{"id":2381,"date":"2012-12-01T16:57:22","date_gmt":"2012-12-01T16:57:22","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=2381"},"modified":"2022-12-09T16:57:33","modified_gmt":"2022-12-09T16:57:33","slug":"decembre-2012-francis-alys-et-la-geographie-de-la-violence","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/decembre-2012-francis-alys-et-la-geographie-de-la-violence\/","title":{"rendered":"D\u00e9cembre 2012 – Francis Al\u00ffs et la g\u00e9ographie de la violence<\/i>"},"content":{"rendered":"\n

Que penser d\u2019un homme qui marche avec un r\u00e9volver Beretta 9 mm dans les rues les plus fr\u00e9quent\u00e9es du centre-ville de Mexico ? Des lunettes de soleil cachent le regard de ce personnage insolite qui vient troubler la vie quotidienne des passants. V\u00eatu d\u2019un veston au col relev\u00e9 qui lui donne un air m\u00e9fiant, ce personnage inqui\u00e9tant se d\u00e9place h\u00e2tivement, le poing serr\u00e9 sur l\u2019arme \u00e0 feu. Les passants, en voyant cette sc\u00e8ne, restent stup\u00e9fi\u00e9s par ce personnage qui semble sorti d\u2019un thriller<\/em> de Robert Rodriguez ; il peut \u00eatre un psychopathe, un criminel, peut-\u00eatre un narcotrafiquant qui va r\u00e9gler ses comptes avec un adversaire. Ce qui est certain c\u2019est que cet homme a une cible, un destin \u00e0 accomplir qui, vu son r\u00e9volver et sa mine d\u00e9cid\u00e9e, peut finir en catastrophe.<\/p>\n\n\n\n

Nous sommes en novembre 2000, Francis Al\u00ffs r\u00e9alise une de ses d\u00e9marches artistiques, sans aucun doute la plus risqu\u00e9e qu\u2019il ait accomplie jusqu\u2019\u00e0 maintenant.\u00a0Re-enactments<\/em>\u00a0est le nom de cette audacieuse action qui lui a pris douze minutes avant que la police ne le neutralise en plein c\u0153ur du centre-ville, pas loin du Z\u00f3calo, dans une des zones commerciales et touristiques les plus importantes de la capitale mexicaine. L\u2019action a \u00e9t\u00e9 film\u00e9e par le vid\u00e9aste Rafael Ortega. <\/p>\n\n\n\n

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Francis Al\u00ffs,\u00a0Re-enactments,\u00a0<\/em>2000<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Pourtant, la performance ne s\u2019arr\u00eate pas avec l\u2019arriv\u00e9e de la police qui le soumet sans r\u00e9sistance en quelques secondes et l\u2019entraine dans la patrouille qui part \u00e0 toute vitesse avec la sir\u00e8ne en marche. Non seulement Francis Al\u00ffs se voit acquitt\u00e9 du port d\u2019arme dans la rue ce qui est ill\u00e9gal au Mexique et d\u2019avoir perturb\u00e9 l\u2019ordre public, mais il obtient la collaboration des policiers eux-m\u00eames pour faire un\u00a0remake<\/em>\u00a0de cet \u00e9v\u00e8nement performatif qui est de nouveau film\u00e9 par Rafael Ortega. L\u2019homme qui \u00e9tait un meurtrier potentiel se voit assist\u00e9 par les policiers qui, apr\u00e8s l\u2019avoir captur\u00e9, jouent, tels de v\u00e9ritables acteurs d\u2019un\u00a0soap opera<\/em>\u00a0mexicain, le pastiche de leur intervention sur la sc\u00e8ne. L\u2019objectif de l\u2019artiste\u00a0\u00e9tait d\u2019exposer la r\u00e9p\u00e9tition de la \u00ab sc\u00e8ne originale \u00bb et de sa \u00ab mise en sc\u00e8ne \u00bb sur un \u00e9cran vid\u00e9o pour confronter les deux actions simultan\u00e9ment. Difficile de juger dans de telles circonstances m\u00e9diatiques quel est l\u2019incident r\u00e9el et lequel est fictif. Selon l\u2019historien de l\u2019art Thierry Davila, il s\u2019agit d\u2019un geste qui \u00ab exacerbe les rapports entre le symbolique et le r\u00e9el \u00bb qui confond les limites de l\u2019art n\u00e9goci\u00e9es entre la r\u00e9alit\u00e9 et la fiction (Davila, 2002 : 79).\u00a0Re-enactments<\/em>\u00a0est bien cela : la r\u00e9p\u00e9tition de deux images vid\u00e9o dans le m\u00eame \u00e9cran qui mettent en \u00e9vidence la double n\u00e9gociation esth\u00e9tique et juridique de l\u2019\u0153uvre avec ses propres limites.<\/p>\n\n\n\n

Les limites de l\u2019art<\/h2>\n\n\n\n

L\u2019art a souvent voulu n\u00e9gocier ses propres limites. Francis Al\u00ffs n\u2019est pas le premier artiste \u00e0 prendre le risque de franchir les bornes entre la r\u00e9alit\u00e9 et la fiction. Suffisamment connue est la sc\u00e8ne de la roulette russe jou\u00e9e en 1964 par Serge III Oldenbourg qui introduit une cartouche dans le barillet d\u2019un r\u00e9volver et, apr\u00e8s l\u2019avoir fait tourner plusieurs fois, pointe le canon sous son menton pour presser la d\u00e9tente et constater qu\u2019il n\u2019est pas mort, dans la performance Roulette Russe<\/em>. Ou encore la sc\u00e8ne o\u00f9 la balle traverse le bras du jeune artiste Chris Burden qui se fait tirer dessus par un coll\u00e8gue avec une carabine dans la performance Shoot<\/em> en 1971. Selon Paul Ardenne, ce sont des actes de cr\u00e9ation \u201cextr\u00eame\u201d qui cherchent \u00e0 d\u00e9passer constamment les fronti\u00e8res \u00e9thiques de l\u2019art pour pousser ces limites au-del\u00e0 de l\u2019acquis (Ardenne, 2006 : 13). Mais, pendant que Serge III Oldenbourg et Chris Burden assument une violence dirig\u00e9e sur leur propre corps, tel un acte de d\u00e9fi personnel, Francis Al\u00ffs assume un acte de violence o\u00f9 il risque sa vie, mais sa cible est la transgression de l\u2019ordre public.<\/p>\n\n\n\n

Le caract\u00e8re extr\u00eame du geste de Francis Al\u00ffs expose avec une crudit\u00e9 inou\u00efe la corruption, la facilit\u00e9 de la transgression des lois tout comme la facilit\u00e9 des n\u00e9gociations louches, arrang\u00e9es directement sous la table, entre les autorit\u00e9s et la soci\u00e9t\u00e9 face \u00e0 un syst\u00e8me judiciaire non seulement complaisant, mais trop souvent compromis. Dans un article publi\u00e9 dans la revue montr\u00e9alaise Parachute <\/em>d\u00e9di\u00e9e \u00e0 l\u2019art contemporain mexicain, le critique d\u2019art Cuauht\u00e9moc Medina d\u00e9signe ce dispositif souterrain de n\u00e9gociation comme \u201czones de tol\u00e9rance\u201d qui d\u00e9limite l\u2019ambig\u00fcit\u00e9 du syst\u00e8me l\u00e9gal qui n\u2019est pas appliqu\u00e9 au pied de la lettre, mais n\u00e9goci\u00e9 en sous-main (Medina : 2001, 49). Tout comme Serge III Oldenbourg et Chris Burden, Francis Al\u00ffs pousse \u00e0 l\u2019extr\u00eame les limites de l\u2019art mettant en danger son propre destin, mais \u00e0 la diff\u00e9rence de ces deux derniers, il expose ces zones l\u00e9galement turbulentes.Toutefois, cet espace interstitiel entre la l\u00e9galit\u00e9 et l\u2019ill\u00e9galit\u00e9 met aussi en \u00e9vidence les limites de l\u2019action des citoyens qui ne d\u00e9noncent m\u00eame plus cette corruption par peur ou manque de confiance dans l\u2019administration judiciaire. Cette ambivalence qui traverse la soci\u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9e une nouvelle dynamique sociale qui s\u2019inscrit dans l\u2019espace urbain \u00e0 travers une corruption tol\u00e9r\u00e9e pour r\u00e9gler aussi bien de petits probl\u00e8mes de la vie quotidienne comme des d\u00e9lits majeurs.<\/p>\n\n\n\n

Le temps calcul\u00e9 de la violence<\/h2>\n\n\n\n

Dans le contexte ant\u00e9rieur au 11 septembre 2001, douze minutes \u00e9tait le temps qu\u2019un homme arm\u00e9 disposait pour perturber l\u2019espace public au c\u0153ur de la capitale mexicaine avant d\u2019\u00eatre arr\u00eat\u00e9 par la police. Conjoncture sociale qui a depuis \u00e9norm\u00e9ment chang\u00e9, comme le dit l\u2019historienne de l\u2019art Annie G\u00e9rin \u00ab Il faut aussi reconna\u00eetre que, apr\u00e8s 9\/11, il est devenu plus difficile que jamais de penser des g\u00e9n\u00e9ralit\u00e9s sur la conception et usages de l\u2019espace public \u00bb (G\u00e9rin, 2009\u00a0: 8)1<\/sup>. Mais, encore, douze minutes repr\u00e9sentent le temps calcul\u00e9 au Mexique avant l\u2019\u00e9clatement de la guerre contre les cartels de la drogue d\u00e9clar\u00e9e par le pr\u00e9sident Felipe Calder\u00f3n au d\u00e9but de son mandat en 2006. Apr\u00e8s une prise de pouvoir contest\u00e9e pour avoir remport\u00e9 les \u00e9lections avec un \u00e9cart douteux de 0,58% dans le r\u00e9sultat final contre le candidat de gauche Andr\u00e9s Manuel L\u00f3pez Obrador2<\/sup>, Felipe Calder\u00f3n entreprend une politique de l\u00e9gitimation de son gouvernement bas\u00e9e en grande partie sur l\u2019action militaire. Son principal objectif est contre les cartels de la drogue qui se disputent le contr\u00f4le du march\u00e9 national et de la distribution aux \u00c9tats Unis, sans savoir qu\u2019il allait ouvrir la boite de Pandore de la violence. D\u00e9pass\u00e9 par le pouvoir accru des narcotrafiquants qui profitent de la pauvret\u00e9 pour recruter de tr\u00e8s nombreux jeunes, le pr\u00e9sident se voit oblig\u00e9 d\u2019envoyer dans les rues l\u2019arm\u00e9e mexicaine pour reprendre le contr\u00f4le de nombreuses r\u00e9gions du pays. Loin de mettre fin aux activit\u00e9s des cartels, la v\u00e9ritable guerre qui s\u2019en suit ouvre la voie \u00e0 de violentes luttes intestines qui touche directement la soci\u00e9t\u00e9 civile. La violence qui en a r\u00e9sult\u00e9 a fait plus de 88 mil 361 morts selon les dernier sondages parmi lesquels des civils et des enfants au cours du sexennat de Felipe Calder\u00f3n (2006-2012)3<\/sup>.<\/p>\n\n\n\n

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Francis Al\u00ffs,\u00a0Re-enactments,\u00a0<\/em>2000<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Dans le contexte politique actuel, il est probable que l\u2019action risqu\u00e9e de Francis Al\u00ffs aurait pris un autre tournant et il aurait \u00e9t\u00e9 neutralis\u00e9 en moins de temps avec beaucoup plus de violence. Cette supposition loin de souligner l\u2019efficacit\u00e9 de l\u2019arm\u00e9e mexicaine, met en \u00e9vidence l\u2019ins\u00e9curit\u00e9 actuelle dans laquelle vivent les citoyens. Au temps de sa r\u00e9alisation Cuauht\u00e9moc Medina affirmait que \u00ab cette \u0153uvre n\u2019aurait pu \u00eatre r\u00e9alis\u00e9e nulle part ailleurs \u00bb \u00e0 cause de ces zones de tol\u00e9rances qui permettent de n\u00e9gocier la lois sous la table (Medina, 2001 : 48). Mais le fait qu\u2019aujourd\u2019hui elle ne soit plus envisageable dans le m\u00eame endroit est, ironiquement, la constatation de la recrudescence de la violence dans le pays. La sc\u00e8ne artistique mexicaine s\u2019ajuste \u00e0 une soci\u00e9t\u00e9 marqu\u00e9e par la pr\u00e9sence militaire dans les rues, tout comme par les actions bellig\u00e9rantes d\u2019une d\u00e9linquance accrue qui, s\u00fbre de sa force, utilise l\u2019espace public \u00e0 sa propre convenance. Cette g\u00e9ographie de la violence s\u2019inscrit \u00e0 travers une esth\u00e9tique qui rend compte de ce territoire constamment n\u00e9goci\u00e9 sous la table \u00e0 laquelle participent, directement et indirectement, les entit\u00e9s gouvernementales, la d\u00e9linquance organis\u00e9e \u00e0 tous les niveaux, tout comme de nombreux citoyens qui s\u2019adaptent pragmatiquement \u00e0 ce mode d\u2019op\u00e9ration.<\/p>\n\n\n\n

Aujourd\u2019hui l\u2019action de Francis Al\u00ffs prend une ampleur distincte car la violence a atteint des limites extr\u00eames. Douze ans apr\u00e8s, les douze minutes du geste original de Francis Al\u00ffs pistolet en main dans les rues de la ville de Mexico ne mesurent plus le contexte social de la r\u00e9alit\u00e9 mexicaine contemporaine. Cela signifie qu\u2019un d\u00e9calage s\u2019est produit entre la r\u00e9alit\u00e9 et la fiction. Toutefois, ce d\u00e9calage expose les transformations de cette g\u00e9ographie de la violence qui a voulu pr\u00e9venir la guerre au moyen de la guerre elle-m\u00eame, comme le laissait entendre Michel Foucault dans \u00ab Surveiller et punir \u00bb. Dans ce sens, l\u2019impossibilit\u00e9 de r\u00e9p\u00e9ter ce geste audacieux en dit beaucoup sur la conjoncture politique que traverse le Mexique. Re-enactments <\/em>est une strat\u00e9gie artistique qui prend dans le contexte actuel une nouvelle dimension qui montre comment l\u2019art contemporain mexicain se boute contre les limites de son propre territoire d\u2019action.<\/p>\n\n\n\n

Notes<\/h2>\n\n\n\n

[1]\u00a0Traduction libre de l\u2019auteur de l\u2019original en anglais\u00a0: \u00ab\u00a0We must also recognize that, after 9\/11, it has become more difficult than ever to think in generalities about the conception and uses of public space \u00bb (G\u00e9rin, 2009\u00a0: 8).<\/p>\n\n\n\n

[2]\u00a0L\u2019Institut F\u00e9d\u00e9ral \u00c9lectoral (IFE) du Mexique accorde le triomphe de la pr\u00e9sidence \u00e0 Felipe Clader\u00f3n avec un \u00e9cart de 0,58 %\u00a0ce qui repr\u00e9sentent 243,934 votes. Voir \u00e0 ce sujet :\u00a0http:\/\/www.cerium.ca\/Le-choix-du-Mexique-Un-long.<\/p>\n\n\n\n

[3]\u00a0Ces chiffres correspondent \u00e0 l\u2019Indice des Victimes Visibles et Invisibles (\u00cdndice de V\u00edctimas Visibles e Invisibles\u00a0<\/em>\u2013\u00a0IVVI)\u00a0\u00e9labor\u00e9 par l\u2019organisation M\u00e9xico Eval\u00faa\u00a0en 2012.\u00a0<\/em>Voir \u00e0 ce sujet l\u2019article du journal mexicain Proceso :
http:\/\/www.proceso.com.mx\/?p=309572.<\/p>\n\n\n\n

Bibliographie<\/h2>\n\n\n\n

\u2013 Ardenne, Paul,\u00a0Extr\u00eame. Esth\u00e9tique de la limite d\u00e9pass\u00e9e<\/em>, Paris, Flammarion, 2006, 480 p. <\/p>\n\n\n\n

\u2013 Davila, Thierry,\u00a0Marcher, Cr\u00e9er. D\u00e9placements, fl\u00e2neries, d\u00e9rives dans l\u2019art contemporain de la fin du XXe si\u00e8cle<\/em>,\u00a0Paris, Editions du Regard, 2002, 200 p. <\/p>\n\n\n\n

\u2013 Foucault, Michel,\u00a0Surveiller et punir<\/em>, Paris, Gallimard, 1972, 319 p. <\/p>\n\n\n\n

\u2013 G\u00e9rin, Annie, \u00ab Introduction: Off Base \u00bb, Dans Annie G\u00e9rin et James S. McLean,\u00a0Public Art in Canada. Critical perspectives<\/em>, Toronto, University of Toronto Press, 2009, p. 3-21. <\/p>\n\n\n\n

\u2013 Medina, Cuauht\u00e9moc, \u00ab Zones de tol\u00e9rance : Teresa Margolles, SEMEFO et (l\u2019)au-del\u00e0..\u00bb, Revue Parachute<\/em>,\u00a0vol. 104, 2001, p. 31-53.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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