{"id":2428,"date":"2012-10-01T18:38:11","date_gmt":"2012-10-01T18:38:11","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=2428"},"modified":"2022-12-14T18:38:21","modified_gmt":"2022-12-14T18:38:21","slug":"octobre-2012-a-la-lueur-du-numerique","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/octobre-2012-a-la-lueur-du-numerique\/","title":{"rendered":"Octobre 2012 – \u00c0 la lueur du num\u00e9rique"},"content":{"rendered":"\n

Ph\u00e9nom\u00e8nes<\/em>, tel \u00e9tait le th\u00e8me qui englobait cette premi\u00e8re \u00e9dition de la Biennale internationale d\u2019art num\u00e9rique (BIAN) et o\u00f9 l\u2019on pouvait c\u00f4toyer, entre autres, des ph\u00e9nom\u00e8nes physiques et chimiques qui d\u2019ordinaire sont invisibles \u00e0 l\u2019\u0153il nu et qui gr\u00e2ce aux instruments scientifiques et optiques, mais surtout gr\u00e2ce \u00e0 la rencontre des arts et des technologies, peuvent changer notre perception du monde. Le lien foncier entre les arts, les sciences et les technologies n\u2019est pas nouveau, mais plut\u00f4t continu tout au long de l\u2019histoire de l\u2019art, car ces domaines se nourrissent l\u2019un l\u2019autre. L\u00e9onard de Vinci, Muybridge, Brancusi et Mondrian en sont des exemples probants. Cette approche empirique cherche \u00e0 percer tant bien que mal les grands myst\u00e8res de notre monde par l\u2019observation et l\u2019exp\u00e9rimentation de ph\u00e9nom\u00e8nes qui rec\u00e8lent de grandes interrogations. La concomitance entre arts et technologies est encore le sujet de nombreux d\u00e9bats\u00a0: \u00ab\u00a0L\u2019art technologique et l\u2019art num\u00e9rique, ont emprunt\u00e9 un chemin de traverse \u00e0 l\u2019\u00e9cart des voies classiques de l\u2019art contemporain, se rapprochant plus de certaines industries technologiques que des institutions mus\u00e9ales contemporaines. Ainsi, le monde de l\u2019art a toujours regard\u00e9 avec m\u00e9fiance les machines et la technologie, associ\u00e9es dans un d\u00e9couplage cart\u00e9sien classique \u00e0 un corps sans \u00e2me \u00e0 l\u2019oppos\u00e9 de la sph\u00e8re intellectuelle \u00e0 laquelle l\u2019artiste est int\u00e9gr\u00e9 depuis Hegel1<\/a><\/sup>.\u00a0\u00bb<\/p>\n\n\n\n

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Rafael Lozano-Hemmer,\u00a0Intersection articul\u00e9e. Architecture relationnelle 18<\/em>, 2011, Triennale Qu\u00e9b\u00e9coise, Mus\u00e9e d’art contemporain de Montr\u00e9al
Photo\u00a0: Art_inthecity<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Ici plus qu\u2019ailleurs, la collaboration complexe et fondamentale entre artistes, compositeurs, programmateurs, ing\u00e9nieurs, chercheurs et scientifiques est plus tangible et moins dans l\u2019ombre qu\u2019autrefois et s\u2019\u00e9loigne de la figure mythique de l\u2019artiste individualiste. La perm\u00e9abilit\u00e9 entre les fronti\u00e8res de l\u2019art et le d\u00e9cloisonnement entre les domaines de recherches contribuent \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur les arts autrement que par le pass\u00e9. Cette p\u00e9n\u00e9trabilit\u00e9 entre les diff\u00e9rents m\u00e9diums peut cr\u00e9er des appr\u00e9hensions quant aux nouvelles technologies, mais certains y verront davantage un \u00e9change salutaire et un profit r\u00e9ciproque. <\/p>\n\n\n\n

Le titre de l\u2019exposition, Out of the Blue \/ Into the Black,<\/em> n\u2019est pas anodin et est issu d\u2019une chanson de Neil Young tir\u00e9 de l\u2019album Rust Never Sleeps<\/em> de 1979. Cette chanson existe en deux versions, l\u2019une acoustique (Out of the Blue) et l\u2019autre \u00e9lectronique (Into the Black). \u00abMy My, Hey Hey (Out of the Blue)\u00bb et \u00abHey Hey, My My (Into the Black)\u00bb ouvre et cl\u00f4t l\u2019album respectivement. L\u2019une des c\u00e9l\u00e8bres lignes : \u00abIt’s better to burn out than to fade away\u00bb, a \u00e9t\u00e9 \u00e9crite par Young lorsqu\u2019il sentait que sa carri\u00e8re \u00e9tait en d\u00e9clin et en d\u00e9liquescence due \u00e0 l\u2019\u00e9mergence de la musique punk. Le choix de ce titre renvoie aux notions de cycles, de temps et d\u2019espace-temps. Cet intitul\u00e9 expose au regard le d\u00e9bat incessant qui oppose l\u2019obsol\u00e8te et la nouveaut\u00e9, la lumi\u00e8re et la noirceur, l\u2019absence et la pr\u00e9sence. <\/p>\n\n\n\n

L\u2019exposition Out of the Blue \/ Into the Black <\/em>s\u2019est anim\u00e9e l\u2019espace d\u2019un mois dans les vastes pi\u00e8ces de l\u2019ancienne \u00e9cole des beaux-arts de Montr\u00e9al. Au nombre de 6, ces oeuvres tr\u00e8s diff\u00e9rentes de par leur langage formel, mais analogue de par leur propos, ont comme fil conducteur la noirceur. Mise au monde gr\u00e2ce \u00e0 la collaboration cr\u00e9ative d\u2019Arcadi (l\u2019Agence culturelle d\u2019\u00cele-de-France pour la cr\u00e9ation) et de l\u2019Acreq (l\u2019Association pour la cr\u00e9ation et la recherche \u00e9lectro-acoustiques du Qu\u00e9bec) depuis 6 ans, l\u2019exposition pr\u00e9sente 7 artistes fran\u00e7ais qui ont cr\u00e9\u00e9 des \u0153uvres s\u2019articulant autour de la lumi\u00e8re. Ces installations num\u00e9riques prot\u00e9iformes nous donnent \u00e0 voir et \u00e0 entendre des composantes vari\u00e9es, hybrides et dynamiques. Cette invitation prend la suite de l\u2019\u00e9v\u00e9nement Qu\u00e9bec num\u00e9rique \u00e0 Paris<\/em> qui s\u2019est d\u00e9roul\u00e9 en octobre 2011 et o\u00f9 des artistes qu\u00e9b\u00e9cois ont \u00e9t\u00e9 invit\u00e9s \u00e0 montrer leur cr\u00e9ation num\u00e9rique.<\/p>\n\n\n\n

La noirceur des lieux dans lesquels sont convi\u00e9s les spectateurs et livr\u00e9es les installations, perturbe les rep\u00e8res spatiotemporels et conf\u00e8re \u00e0 ces sph\u00e8res une apparence secr\u00e8te, un aspect myst\u00e9rieux, qui incite le spectateur \u00e0 s\u2019y introduire \u00e0 t\u00e2tons. Ce param\u00e8tre permet de d\u00e9gager les \u0153uvres dans l\u2019espace et contribue \u00e0 faire fi des \u00e9l\u00e9ments ext\u00e9rieurs. Les sens s\u2019aiguisent et s\u2019intensifient dans la p\u00e9nombre et l\u2019intimit\u00e9 entre les \u0153uvres devient plus manifeste et induit une immersion, une introspection et une tension plus pr\u00e9gnantes. La vision nocturne rend l\u2019environnement favorable \u00e0 la r\u00e9ception des \u0153uvres lumineuses en cr\u00e9ant des environnements englobants. Construites pour dialoguer et cr\u00e9er un sentiment de proximit\u00e9 et d\u2019inclusion qui contribue \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur nos perceptions sensorielles, les installations audio, vid\u00e9o, \u00e9lectroniques, m\u00e9caniques et chimiques sont par la force des choses \u00e0 exp\u00e9rimenter davantage qu\u2019\u00e0 contempler : \u00ab Il [l\u2019art num\u00e9rique] est en effet intimement li\u00e9 \u00e0 des mouvements artistiques ant\u00e9rieurs (Dada, Fluxus et l\u2019art conceptuel) qui ont en commun de privil\u00e9gier les instructions formelles, les notions de concept, d\u2019\u00e9v\u00e9nement et de participation du public et de remettre en cause l\u2019unicit\u00e9 et la mat\u00e9rialit\u00e9 de l\u2019objet d\u2019art2<\/a><\/sup>. \u00bb <\/p>\n\n\n\n

Bien que les arts num\u00e9riques aient une identit\u00e9 en formation, il en est diff\u00e9rent pour la corr\u00e9lation entre les arts et la lumi\u00e8re. Les pratiques cr\u00e9atives li\u00e9es \u00e0 la couleur \u00e9voquent dans une certaine mesure les grands visionnaires, math\u00e9maticiens et physiciens du XVIIIe et du XIXe si\u00e8cles tels que Isaac Newton, Johann Wolfgang von Goethe et Thomas Young, qui ont fait avancer la science et les arts. \u00c0 ce jour, le caract\u00e8re captivant de la luminescence a \u00e9t\u00e9 le lieu de plusieurs explorations et exp\u00e9rimentations. Pensons pour ne nommer que les figures les plus notoires \u00e0 Dan Flavin, Bruce Nauman, Jenny Holzer, Olafur Eliasson, James Turell ou plus pr\u00e8s de nous, David Spriggs et Rafael Lozano-Hemmer. Ce dernier avait pr\u00e9sent\u00e9 lors de la Triennale Qu\u00e9b\u00e9coise 2011,\u00a0Intersection articul\u00e9e. Architecture relationnelle 18,\u00a0une \u0153uvre interactive magistrale con\u00e7ue pour la place des Festivals \u00e0 Montr\u00e9al et qui projetait de puissants faisceaux de lumi\u00e8re dans un rayon de plus de 15 km.<\/em>\u00a0Bien que ces recherches plastiques qui cherchent \u00e0 moduler la lumi\u00e8re soient l\u2019un des points n\u00e9vralgiques de la pratique de ces artistes, il est important de sp\u00e9cifier qu\u2019ils ont des approches qui diff\u00e8rent consid\u00e9rablement les unes des autres.<\/p>\n\n\n\n

Cette r\u00e9flexion porte sur l\u2019affirmation du num\u00e9rique dans les productions artistiques actuelles et sur les nouveaux outils de cr\u00e9ation visuelle qui font \u00e9tat de la relation entre le naturel et le virtuel. Les \u0153uvres \u00e0 l\u2019\u00e9tude,\u00a0A Digital Experience\u00a0<\/em>de collectif Visual System,\u00a0Tripwire<\/em>\u00a0d\u2019Ashley Fure et Jean-Michel Albert,\u00a0Les Chemins blancs dans la matrice rouge<\/em>\u00a0d\u2019Olivier Ratsi,\u00a0Inner Spaces<\/em>\u00a0de Christian Del\u00e9cluse,\u00a0Supernova<\/em>\u00a0de F\u00e9licie d\u2019Estienne D\u2019Orves et la figure du\u00a0Blue Rider<\/em>, sont intimement li\u00e9es \u00e0 la notion d\u2019art cin\u00e9tique. La lumi\u00e8re et le mouvement relient l\u2019ensemble avec adresse.<\/p>\n\n\n\n

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Ph\u00e9nom\u00e8nes, tel \u00e9tait le th\u00e8me qui englobait cette premi\u00e8re \u00e9dition de la Biennale internationale d\u2019art num\u00e9rique (BIAN) et o\u00f9 l\u2019on pouvait c\u00f4toyer, entre autres, des ph\u00e9nom\u00e8nes physiques et chimiques qui d\u2019ordinaire sont invisibles \u00e0 l\u2019\u0153il nu et qui gr\u00e2ce aux instruments scientifiques et optiques, mais surtout gr\u00e2ce \u00e0 la rencontre des arts et des technologies, … Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[1],"tags":[125],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/2428"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=2428"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/2428\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":2432,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/2428\/revisions\/2432"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=2428"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=2428"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=2428"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}