00c0 Montr\u00e9al, la cinqui\u00e8me biennale Toronto-Montr\u00e9al-Lille r\u00e9unissait r\u00e9cemment artistes et th\u00e9oriciens autour de cette tendance, pour mettre en relief les enjeux li\u00e9s \u00e0 la lumi\u00e8re et \u00e0 son utilisation, \u00e0 la repr\u00e9sentativit\u00e9 dans l\u2019espace de la ville et aux probl\u00e9matiques d\u2019am\u00e9nagement urbain, c\u2019est-\u00e0-dire de vivre ensemble aux probl\u00e9matiques que porte cette pratique naissante.<br>Nous nous sommes int\u00e9ress\u00e9 aux aspects mat\u00e9riels, aux possibilit\u00e9s et aux questions esth\u00e9tiques soulev\u00e9es par l\u2019utilisation de la lumi\u00e8re. Pour les explorer nous nous sommes entretenu avec cinq figures importantes de l\u2019art et de l\u2019urbanisme&nbsp;: Amahl Hazelton, urbaniste, Dominique Moulon, th\u00e9oricien de l\u2019art, Michel Verjux et Yann Kersal\u00e9, plasticiens et Tania Ruiz, vid\u00e9aste.<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">Amahl Hazelton\u00a0: cr\u00e9er des exp\u00e9riences socialisantes<\/h2>\n\n\n\n<p>Moment Factory\u00a0est une entreprise qu\u00e9b\u00e9coise sp\u00e9cialis\u00e9e dans la cr\u00e9ation d&rsquo;exp\u00e9riences multim\u00e9dias pour des \u00e9v\u00e9nements, des spectacles musicaux, des projections architecturales et des installations permanentes. M\u00ealant \u00e0 l\u2019exigence fonctionnelle la rigueur technique et le souci esth\u00e9tique, mais aussi une v\u00e9ritable r\u00e9flexion sur le sens de chacun de ses projets,\u00a0Moment Factory\u00a0s\u2019est plac\u00e9e parmi les chefs de file mondiaux de ce segment \u00e9conomique et culturel. Ainsi, elle signe les visuels pour le spectacle de mi-temps de la finale du Super Bowl am\u00e9ricain avec Madonna, celui du groupe de rock Arcade Fire ou pour diff\u00e9rents projets dans les villes de Vancouver, Las Vegas, Dubai, Lyon ou Los Angeles. Moment Factory a tout r\u00e9cemment r\u00e9alis\u00e9 une projection sur un des pavillons de l\u2019Universit\u00e9 du Qu\u00e9bec \u00c0 Montr\u00e9al dans le cadre de l\u2019installation interactive M\u00e9gaphone.<br>Amahl Hazelton, urbaniste et chef de projet chez Moment Factory, rappelle ces singularit\u00e9s de la lumi\u00e8re qui ont permis \u00e0 l\u2019humanit\u00e9 de d\u00e9velopper et \u00e9largir ses activit\u00e9s sociales et cr\u00e9atives. Il pr\u00e9sente ensuite les possibilit\u00e9s de d\u00e9finir une identit\u00e9 culturelle gr\u00e2ce \u00e0 la lumi\u00e8re, \u00e0 travers deux imposantes cr\u00e9ations de la soci\u00e9t\u00e9 montr\u00e9alaise, d\u00e9velopp\u00e9es avec des technologies novatrices. Nous lui avons d\u2019abord demand\u00e9 ce qui fait de la lumi\u00e8re un mat\u00e9riau int\u00e9ressant.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-embed aligncenter is-type-video is-provider-vimeo wp-block-embed-vimeo wp-embed-aspect-16-9 wp-has-aspect-ratio\"><div class=\"wp-block-embed__wrapper\">\n<iframe loading=\"lazy\" title=\"hazelton 3\" src=\"https:\/\/player.vimeo.com\/video\/75113222?h=9360026b67&amp;dnt=1&amp;app_id=122963\" width=\"500\" height=\"281\" frameborder=\"0\" allow=\"autoplay; fullscreen; picture-in-picture\" allowfullscreen><\/iframe>\n<\/div><figcaption class=\"wp-element-caption\">Amahl Hazelton, juillet 2013<br>Images et montage : Teva Flaman<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">Dominique Moulon\u00a0: une continuit\u00e9 historique<\/h2>\n\n\n\n<p>D\u00e9nominateur commun \u00e0 toute cr\u00e9ation visuelle, la lumi\u00e8re permet aux artistes de se situer entre am\u00e9nagement urbain et art et de favoriser un glissement s\u00e9mantique qui appelle \u00e0 une convergence des m\u00e9tiers d\u2019artiste et d\u2019artisan sous la f\u00e9rule des technologies et de l\u2019artialisation du \u00ab\u00a0r\u00e9el\u00a0\u00bb \u2013 terme qui, dans l\u2019optique de cette convergence, ne correspondrait pas plus \u00e0 une r\u00e9alit\u00e9 que celui d\u2019\u00a0\u00ab\u00a0art\u00a0\u00bb, certainement dilu\u00e9 avec ceux de \u00ab\u00a0technique\u00a0\u00bb et d\u2019\u00a0\u00ab\u00a0esth\u00e9tique\u00a0\u00bb. Au-del\u00e0 de la capacit\u00e9 de l\u2019architecture \u00e0 refl\u00e9ter passivement les id\u00e9ologies qui en dictent les formes, les projections de lumi\u00e8re, par le biais du num\u00e9rique, m\u00ealeraient l\u2019art aux lieux de passages, d\u2019habitat et de vie pour cr\u00e9er des exp\u00e9riences esth\u00e9tiques, autrement dit pour produire d\u00e9lib\u00e9r\u00e9ment du sens et des sensations. Alli\u00e9e \u00e0 des applications technologiques de pointe, la lumi\u00e8re permet de changer les conditions de la pratique, donc la pratique elle-m\u00eame et le discours qu\u2019elle produit.\u00a0Dominique Moulon, enseignant, conf\u00e9rencier et th\u00e9oricien de l\u2019art, sp\u00e9cialiste de l\u2019art num\u00e9rique, souligne, dans une perspective historique, les effets, sur la pratique artistique, de certaines innovations technologiques li\u00e9es \u00e0 la ma\u00eetrise de la lumi\u00e8re.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-embed aligncenter is-type-video is-provider-vimeo wp-block-embed-vimeo wp-embed-aspect-16-9 wp-has-aspect-ratio\"><div class=\"wp-block-embed__wrapper\">\n<iframe loading=\"lazy\" title=\"Dominique Moulon, f&amp;eacute;vrier 2013\" src=\"https:\/\/player.vimeo.com\/video\/74973108?h=5e1e33cf00&amp;dnt=1&amp;app_id=122963\" width=\"500\" height=\"281\" frameborder=\"0\" allow=\"autoplay; fullscreen; picture-in-picture\" allowfullscreen><\/iframe>\n<\/div><figcaption class=\"wp-element-caption\">Dominique Moulon, f\u00e9vrier 2013<br>Images et montage : Teva Flaman<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">Michel Verjux\u00a0: la lumi\u00e8re, un choix logique<\/h2>\n\n\n\n<p>Michel Verjux\u00a0est plasticien, enseignant et th\u00e9oricien de l\u2019art. Depuis plus de trente ans, il propose des \u00ab\u00a0\u00e9clairages\u00a0\u00bb en projetant de la lumi\u00e8re sur des cadres de fen\u00eatres, des murs, des plafonds, sur le sol, le mobilier int\u00e9rieur dispos\u00e9 en \u00ab\u00a0obstacles\u00a0\u00bb ou sur des fa\u00e7ades d\u2019immeubles. Ces \u00e9clairages circonscrivent des formes sur les surfaces de projection, d\u00e9coupent l\u2019espace, rendent le temps perceptible et mesurable par les variations d\u2019intensit\u00e9 qu\u2019ils op\u00e8rent. Ils questionnent le rapport au visible en convoquant la fonction s\u00e9miologique d\u2019indice mais aussi la fonction symbolique \u2013 et critique \u2013 qui permet de reconna\u00eetre l\u2019\u0153uvre d\u2019art, offrant un dialogue conceptuel entre les \u0153uvres et leur contexte d\u2019exposition. Surtout, les \u0153uvres mettent le regardeur dans une interaction perp\u00e9tuelle avec son environnement. Pour l\u2019artiste, c\u2019est non seulement l\u2019id\u00e9e, mais l\u2019acte m\u00eame de montrer, faisant du lieu \u00e0 la fois un espace d\u2019exposition et un espace expos\u00e9, qui est au c\u0153ur de sa sensibilit\u00e9, de son activit\u00e9 et de sa r\u00e9flexion artistique. Michel Verjux nous explique la d\u00e9marche par laquelle il a \u00e9t\u00e9 conduit \u00e0 privil\u00e9gier la lumi\u00e8re au sein de son travail.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-embed aligncenter is-type-video is-provider-vimeo wp-block-embed-vimeo wp-embed-aspect-16-9 wp-has-aspect-ratio\"><div class=\"wp-block-embed__wrapper\">\n<iframe loading=\"lazy\" title=\"Michel Verjux, f&amp;eacute;vrier 2013\" src=\"https:\/\/player.vimeo.com\/video\/75049266?h=24e8cfaa99&amp;dnt=1&amp;app_id=122963\" width=\"500\" height=\"281\" frameborder=\"0\" allow=\"autoplay; fullscreen; picture-in-picture\" allowfullscreen><\/iframe>\n<\/div><figcaption class=\"wp-element-caption\">Michel Verjux, f\u00e9vrier 2013<br>Images et montage : Teva Flaman<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">Yann Kersal\u00e9 : \u00e9chapper \u00e0 un milieu, l\u2019art contemporain<\/h2>\n\n\n\n<p>Depuis aussi longtemps que son confr\u00e8re cit\u00e9 plus haut,\u00a0Yann Kersal\u00e9\u00a0con\u00e7oit des \u00e9clairages pour des b\u00e2timents, publics et priv\u00e9s\u00a0: tours d\u2019affaires et d\u2019habitation, mus\u00e9es, cath\u00e9drales, ch\u00e2teaux d\u2019eau, moulins, verri\u00e8res; pour des lieux de transit\u00a0: ponts, a\u00e9roports, tramways mais aussi pour un vieil ascenseur \u00e0 p\u00e9niche, des jardins, des arbres, des rues, des docks, des \u00e9tendues d\u2019eau ou des sites naturels.<br>Ces illuminations r\u00e9pondent souvent \u00e0 des commandes et sont pr\u00e9par\u00e9es en atelier en \u00e9troite connivence avec des architectes internationaux. N\u00e9anmoins, en abordant la lumi\u00e8re comme une mati\u00e8re modelable et donc potentiellement narrative, Yann Kersal\u00e9 revendique une d\u00e9marche artistique gr\u00e2ce \u00e0 laquelle ses propositions, int\u00e9gr\u00e9es aux \u0153uvres architecturales font vivre et bouger les constructions, les rendent plus chaleureuses et accueillantes, racontent le lieu au spectateur, r\u00e9pondent aux stimuli de leur environnement ou aux activit\u00e9s qui se d\u00e9roulent au sein des \u00e9difices\u00a0: p\u00e9riodes de gestation, d\u2019activit\u00e9 maximale, mouvements de la mar\u00e9e, etc. Il r\u00e9alise \u00e9galement du mobilier urbain d\u2019\u00e9clairage qu\u2019il investit toujours d\u2019un dialogue po\u00e9tique avec le lieu ou d\u2019une fonction all\u00e9gorique. Lorsque les moyens le lui permettent, l\u2019artiste cr\u00e9er des \u00ab\u00a0sculptures lumineuses\u00a0\u00bb et des \u00ab\u00a0parcours g\u00e9o-po\u00e9tiques\u00a0\u00bb o\u00f9 la variation d\u2019intensit\u00e9 et les nuances color\u00e9es des \u00e9clairages, la forme des objets lumineux dispos\u00e9s dans l\u2019espace ou les images qu\u2019ils diffusent parfois \u00e9voquent les th\u00e8mes de la communication, du voyage ou de la mer, ch\u00e8re \u00e0 l\u2019artiste d\u2019origine bretonne.<br>Nous avons cherch\u00e9 \u00e0 cerner sa pratique. Sous un angle critique et esth\u00e9tique, il expose \u00e9galement le choix qui l\u2019a conduit, lui aussi, \u00e0 utiliser la lumi\u00e8re dans sa pratique.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-embed aligncenter is-type-video is-provider-vimeo wp-block-embed-vimeo wp-embed-aspect-16-9 wp-has-aspect-ratio\"><div class=\"wp-block-embed__wrapper\">\n<iframe loading=\"lazy\" title=\"Yann Kersal&amp;eacute;, f&amp;eacute;vrier 2013\" src=\"https:\/\/player.vimeo.com\/video\/75099430?h=4120fe3876&amp;dnt=1&amp;app_id=122963\" width=\"500\" height=\"281\" frameborder=\"0\" allow=\"autoplay; fullscreen; picture-in-picture\" allowfullscreen><\/iframe>\n<\/div><figcaption class=\"wp-element-caption\">ann Kersal\u00e9, f\u00e9vrier 2013<br>Images et montage : Teva Flaman<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">Tania Ruiz\u00a0:\u00a0Ailleurs<\/h2>\n\n\n\n<p>D\u2019origine colombienne, Tania Ruiz est une vid\u00e9aste \u00e9tablie en France o\u00f9 elle enseigne l\u2019art \u00e0 l\u2019universit\u00e9 Paris VIII. R\u00e9cemment, elle a r\u00e9alis\u00e9 un projet monumental, fruit de cinq ans de travail,\u00a0en Su\u00e8de, pour la gare ferroviaire de Malm\u00f6, \u00e0 la fronti\u00e8re avec le Danemark :\u00a0<em>Annorst\u00e4des\/Elsewhere\/Ailleurs<\/em>.<br>Il s\u2019agit d\u2019une projection vid\u00e9o panoramique de 340 m\u00e8tres sur les parois lat\u00e9rales de la station o\u00f9 sont diffus\u00e9s, sous la forme de fen\u00eatres rappelant celles du train, des films capt\u00e9s par l\u2019artiste dans le monde entier, aux abords de fronti\u00e8res, naturelles et administratives. Ces images, prises depuis des transports en commun puis ralenties \u00e0 l\u2019allure du pas invitent le spectateur \u00e0 la r\u00e9flexion et \u00e0 la contemplation pendant les p\u00e9riodes d\u2019attente, de transit. En abordant le concept de temps universel relatif \u00e0 la cr\u00e9ation du chemin de fer et de son corolaire, l\u2019abrogation de l\u2019espace \u00e0 travers nos dispositifs de m\u00e9diation et de d\u00e9placement,\u00a0<em>Annorst\u00e4des\/Elsewhere\/Ailleurs<\/em>\u00a0propose de nombreux niveaux de lecture, posant au spectateur plus de questions sur notre rapport au monde et nos modes de connaissance et de communication que l\u2019\u0153uvre ne donne de r\u00e9ponses. Comme il s\u2019agit d\u2019une installation non-narrative incluant des projections lumineuses dans un espace public, nous avons demand\u00e9 \u00e0 Tania Ruiz si elle situait son travail dans le\u00a0<em>urban screen<\/em>.<\/p>\n\n\n\n<figure class=\"wp-block-embed aligncenter is-type-video is-provider-vimeo wp-block-embed-vimeo wp-embed-aspect-16-9 wp-has-aspect-ratio\"><div class=\"wp-block-embed__wrapper\">\n<iframe loading=\"lazy\" title=\"Tania Ruiz, ao&amp;ucirc;t 2013.\" src=\"https:\/\/player.vimeo.com\/video\/74977287?h=1a2bae8743&amp;dnt=1&amp;app_id=122963\" width=\"500\" height=\"281\" frameborder=\"0\" allow=\"autoplay; fullscreen; picture-in-picture\" allowfullscreen><\/iframe>\n<\/div><figcaption class=\"wp-element-caption\">Tania Ruiz, ao\u00fbt 2013<br>images : Tania Ruiz, montage : Teva Flaman<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n<h2 class=\"wp-block-heading\">Pouvoir de l\u2019image<\/h2>\n\n\n\n<p>Rappelons ici une caract\u00e9ristique \u00e9vidente mais fondamentale de la lumi\u00e8re\u00a0: elle chasse les t\u00e9n\u00e8bres et impose le visible au regard. L\u2019expression \u00ab\u00a0mat\u00e9riau immat\u00e9rielle\u00a0\u00bb met l\u2019accent sur le fait que les technologies de projection et de diffusion de la lumi\u00e8re permettent \u00e0 la forme d\u2019\u00e9pouser les moindres recoins de la ville, jusqu\u2019\u00e0 transformer son apparence, comme on l\u2019a vu en introduction. Au del\u00e0 du spectacle visuel impressionnant offert par des \u0153uvres monumentales \u00e0 l\u2019\u00e9chelle de la ville enti\u00e8re mais aussi du ciel qui la recouvre, il importe maintenant d\u2019explorer la question de la port\u00e9e s\u00e9mantique des messages lumineux v\u00e9hicul\u00e9s par un corpus grandissant de productions m\u00e9diatiques. Quel est leur pouvoir en tant qu\u2019images? Leur potentiel de subversion?<\/p>\n\n\n\n<h2 class=\"has-medium-font-size wp-block-heading\">Bibliographie<\/h2>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Baxandall, Michael, <em>Ombres et Lumi\u00e8res<\/em>, Paris, Gallimard, 1999, 238 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 De M\u00e8redieu, Florence,\u00a0<em>Histoire mat\u00e9rielle et immat\u00e9rielle de l\u2019art monderne etcontemporain<\/em>, Paris, Larousse, coll. \u00abIn extenso\u00bb, 2017, 816 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Falk, David, Dieter Brill et David Stork, <em>Seeing the light<\/em>, New York, John Wiley, 1986, 446 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Haeusler, Hank, Martin Tomitsch et Gernot Tscherteu, <em>Urban Media Culture<\/em>, Ludwigsburg, avedition.<\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Jakle, John, <em>City Lights, Illuminating the American Night<\/em>, Baltimore, John Hopkins U. Press, 2001, 292 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Kersal\u00e9, Yann, <em>Mani\u00e8re noire\u00a0: g\u00e9opo\u00e9tique du paysage<\/em>, Paris, L\u2019une et l\u2019autre, 2008, 205 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Roussely, Fran\u00e7ois\u00a0<em>et al.<\/em>,\u00a0<em>Lux, le monde en lumi\u00e8re<\/em>, Paris, Seuil, 2003, 304 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Schivelbusch, Wolfgang,\u00a0<em>La Nuit d\u00e9senchant\u00e9e, \u00c0 propos de l\u2019histoire de l\u2019\u00e9clairage\u00a0artificiel au X1Xe s<\/em>., Paris, Gallimard, 1993, 208 p. <\/p>\n\n\n\n<p class=\"has-primary-color has-text-color has-small-font-size\">\u2013 Verjux, Michel, \u00a0\u00abLe bon usage de la lumi\u00e8re\u00bb, dans Michel Verjux, <em>A arte Studio Invernizzi<\/em> [catalogue d\u2019exposition], Milan, 2001, p.49-53<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>Si vous vous \u00eates r\u00e9cemment promen\u00e9 de nuit au c\u0153ur de Las Vegas, Toronto, Paris, Bruxelles, Berlin, Bangkok ou S\u00e9oul vous avez sans doute \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 par le spectacle de projections lumineuses. Les plus imposantes ont lieu sur des fa\u00e7ades qui semblent s\u2019animer tout \u00e0 coup. Ces projections jouent le r\u00f4le de canevas monumentaux sur &hellip; <a href=\"https:\/\/archee.uqam.ca\/octobre-2013-plasticite-de-la-lumiere\/\">Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[1],"tags":[113],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/2155"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=2155"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/2155\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":2157,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/2155\/revisions\/2157"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=2155"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=2155"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=2155"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}