{"id":3255,"date":"2007-04-01T15:57:02","date_gmt":"2007-04-01T15:57:02","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3255"},"modified":"2023-02-13T16:11:19","modified_gmt":"2023-02-13T16:11:19","slug":"mai-2007-leffet-de-presence-de-limmediatete-de-la-representation-dans-le-cyberespace","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/mai-2007-leffet-de-presence-de-limmediatete-de-la-representation-dans-le-cyberespace\/","title":{"rendered":"Avril 2007 – L’effet de pr\u00e9sence. De l\u2019imm\u00e9diatet\u00e9 de la repr\u00e9sentation dans le cyberespace"},"content":{"rendered":"\n
\u00c0 quoi reconna\u00eet-on l\u2019efficacit\u00e9 d\u2019une repr\u00e9sentation? <\/p>\n\n\n\n
La r\u00e9ponse est connue depuis l\u2019Antiquit\u00e9 : c\u2019est \u00e0 sa capacit\u00e9 de rendre pr\u00e9sent ce qui ne l\u2019est pas et d\u2019assurer l\u2019illusion d\u2019une pr\u00e9sence. Une repr\u00e9sentation n\u2019est efficace que si elle parvient \u00e0 convaincre le sujet qui en interpr\u00e8te les signes \u2013 lecteur, spectateur ou t\u00e9moin \u2013, que quelque chose a commenc\u00e9 \u00e0 appara\u00eetre et que cette pr\u00e9sence ne lui doit rien, marqu\u00e9e par un certain dynamisme, par une relative autonomie et par une densit\u00e9 dont l\u2019effet premier est l\u2019impression d\u2019une grande permanence. <\/p>\n\n\n\n
\u00c9videmment, l\u2019efficacit\u00e9 d\u2019une repr\u00e9sentation d\u00e9pend des dispositifs en jeu. Cependant, elle ne d\u00e9pend pas tant de leur complexit\u00e9, de leur puissance ou de leur nouveaut\u00e9 que des pratiques qu\u2019ils permettent de d\u00e9velopper et des conventions qui se sont d\u00e9ploy\u00e9es \u00e0 leur usage. Ainsi les proc\u00e9d\u00e9s litt\u00e9raires, dramatiques ou cin\u00e9matographiques tirent leur efficacit\u00e9 g\u00e9n\u00e9rale des horizons d\u2019attente de leurs lecteurs et spectateurs. Leur p\u00e9rennit\u00e9 est garante de leur pouvoir, puisque leurs effets d\u00e9pendent d\u2019habitudes d\u00e9j\u00e0 \u00e9tablies que des strat\u00e9gies nouvelles viennent surd\u00e9terminer ou, encore, d\u00e9jouer. <\/p>\n\n\n\n
Trop souvent par contre, on confond l\u2019efficacit\u00e9 des dispositifs et leur complexit\u00e9 ou nouveaut\u00e9. L\u2018argument appara\u00eet de fa\u00e7on r\u00e9currente dans le discours sur les nouveaux m\u00e9dias et, plus pr\u00e9cis\u00e9ment, sur les m\u00e9dias \u00e9lectroniques. Il est vrai que le num\u00e9rique, dans sa capacit\u00e9 \u00e0 traiter avec un seul langage, d\u2019origine binaire, des signes de nature diverse, qu\u2019ils soient linguistiques, visuels ou musicaux, a une puissance qui fait r\u00eaver. Et on se met \u00e0 imaginer des repr\u00e9sentations d\u2019une incroyable efficacit\u00e9 qui sauront \u00e9craser l\u2019espace entre le sujet et l\u2019objet repr\u00e9sent\u00e9 et assurer, par cons\u00e9quent, une illusion de pr\u00e9sence hors de tout contexte. On r\u00eave de repr\u00e9sentations qui assureront l\u2019ad\u00e9quation souhaite entre pr\u00e9sence, imm\u00e9diatet\u00e9, singularit\u00e9 et interactivit\u00e9. En fait, l\u2019utopie d\u2019une repr\u00e9sentation id\u00e9ale est celle o\u00f9 ces quatre donn\u00e9es sont en synchronie, o\u00f9 elles se r\u00e9pondent et s\u2019alimentent mutuellement, assurant une exp\u00e9rience quasi-transcendante. C\u2019est le mythe de la pr\u00e9sence.<\/p>\n\n\n\n