{"id":3193,"date":"2007-12-01T19:12:00","date_gmt":"2007-12-01T19:12:00","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3193"},"modified":"2023-02-09T19:12:13","modified_gmt":"2023-02-09T19:12:13","slug":"decembre-2007-la-chair-entre-lorganique-et-le-numerique","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/decembre-2007-la-chair-entre-lorganique-et-le-numerique\/","title":{"rendered":"D\u00e9cembre 2007 – La chair entre l\u2019organique et le num\u00e9rique"},"content":{"rendered":"\n

Ouvrir peu \u00e0 peu le corps de l\u2019image selon un parcours de l\u2019ext\u00e9rieur des corps jusqu\u2019aux peaux internes pour d\u00e9couvrir ce que cache la peau \u00e9cranique, ce qu\u2019enveloppe cet \u00e9piderme pour d\u00e9voiler les tissus int\u00e9rieurs, les chairs num\u00e9riques. Une fente s\u2019ouvre dans le corps de l\u2019image virtuelle pour la d\u00e9voiler et la faire devenir objet de sensualit\u00e9 et de sollicitation des sens. La couleur vient ici faire \u00e9cran\u00a0au sens o\u00f9 le terme \u00ab\u00a0couleur\u00a0\u00bb renvoie \u00e0 la notion de \u00ab\u00a0couleur-\u00e9cran\u00a0\u00bb dans son acception la plus ancienne. En effet,\u00a0chroa\u00a0<\/em>ou\u00a0chroia,\u00a0<\/em>avant de d\u00e9signer la couleur, d\u00e9signe originellement la peau.\u00a0Chromata\u00a0<\/em>se rapporte \u00e0 la surface des corps, \u00e0 la carnation. Ainsi, des effets de grains se r\u00e9pondent entre le pigment pictural, le pixel \u00e9cranique et le pigment de la peau qu\u2019il soit repr\u00e9sent\u00e9 ou num\u00e9ris\u00e9. Mais alors comment les arts visuels s\u2019emparent-ils aujourd\u2019hui de cette peau chromatique\u00a0\u00e0 travers l\u2019image du corps?<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n\n\n\n

Cette chair-\u00e9l\u00e9ment est le m\u00e9dium de la perception tactile permettant les \u00e9changes entre le tangible et le visible. Dans la ph\u00e9nom\u00e9nologie de Merleau-Ponty, la chair n\u2019est pas seulement la substance d\u2019un corps, mais l\u2019\u00e9l\u00e9ment qui fonde la dimension m\u00eame du sensible. P\u00e9n\u00e9trer les strates du visible et du visuel, de la surface vers les profondeurs de l\u2019image, du macroscopique vers le microscopique, pour go\u00fbter \u00e0 la vie intime des \u00e9l\u00e9ments dans une micro-analyse ou chirurgie de l\u2019image, dans ce d\u00e9sir de gratter le vernis des peaux visuelles afin d\u2019aller jusqu\u2019au c\u0153ur analytique des choses. C\u2019est ainsi que notre r\u00e9flexion se construit, s\u2019attachant \u00e0 la fois \u00e0 l\u2019image de la chair en tant que repr\u00e9sentation visuelle et artistique du corps humain, mais aussi au corps de l\u2019image, et ce, plus pr\u00e9cis\u00e9ment au sein du m\u00e9dium num\u00e9rique qui permet de multiples retouches d\u2019une image r\u00e9elle. Les images issues des nouveaux m\u00e9dias se nourrissent de l\u2019humain, de la chair entre l\u2019organique et le num\u00e9rique au sens o\u00f9 les pixels, les \u00e9l\u00e9ments premiers \u00e0 l\u2019origine de l\u2019image num\u00e9rique sont pris en compte tout en soulevant l\u2019id\u00e9e d\u2019une chair num\u00e9rique comme \u00e9piderme et derme de l\u2019image. Des liens se tissent alors entre l\u2019int\u00e9rieur du corps\u2013substance et l\u2019ext\u00e9rieur du corps-objet et de fa\u00e7on plus large, \u00e0 mi-chemin entre le visible et l\u2019invisible. <\/p>\n\n\n\n

En situant notre analyse plastique entre l\u2019organique et le num\u00e9rique, positionnons-nous sur le fil d\u2019un entre-deux, entre surface et profondeur, entre l\u2019ext\u00e9rieur, la peau et l\u2019int\u00e9rieur, l\u2019inconnu comme possible virtuel. Le concept m\u00eame de peau ne cesse d\u2019h\u00e9siter entre le t\u00e9gument, ce qui recouvre, et le derme, le sous-cutan\u00e9 issu des couches profondes de la peau. Dans sa terminologie m\u00eame, la chair se dote de plusieurs sens. Cette exploration plastique de la chair subit un impossible d\u00e9partage entre la surface des chairs et leur dessous\u00a0: chair de l\u2019\u00e9cran et chair du corps, peaux num\u00e9riques et peaux organiques. La chair du dedans \u00e9voque une animation int\u00e9rieure. Cet aspect cellulaire et vivant rejoint la dimension num\u00e9rique et pulsationnelle des bits et des pixels contenue dans la matrice math\u00e9matique d\u2019un ordinateur. Cette substance num\u00e9rique\u00a0quasi organique int\u00e9resse les artistes, car elle symbolise la v\u00e9ritable matrice charnelle qui figure un \u00e9tat primitif de l\u2019image, un \u00e9tat de celle-ci avant sa r\u00e9alisation en tant qu\u2019apparence. Mais cette chair num\u00e9rique se nourrit d\u2019un paradoxe. Alors, comment faire na\u00eetre du corporel, de l\u2019organique \u00e0 partir du num\u00e9rique? Qu\u2019est-ce qui est d\u2019essence organique dans une \u0153uvre num\u00e9rique? Devient-il possible d’exprimer la sensualit\u00e9 du corps, cette chair sensible au creux des nouvelles images plut\u00f4t lisses et parfaites \u00e0 priori? Dans ce parcours au travers des diff\u00e9rentes couches superpos\u00e9es de l\u2019image, le fait de s\u2019infiltrer et de percer les secrets de son processus de cr\u00e9ation nous permet de comprendre comment l\u2019image peut-elle \u00e0 la fois, se faire chair et repr\u00e9sentation de la chair.<\/p>\n\n\n\n

\"\"<\/figure>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Ouvrir peu \u00e0 peu le corps de l\u2019image selon un parcours de l\u2019ext\u00e9rieur des corps jusqu\u2019aux peaux internes pour d\u00e9couvrir ce que cache la peau \u00e9cranique, ce qu\u2019enveloppe cet \u00e9piderme pour d\u00e9voiler les tissus int\u00e9rieurs, les chairs num\u00e9riques. Une fente s\u2019ouvre dans le corps de l\u2019image virtuelle pour la d\u00e9voiler et la faire devenir objet … Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[5],"tags":[178],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3193"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=3193"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3193\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":3197,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3193\/revisions\/3197"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=3193"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=3193"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=3193"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}