{"id":3104,"date":"2008-10-01T21:01:56","date_gmt":"2008-10-01T21:01:56","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3104"},"modified":"2023-02-07T21:02:09","modified_gmt":"2023-02-07T21:02:09","slug":"octobre-2008-la-rationalite-aux-limites-et-les-limites-de-la-rationalite-la-question-de-lintegrite-et-de-lexistence-de-lespece-humaine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/octobre-2008-la-rationalite-aux-limites-et-les-limites-de-la-rationalite-la-question-de-lintegrite-et-de-lexistence-de-lespece-humaine\/","title":{"rendered":"Octobre 2008 – La rationalit\u00e9 aux limites et les limites de la rationalit\u00e9 : la question de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 et de l\u2019existence de l\u2019esp\u00e8ce humaine*"},"content":{"rendered":"\n

Il est question aujourd\u2019hui de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine, ou de son existence. Il en est question, non comme un d\u00e9bat sp\u00e9culatif, mais de mani\u00e8re juridique. La loi de 1994 (16-4) relative au corps humain \u00e9nonce que \u00ab\u00a0nul ne peut porter atteinte \u00e0 l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine\u00a0\u00bb. En 2004 \u00ab\u00a0les crimes contre l\u2019esp\u00e8ce humaine\u00a0\u00bb font leur apparition dans le Code p\u00e9nal fran\u00e7ais1<\/sup>. Ils condamnent l\u2019eug\u00e9nisme et le clonage reproductif2<\/sup>.<\/p>\n\n\n\n

Le Crime contre l\u2019esp\u00e8ce humaine, n\u2019est pas un crime contre l\u2019humanit\u00e9, m\u00eame si des travaux de M. Delmas Marty ont pu permettre de les mettre en relation, et sont sans doute au moins partiellement \u00e0 l\u2019origine de cette seconde appellation3<\/sup>. De quoi s\u2019agit-il exactement\u00a0? Dans la loi fran\u00e7aise, on entend par pratiques eug\u00e9niques, celles qui tendent \u00ab\u00a0\u00e0 l\u2019organisation de la s\u00e9lection des personnes\u00a0\u00bb, en pr\u00e9cisant qu\u2019il est question du caract\u00e8re \u00ab\u00a0syst\u00e9matique\u00a0\u00bb de la s\u00e9lection, et non d\u2019une s\u00e9lection fond\u00e9e sur des choix propres \u00e0 des couples \u00ab\u00a0confront\u00e9s \u00e0 l\u2019annonce d\u2019une maladie d\u2019une particuli\u00e8re gravit\u00e9\u00a0\u00bb. On rejette le clonage reproductif consid\u00e9r\u00e9 comme un crime, en tant qu\u2019il porte atteinte au caract\u00e8re sexu\u00e9 de la reproduction humaine, ainsi qu\u2019\u00e0 la diversit\u00e9 biologique de cette esp\u00e8ce. Encore une fois, on se r\u00e9f\u00e8re ici \u00e0 une pratique \u00ab\u00a0syst\u00e9matique\u00a0\u00bb, qu\u2019il faut donc dissocier de l\u2019existence de vrais et faux jumeaux humains dans la nature. Au contraire, le clonage th\u00e9rapeutique n\u2019est consid\u00e9r\u00e9 que comme un simple d\u00e9lit, quoiqu\u2019il reste cependant interdit en France.<\/p>\n\n\n\n

Il n\u2019y a pas de Crime contre l\u2019existence de l\u2019esp\u00e8ce humaine. Mais le principe de Pr\u00e9caution est entr\u00e9 dans la Constitution fran\u00e7aise (Charte de l\u2019environnement, Article 5) depuis f\u00e9vrier 2005 : \u00ab lorsque la r\u00e9alisation d\u2019un dommage, bien qu\u2019incertaine en l\u2019\u00e9tat des connaissances scientifiques, pourrait affecter de mani\u00e8re grave et irr\u00e9versible l\u2019environnement, les autorit\u00e9s publiques veilleront, par application du principe de pr\u00e9caution, et dans leurs domaines d\u2019attribution, \u00e0 la mise en \u0153uvre de proc\u00e9dures d\u2019\u00e9valuation des risques et \u00e0 l\u2019adoption de mesures provisoires et proportionn\u00e9es afin de parer \u00e0 la r\u00e9alisation du dommage \u00bb. Quoique les mots \u00ab homme \u00bb ou \u00ab humain \u00bb ne soient pas cit\u00e9s, il est bien question, d\u2019abord, de l\u2019esp\u00e8ce humaine, puisque le principe de pr\u00e9caution intervient quand l\u2019environnement est mis en danger. Les crit\u00e8res qui permettent de d\u00e9finir le concept d\u2019environnement sont \u00e9cologiques. Ils ne sont pas simplement biologiques. Ensuite il est question de l\u2019esp\u00e8ce humaine concernant un probl\u00e8me li\u00e9 \u00e0 la d\u00e9finition du concept de \u00ab risque \u00bb. Il existe diff\u00e9rentes formes d\u2019estimation des risques en termes de probabilit\u00e9 objective ou subjective qu\u2019un \u00e9v\u00e9nement al\u00e9atoire se produise associ\u00e9es \u00e0 la valeur de dangerosit\u00e9 de l\u2019\u00e9v\u00e9nement concern\u00e9. Mais les expressions utilis\u00e9es dans ce texte marquent bien que \u00ab les risques potentiels \u00bb dont il s\u2019agit sont susceptibles de se produire, alors que l\u2019on ne peut pas ais\u00e9ment dire quelle est la probabilit\u00e9 que de tels \u00e9v\u00e9nements se produisent. Nous avons besoin l\u00e0 d\u2019une clarification de la distinction entre les notions de possible, de probable d\u2019un c\u00f4t\u00e9, d\u2019al\u00e9atoire et de plausible de l\u2019autre.<\/p>\n\n\n\n

Enfin j\u2019ajouterais une troisi\u00e8me remarque pr\u00e9alable\u00a0: non seulement le risque en question pose un probl\u00e8me technique et scientifique d\u2019\u00e9valuation concernant un \u00e9v\u00e9nement futur, mais il s\u2019agit en plus d\u2019un \u00e9v\u00e9nement catastrophique, au sens d\u2019une catastrophe majeure. Je voudrais insister tout de suite sur ce point \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur m\u00eame du langage. Ce sont des \u00e9nonc\u00e9s \u00e0 caract\u00e8re autor\u00e9f\u00e9rentiel qui rendent possible la formulation m\u00eame de ce risque\u00a0: \u00ab\u00a0l\u2019humanit\u00e9 est devenue capable de se d\u00e9truire\u00a0\u00bb4<\/sup>. Nous sommes engag\u00e9s dans une situation de \u00ab\u00a0retournement\u00a0\u00bb5<\/sup>. Ce n\u2019est pas simplement que l\u2019univers scientifique qui entoure ces probl\u00e8mes peut \u00eatre dit \u00e0 juste titre \u00ab\u00a0controvers\u00e9\u00a0\u00bb du fait de la complexit\u00e9 de l\u2019objet \u00e9tudi\u00e9. La complexit\u00e9 ne vient pas seulement de l\u00e0. Elle vient de notre responsabilit\u00e9 par rapport au risque.\u00a0Ce risque engage notre responsabilit\u00e9 d\u2019\u00eatres humains, dans l\u2019entrecroisement entre l\u2019\u00e9thique et le scientifique.<\/em><\/strong><\/p>\n\n\n\n

Non seulement la rationalit\u00e9 scientifique butte ici sur ces limites, en ce qui concerne le risque de catastrophe, ou peut-\u00eatre faudrait-il dire, de cataclysme. Elle marque ses limites pour des raisons th\u00e9oriques. Il appara\u00eet de plus en plus clairement aujourd\u2019hui que la rationalit\u00e9 scientifique doit renoncer en effet au projet de trouver des fondements assur\u00e9s \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur m\u00eame de la science qui garantirait que nous puissions caract\u00e9riser ce qu\u2019est l\u2019explication scientifique, mais aussi ce qu\u2019est l\u2019\u00e9quation traditionnelle selon laquelle, lorsque nous savons expliquer, nous pouvons automatiquement aussi pr\u00e9voir.<\/p>\n\n\n\n

Mais elle marque \u00e9galement ses limites en un second sens. Comme Dominique Janicaud6<\/sup>\u00a0l\u2019a indiqu\u00e9, il y a un rationnel de la science, de la techno-science comme \u00ab\u00a0puissance\u00a0\u00bb, au sens o\u00f9 la techno-science se d\u00e9finit aussi par ce qu\u2019elle fait \u00e0 l\u2019humanit\u00e9. Mais ce rationnel ambigu pose un probl\u00e8me conceptuel majeur.<\/p>\n\n\n\n

La science produit des effets, au sens o\u00f9 elle instrumentalise et \u00ab\u00a0artificialise\u00a0\u00bb l\u2019esp\u00e8ce humaine. Elle nous emp\u00eache de continuer de d\u00e9finir l\u2019esp\u00e8ce humaine\u00a0en termes de contraintes strictement naturelles et biologiques.\u00a0<\/em><\/strong>Par les effets qu\u2019elle produit, comme l\u2019ont remarqu\u00e9 plusieurs auteurs r\u00e9cents,\u00a0elle d\u00e9place les fronti\u00e8res entre le naturel et l\u2019artificiel<\/em><\/strong>7<\/sup>.\u00a0<\/strong>En d\u00e9pla\u00e7ant ces fronti\u00e8res, elle engage aussi notre responsabilit\u00e9\u00a0: ce que sera l\u2019humanit\u00e9 de demain d\u00e9pend des d\u00e9cisions que nous allons prendre, et de la mani\u00e8re dont nous discuterons la valeur de ces d\u00e9cisions.\u00a0Elle fait ainsi de l\u2019existence et de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine, des normes \u00e9thiques ou politiques et non plus de simples faits ou normes biologiques.\u00a0<\/em><\/strong>A ce sujet, le rationnel, cette forme intervenante de rationnel que porte la techno-science est ambigu\u00eb, au sens o\u00f9 elle pourrait nous laisser croire, que la m\u00e9thode, les concepts et les pratiques de la science suffisent \u00e0 d\u00e9finir en quoi consiste cette responsabilit\u00e9 et comment il faut se pr\u00e9occuper de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 et de l\u2019existence de l\u2019esp\u00e8ce humaine,\u00a0comme si la rationalit\u00e9 scientifique, par une sorte de fluide magique et miraculeux, pouvait ipso facto se convertir en rationalit\u00e9 pratique.<\/em><\/strong><\/p>\n\n\n\n

Nous d\u00e9fendrons une double position, dans cet article. Nous allons d\u2019abord rejeter ce que J.M. Scheffer nomme \u00ab la Th\u00e8se \u00bb. L\u2019humain dont il s\u2019agit dans \u00ab le principe de pr\u00e9caution \u00bb, ou dans la notion de \u00ab crime contre l\u2019esp\u00e8ce humaine \u00bb, ne doit pas \u00eatre interpr\u00e9t\u00e9 dans le sens de ce qui ferait de l\u2019\u00eatre humain une exception ontologique dans la nature. Il n\u2019y a pas pour nous de diff\u00e9rence d\u2019\u00eatre entre l\u2019homme et l\u2019animal, et il n\u2019y a pas non plus de pr\u00e9valence cognitive de la pens\u00e9e humaine, au sens o\u00f9 nous pourrions savoir imm\u00e9diatement en regardant en nous, en quoi consiste notre nature \u00e9thique d\u2019homme et comment il faut la pr\u00e9server. Il y a donc en effet une mauvaise mani\u00e8re d\u2019interpr\u00e9ter les notions de \u00ab pr\u00e9caution \u00bb et de \u00ab crime contre l\u2019esp\u00e8ce humaine \u00bb de laquelle nous nous garderons.<\/p>\n\n\n\n

Mais nous allons \u00e9galement rejeter ce que nous nommerons ici la \u00ab Contre Th\u00e8se \u00bb. La contre th\u00e8se, c\u2019est d\u2019abord l\u2019id\u00e9e que, puisque la techno-science a un pouvoir d\u2019explication et de pr\u00e9vision des \u00e9v\u00e9nements naturels, mais aussi de construction rationnelle d\u2019artefacts, elle nous permet ipso facto par ses m\u00e9thodes et ses concepts de pouvoir mesurer et d\u00e9finir en quoi consiste notre responsabilit\u00e9 sur les effets que la production de ces artefacts sont susceptibles d\u2019avoir sur l\u2019avenir de l\u2019esp\u00e8ce humaine. Il y aurait ainsi un traitement technique et scientifique de cet entrelacs entre l\u2019\u00e9thique et le scientifique que nous voyons surgir dans l\u2019\u00e9volution industrielle et technologique, concernant la question de l\u2019existence et de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine.<\/p>\n\n\n\n

Nous allons montrer que cette id\u00e9e est une illusion pernicieuse qui occulte ce que la techno-science comme potentiel de rationalisation porte en elle : la possibilit\u00e9, la plausibilit\u00e9 permanente qu\u2019elle puisse tomber dans l\u2019irrationnel, qu\u2019elle puisse, comme effet de sa surpuissance, faire de l\u2019avenir de l\u2019humanit\u00e9 quelque chose qui annulera compl\u00e8tement sa puissance.<\/p>\n\n\n\n

Nous allons tenter de montrer que ce qui se joue \u00e0 travers ces deux probl\u00e8mes de l\u2019existence et de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine, c\u2019est une curieuse et nouvelle forme de relation de pouvoir fond\u00e9e sur ce que je nommerai un principe de non r\u00e9ciprocit\u00e9 qui lie l\u2019humanit\u00e9 d\u2019aujourd\u2019hui aux g\u00e9n\u00e9rations futures.<\/p>\n\n\n\n

Nous sommes en mesure d\u2019agir aujourd\u2019hui de mani\u00e8re syst\u00e9matique, collective et concert\u00e9e sur l\u2019action, voire sur l\u2019existence m\u00eame des g\u00e9n\u00e9rations futures, et non l\u2019inverse.<\/em><\/strong> Au lieu d\u2019agir, d\u00e9s lors, comme si<\/em><\/strong> ce qu\u2019il y a d\u2019humain dans l\u2019esp\u00e8ce humaine pouvait \u00eatre r\u00e9duit \u00e0 une s\u00e9rie de probl\u00e8mes biologiques, \u00e9cologiques, voire \u00e9conomiques et sociologiques, il est en notre pouvoir d\u2019<\/em><\/strong>agir, comme ci <\/em><\/strong>l\u2019humanit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine devait constamment et d\u2019abord \u00eatre un probl\u00e8me \u00e9thique et politique, <\/em><\/strong>dont nous sommes responsables, par ce que nous allons faire et d\u00e9cider aujourd\u2019hui.<\/p>\n\n\n\n

Par ce second \u00ab\u00a0comme si\u00a0\u00bb, nous nous constituons alors comme \u00ab\u00a0les repr\u00e9sentants\u00a0\u00bb des g\u00e9n\u00e9rations futures, au sein d\u2019une relation de pouvoir d\u00e9mocratique et ouverte, au sein d\u2019une structure politique institutionnelle et communicationnelle qu\u2019il est urgent pour nous de mieux d\u00e9crire et de mieux analyser. Nous allons essayer de montrer ce que cela implique et quel type de solution nous pouvons trouver dans l\u2019\u00e9thique, en ce qui concerne l\u2019intrication entre l\u2019\u00e9thique et le technoscientifique.<\/p>\n\n\n\n

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Il est question aujourd\u2019hui de l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine, ou de son existence. Il en est question, non comme un d\u00e9bat sp\u00e9culatif, mais de mani\u00e8re juridique. La loi de 1994 (16-4) relative au corps humain \u00e9nonce que \u00ab\u00a0nul ne peut porter atteinte \u00e0 l\u2019int\u00e9grit\u00e9 de l\u2019esp\u00e8ce humaine\u00a0\u00bb. En 2004 \u00ab\u00a0les crimes contre l\u2019esp\u00e8ce humaine\u00a0\u00bb font … Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[5],"tags":[169],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3104"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=3104"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3104\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":3107,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3104\/revisions\/3107"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=3104"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=3104"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=3104"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}