{"id":2496,"date":"2012-03-01T14:56:00","date_gmt":"2012-03-01T14:56:00","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=2496"},"modified":"2022-12-16T14:56:11","modified_gmt":"2022-12-16T14:56:11","slug":"mars-2012-the-clock-christian-marclay","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/mars-2012-the-clock-christian-marclay\/","title":{"rendered":"Mars 2012 – The Clock<\/i>\u00a0– Christian Marclay"},"content":{"rendered":"\n

The Clock<\/em> de Christian Marclay dure 24 heures. La r\u00e9alisation de cette \u0153uvre s\u2019est faite en vingt ans de travail et a n\u00e9cessit\u00e9 l\u2019aide de six assistants. Elle se pr\u00e9sente sous forme d\u2019un montage de trois mille s\u00e9quences cin\u00e9matographiques et t\u00e9l\u00e9visuelles sur le th\u00e8me de l\u2019heure qui passe, sur le temps qui nous \u00e9chappe et le destin qui frappe. Avec une multitude de d\u00e9tails et de r\u00e9f\u00e9rences visuels comme des horloges, pendules, montres, etc., les extraits de films choisis repr\u00e9sentent des h\u00e9ros qui sont contraints par l\u2019horaire, ou au contraire, qui croient contr\u00f4ler le temps. Hormis le jeu qui consiste \u00e0 identifier le plus de sc\u00e8nes et d\u2019acteurs \u2013 Laurel et Hardy, Charlie Chaplin, Colin Firth, Patrick Macnee, Richard Gere, etc. \u2013, le spectateur a le r\u00e9flexe de v\u00e9rifier si sa montre donne la m\u00eame heure que celle indiqu\u00e9e dans The Clock<\/em>, dont l\u2019une des particularit\u00e9s est pr\u00e9cis\u00e9ment d\u2019\u00eatre synchrone avec l\u2019exp\u00e9rience qu\u2019il vit. Le r\u00e9sultat d\u00e9passe donc la forme du reportage gr\u00e2ce au savant brouillage op\u00e9r\u00e9 entre la fiction et le r\u00e9el. Si la pulsion scopique du spectateur est combl\u00e9e par l\u2019accumulation \u00e9nergisante d\u2019images et de r\u00e9f\u00e9rences, celui-ci se trouve apais\u00e9 par un sentiment de nostalgie. En plus du probl\u00e8me de synchronisation entre nuit et jour, The Clock <\/em>permet de signaler la fronti\u00e8re entre une impression de lenteur sensuelle et les effets d\u2019une \u00e9vidente rapidit\u00e9 des actions comme le zapping, l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration, qui \u00e9voquent \u00ab le jouir instantan\u00e9 \u00bb de notre \u00e9poque. En confrontant la fiction au r\u00e9el, Marclay nous renvoie \u00e0 l\u2019in\u00e9luctable id\u00e9e de la mort en mouvement, par la reprise de l\u2019histoire du cin\u00e9ma en acc\u00e9l\u00e9r\u00e9, par l\u2019exposition d\u2019un Temps r\u00e9volu et toujours d\u2019actualit\u00e9, par l\u2019encha\u00eenement de tous les registres de la vie, du drame \u00e0 la romance, de l\u2019action \u00e0 la com\u00e9die. Cette posture nostalgique, rare chez l\u2019artiste plus connu pour son ironie et son humour, va bien au-del\u00e0 de la seule esth\u00e9tique : elle englobe le philosophique, le social, l\u2019ontologique et l\u2019artistique. <\/p>\n\n\n\n

Artiste conceptuel, musicien, performeur, photographe et r\u00e9alisateur, Christian Marclay (1955-) explore principalement le montage vid\u00e9o et audio. On le consid\u00e8re comme l\u2019inventeur du turntablism<\/em>, car il est le premier \u00e0 avoir pens\u00e9 fabriquer des boucles rythmiques et \u00e0 cr\u00e9er des collages sonores avec des platines. De Record Without a Cover<\/em> (1985) \u00e0 Ghost<\/em> (2007), sa discographie est essentiellement compos\u00e9e de musiques sur vinyle. Fast Music<\/em>, premi\u00e8re vid\u00e9o marquante de sa production, a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9e en 1982. The Clock<\/em> s\u2019inscrit d\u2019ailleurs dans la lign\u00e9e de Telephones<\/em>, \u0153uvre de 1995, o\u00f9 durant sept minutes et trente secondes s\u2019encha\u00eenent de courts extraits de films montrant des personnages qui composent des num\u00e9ros de t\u00e9l\u00e9phone et semblent converser avec quelqu\u2019un : ainsi, que ce soit dans le domaine musical ou visuel, Marclay esth\u00e9tise les concepts de d\u00e9clinaison, r\u00e9cup\u00e9ration et reprise. Il rel\u00e8ve ainsi le d\u00e9fi de synchroniser quatre vid\u00e9os pour Gestures<\/em> (1999), Video Quartet<\/em>(2002) et Crossfire <\/em>(2007). En dehors de ses montages de films et de mixage de pistes sonores, il cr\u00e9e des installations dans lesquelles il utilise diff\u00e9rents mat\u00e9riaux comme des bandes magn\u00e9tiques pour r\u00e9aliser Tape Fall<\/em> (1989) o\u00f9 l\u2019on entend un bruit d\u2019eau qui coule, des disques en vinyle pour cr\u00e9er Endless Column<\/em> (1988), ou encore des pochettes de disques qu\u2019il assemble de fa\u00e7on ludique pour r\u00e9aliser Footstompin<\/em> (1991). Mixit\u00e9 et hybridit\u00e9, sonore et plastique, sont au centre de sa production avec laquelle il interroge le concept de visualisation du son. Il a re\u00e7u le Lion d\u2019or du meilleur artiste de la Biennale pour The Clock<\/em>.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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