{"id":3386,"date":"2006-09-01T18:15:47","date_gmt":"2006-09-01T18:15:47","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3386"},"modified":"2023-02-13T18:15:57","modified_gmt":"2023-02-13T18:15:57","slug":"septembre-2006-les-espaces-liquides-du-collectif-bruxellois-labau","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/septembre-2006-les-espaces-liquides-du-collectif-bruxellois-labau\/","title":{"rendered":"Septembre 2006 – Les \u00ab\u00a0espaces liquides\u00a0\u00bb du collectif bruxellois LAB[au]"},"content":{"rendered":"\n

Cr\u00e9\u00e9 en 1997, le collectif bruxellois\u00a0LA[bau]\u00a0r\u00e9unit des architectes et concepteurs multim\u00e9dia autour de la mise en forme spatiale de l\u2019information. A l\u2019instar des artistes du Bauhaus qui ont men\u00e9 de front r\u00e9flexions th\u00e9oriques et exp\u00e9rimentations artistiques pour mettre au jour une nouvelle esth\u00e9tique adapt\u00e9e \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 industrielle (le design), les membres de LAB[au] \u00e9laborent un \u00ab metadesign \u00bb qui accompagne la r\u00e9volution hyperm\u00e9diatique. Les membres du collectif partent en effet du principe qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e8re de la globalisation du r\u00e9seau et de l\u2019int\u00e9gration des technologies num\u00e9riques \u00ab\u00a0l’architecture ne concerne plus la conception de b\u00e2timents mais la structuration de l’information.\u00a0\u00bb Le metadesign n\u2019est autre que cette architecture de l\u2019information qui prend chez LAB[au] des formes aussi diff\u00e9rentes que la conception de projets urbanistiques et sc\u00e9nographiques interactifs, le design d\u2019interfaces ou encore le d\u00e9veloppements de visualisations 2D ou 3D. Toutefois, l\u2019ambition de LAB[au] est tout autant pratique que th\u00e9orique puisque les membres du collectif cherchent \u00e0 produire des nouvelles formes de spatialisation de l\u2019univers hyperm\u00e9diatique tout en d\u00e9veloppant une r\u00e9flexion qui permette d\u2019en comprendre les \u00e9volutions technologiques et leurs cons\u00e9quences sur nos modes de perception et de cognition. Ceci explique que dans tous les projets de LAB[au] le texte est \u00e9troitement imbriqu\u00e9 \u00e0 l\u2019image et au son pour ne former qu\u2019un seul et m\u00eame environnement sonore et visuel. Un des projets les plus caract\u00e9ristiques de la d\u00e9marche de LAB[au] est l\u2019installation\u00a0Liquid Space<\/em>, dont les trois premi\u00e8res versions (Liquid Space 01+02+03<\/em>) ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9es aux anciens Abattoirs de Mons (Province du Hainaut, Belgique) d\u2019avril \u00e0 juin 2006, en prologue au festival City Sonics consacr\u00e9 aux arts sonores. Les premi\u00e8res versions de\u00a0Liquid Space<\/em>\u00a0sont le r\u00e9sultat d\u2019ateliers de \u00ab collaboration artistique \u00bb qui ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9s \u00e0 S\u00e9oul (2003), Bruxelles (2004) et Amsterdam (2005). Chaque atelier qui dure plusieurs semaines rassemble des architectes, des artistes en art visuel et en art m\u00e9diatique, des designers graphiques, des programmeurs\u2026 autour d\u2019un th\u00e8me en lien avec la structuration de l\u2019espace hyperm\u00e9diatique \u2014 le quatri\u00e8me atelier qui aura lieu \u00e0 Rotterdam en septembre 2006 est, par exemple, consacr\u00e9 au th\u00e8me\u00a0\u00ab Co\/ordinate space \u00bb. \u00c0 l\u2019instar des formes collectives de travail instaur\u00e9es par le Bauhaus, qui reste l\u2019une des principales r\u00e9f\u00e9rences du collectif dont le nom m\u00eame est un hommage \u00e0 l\u2019\u00e9cole fond\u00e9e par Walter Gropius, chaque version de\u00a0Liquid Space<\/em>\u00a0est le r\u00e9sultat des \u00e9changes th\u00e9oriques et artistiques qui ont lieu au cours de ces ateliers. L\u2019exposition de Mons offrait une int\u00e9ressante synth\u00e8se de l\u2019ensemble de ces travaux. Elle rassemblait six tables interactives dispos\u00e9es \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un environnement \u00e9cranique. Chaque station proposait des formes de metadesign con\u00e7ues par les artistes au cours des trois premiers laboratoires. Diff\u00e9rentes interfaces (joysticks, \u00e9crans, microphones, casques d’\u00e9coute\u2026) permettaient au spectateur de se couler dans cet \u00ab espace liquide \u00bb fait d\u2019environnements 3D, de sons, de vid\u00e9os et d\u2019informations textuelles. L\u2019exposition des Anciens Abattoirs mettait \u00e9galement en \u00e9vidence le fait que les recherches de LAB[au] sur la structuration de l\u2019espace informationnel participent de plain-pied \u00e0 la reconfiguration de l\u2019exp\u00e9rience sensible \u00e0 l\u2019\u00e8re de l\u2019hyperm\u00e9dia. En effet, ce travail collectif fait de r\u00e9flexions, de recherches techniques et d\u2019exp\u00e9rimentations esth\u00e9tiques participe plus qu\u2019aucun autre \u00e0 ce que le philosophe fran\u00e7ais Jacques Ranci\u00e8re appelle \u00ab l\u2019intelligence des transformations de l\u2019art et de ses rapports avec les autres sph\u00e8res de l\u2019exp\u00e9rience collective \u00bb.<\/p>\n\n\n\n

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