{"id":3215,"date":"2007-11-01T19:27:23","date_gmt":"2007-11-01T19:27:23","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3215"},"modified":"2023-02-09T19:27:35","modified_gmt":"2023-02-09T19:27:35","slug":"novembre-2007-cites-electroniques-et-poesie-entrevue-avec-francois-cormier-et-cecile-martin","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/novembre-2007-cites-electroniques-et-poesie-entrevue-avec-francois-cormier-et-cecile-martin\/","title":{"rendered":"Novembre 2007 – Cit\u00e9s \u00e9lectroniques et po\u00e9sie. Entrevue avec Fran\u00e7ois Cormier et C\u00e9cile Martin"},"content":{"rendered":"\n

Le nom \u00ab Cit\u00e9s invisibles \u00bb est tr\u00e8s \u00e9vocateur. L\u2019adjectif \u00ab invisible \u00bb renvoie-t-il, pour vous, \u00e0 ce qui \u00e9chappe \u00e0 notre attention, \u00e0 notre conscience au quotidien, aux multiples transformations de la vie, ou bien voyez-vous cela autrement?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

F. C. : Pour ma part, c\u2019\u00e9tait surtout les concepts de la cit\u00e9 et de l\u2019invisible que je souhaitais proposer et sur lequel Champ Libre a \u00e9t\u00e9 amen\u00e9 \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir. Bien s\u00fbr, dans l\u2019invisible, il y a toute cette esth\u00e9tique du monde que l\u2019on ne voit pas et qui nous \u00e9chappe, qui nous renvoie aussi \u00e0 toutes sortes de souvenirs imaginaires. En fait, on voit rarement la ville, on y marche, pr\u00e9occup\u00e9 par tout notre quotidien, notre vie sociale, et on oublie toute la po\u00e9tique de la ville. Il s\u2019agissait donc d\u2019abord d\u2019\u00e9veiller une conscience du regard, de regarder au-del\u00e0 de ce que l\u2019on voit.<\/p>\n\n\n\n

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D\u00e9sert : 6e Manifestation Internationale Vid\u00e9o et Art \u00c9lectronique, Montr\u00e9al (MIVAEM) \u2013 20-27 septembre 2004, Incin\u00e9rateur des Carri\u00e8res, photo Marc Gibert<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

C. M. : Je per\u00e7ois ce th\u00e8me avant tout comme un environnement, o\u00f9 se tissent des relations invisibles entre tous les \u00e9l\u00e9ments qui le constituent. En ce sens, l\u2019invisibilit\u00e9, c\u2019est ce qui n\u2019est pas per\u00e7u, ce qui n\u2019est pas conscient, mais qui peut \u00eatre per\u00e7u de fa\u00e7on inconsciente. Pour moi, l\u2019invisible va toujours \u00eatre per\u00e7u avec le visible. L\u2019invisible n\u2019existe que parce qu\u2019il y a le visible qui existe \u00e9galement, et il y a toujours un passage du visible \u00e0 l\u2019invisible et de l\u2019invisible au visible.<\/p>\n\n\n\n

F. C. : \u00c7a renvoie aussi \u00e0 un monde int\u00e9rieur. L\u2019invisible existe de fa\u00e7on permanente dans le monde, dans l\u2019existence et, justement, le fait qu\u2019il y ait quelque chose qui ne soit pas visible vient encore plus nous interpeller. <\/p>\n\n\n\n

Parmi les \u0153uvres qui ont \u00e9t\u00e9 retenues, avez-vous trouv\u00e9 des r\u00e9sonances, des \u00e9chos tr\u00e8s forts \u00e0 ce que vous souhaitiez pr\u00e9senter?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

C. M. : Il y a des \u0153uvres qui nous ont marqu\u00e9s quand nous avons vu la proposition, et des \u0153uvres qui nous ont marqu\u00e9s quand elles ont exist\u00e9. Pendant l\u2019\u00e9v\u00e9nement, nous nous sommes rendu compte de la force de certaines \u0153uvres, que nous n\u2019avions pas forc\u00e9ment per\u00e7ue.<\/p>\n\n\n\n

F. C. : Elles se sont r\u00e9v\u00e9l\u00e9es par l\u2019in situ<\/em>, dans la Grande Biblioth\u00e8que. Du papier \u00e0 l\u2019\u00e9cran, elles ont pris une dimension physique qui nous a \u00e9tonn\u00e9 nous-m\u00eames. Par exemple, l\u2019\u0153uvre de Caroline Gagn\u00e9, qui est un banc public sur lequel les gens se projetaient par \u00e9cran : pour la plupart des gens, c\u2019\u00e9tait la premi\u00e8re exp\u00e9rience consistant \u00e0 toucher et \u00e0 vivre cette notion d\u2019invisible. Sa mise en espace a \u00e9t\u00e9 importante.<\/p>\n\n\n\n

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Cite Invisible, photo C\u00e9cile Martin<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

C. M. : C\u2019est une \u0153uvre qui \u00e9tait \u00ab invisible \u00bb, dirais-je, parce qu\u2019elle \u00e9tait situ\u00e9e au bout d\u2019un tr\u00e8s long couloir. L\u2019\u00e9l\u00e9ment marquant vers lequel se dirigeaient les gens \u00e9tait un banc public, et d\u00e8s qu\u2019ils s\u2019asseyaient sur ce banc, ils avaient p\u00e9n\u00e9tr\u00e9 l\u2019\u0153uvre et ne s\u2019en \u00e9taient pas rendu compte. Il y avait comme une fascination du public pour cette image, cette apparition\u2026<\/p>\n\n\n\n

F. C. : \u2026 cette disparition, aussi\u2026<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 quel niveau se situe votre collaboration? Comment imagine-t-on un concept, comment \u00e9volue-t-il \u2013 par exemple, les sous-th\u00e8mes sont-ils imagin\u00e9s avant la s\u00e9lection ou apr\u00e8s? Les productions choisies ont-elles influ\u00e9 sur le concept?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

C. M. : J\u2019ai beaucoup particip\u00e9 au montage de la programmation. Non, il n\u2019y a pas de sous-th\u00e8mes pr\u00e9alables au projet, ce sont les \u0153uvres qui vont former les diff\u00e9rents volets de la programmation ou de l\u2019\u00e9v\u00e9nement. C\u2019est beaucoup trop difficile d\u2019avoir des th\u00e9matiques pr\u00e9\u00e9tablies et d\u2019essayer absolument de forcer les \u0153uvres \u00e0 exprimer ces th\u00e9matiques ou vice et versa. La d\u00e9marche de Champ Libre consiste \u00e0 s\u2019ins\u00e9rer dans des param\u00e8tres existants, des param\u00e8tres impos\u00e9s par le site, le public, mais aussi des param\u00e8tres dict\u00e9s par les \u0153uvres. Ensuite, nous travaillons \u00e0 la programmation.<\/p>\n\n\n\n

F. C. : Par le pass\u00e9, en tant que directeur artistique, j\u2019ai aussi jou\u00e9 un r\u00f4le de directeur de la programmation. Maintenant, avec C\u00e9cile, il y a un partage qui s\u2019\u00e9largit de plus en plus, elle a aussi un r\u00f4le de commissaire. J\u2019am\u00e8ne certaines propositions, et nous discutons de la mani\u00e8re dont tout cela va se d\u00e9ployer dans l\u2019espace. Il y a bien s\u00fbr des limites financi\u00e8res qui nous obligent parfois \u00e0 prendre des d\u00e9cisions difficiles sur le plan artistique; nous essayons donc de les prendre ensemble, c\u2019est vraiment un travail de collaboration. Il faut que nous ayons un dialogue presque philosophique pour nous mettre d\u2019accord sur la forme que va prendre l\u2019\u00e9v\u00e9nement. Et comme le th\u00e8me a aussi int\u00e9ress\u00e9 beaucoup le monde de l\u2019architecture, ainsi se sont d\u00e9cid\u00e9 l\u2019id\u00e9e d\u2019un colloque et celle de s\u2019associer \u00e0 un partenaire exp\u00e9riment\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

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Caroline Gagne, photo C\u00e9cile Martin<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n
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