{"id":3470,"date":"2005-02-01T15:20:04","date_gmt":"2005-02-01T15:20:04","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3470"},"modified":"2023-02-14T15:20:12","modified_gmt":"2023-02-14T15:20:12","slug":"fevrier-2005-image-double-ou-doublure-de-soi-la-camera-de-surveillance-sous-loeil-de-david-rokeby","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/fevrier-2005-image-double-ou-doublure-de-soi-la-camera-de-surveillance-sous-loeil-de-david-rokeby\/","title":{"rendered":"F\u00e9vrier 2005 – Image double ou doublure de soi ; la cam\u00e9ra de surveillance sous l’oeil de David Rokeby"},"content":{"rendered":"\n

Sur la sc\u00e8ne internationale de l\u2019art \u00e9lectronique, David Rokeby est une vedette. Anglais, Autrichiens, Br\u00e9siliens ou Italiens le r\u00e9clament et souvent en m\u00eame temps. Mais ce mois-ci, c\u2019est \u00e0 Qu\u00e9bec que l\u2019artiste ontarien d\u00e9balle ses p\u00e9nates.<\/p>\n\n\n\n

\u00ab Qu\u2019est-ce qui nous d\u00e9fini comme \u00eatre humain ? \u00bb Grande question, mais elle se situe au c\u0153ur des recherches de David Rokeby, pionnier de l\u2019art interactif selon certains, \u00ab naturaliste  \u00bb, \u00ab  observateur  \u00bb et \u00ab  fabricant d\u2019outils \u00bb selon ses propres termes. En fait, depuis plus de 20 ans, David Rokeby poursuit des recherches sur l\u2019interactivit\u00e9 entre l\u2019homme et son environnement quotidien, hautement technologique, et m\u00e8ne ses interrogations sur le devant de la sc\u00e8ne en invitant le grand public \u00e0 vivre de nouvelles exp\u00e9riences. En 20 ans, l\u2019artiste canadien s\u2019est acquis une r\u00e9putation internationale et son travail a \u00e9t\u00e9 couronn\u00e9 de prix forts convoit\u00e9s. Pour la toute premi\u00e8re fois, David Rokeby ouvre le Mois Multi, qui en est \u00e0 sa sixi\u00e8me \u00e9dition cette ann\u00e9e. <\/p>\n\n\n\n

David Rokeby, n\u00e9 en Ontario en 1960, travaille rarement \u00ab in-situ \u00bb. Il cr\u00e9e habituellement ses \u0153uvres en faisant abstraction de l\u2019espace o\u00f9 elles seront pr\u00e9sent\u00e9es, et les adapte au besoin. Mais l\u00e0, on lui a montr\u00e9 un espace pr\u00e9cis et demand\u00e9 de cr\u00e9er \u0153uvre qui pourrait y trouver place. Le naturaliste en lui s\u2019est point\u00e9 le nez, a observ\u00e9 et a eu une intuition. \u00ab De toute \u00e9vidence, cet espace voulait \u00eatre lent ! \u00bb lance David Rokeby en se moquant un peu de sa propre remarque. Soit ! L\u2019\u0153uvre nouvelle con\u00e7ue pour l\u2019espace d\u2019Avatar n\u2019a pas encore de nom, mais elle parlera de\u2026 lenteur. Invit\u00e9 \u00e0 pr\u00e9senter deux \u0153uvres, l\u2019artiste ontarien a aussi sorti de son porte-folio Taken<\/em>, une installation interactive cr\u00e9\u00e9e en 2002.<\/p>\n\n\n\n

La langue natale de David Rokeby est l\u2019anglais, mais il s\u2019exprime en fran\u00e7ais avec facilit\u00e9 et presque sans accroc. Quand on lui demande de parler de\u00a0Taken<\/em>, il \u00e9voque d\u2019abord son \u00e9tonnement : \u00ab Je n\u2019avais pas planifi\u00e9 la cr\u00e9ation de\u00a0Taken<\/em>, du moins pas comme elle s\u2019est pr\u00e9sent\u00e9e. L\u2019installation a \u00e9merg\u00e9 d\u2019elle-m\u00eame de mes travaux et exp\u00e9rimentations.\u00a0\u00bb C\u2019\u00e9tait en 2002 et David Rokeby tentait de se partager entre trois pays et autant de projets. Et si\u00a0Taken<\/em>\u00a0l\u2019a alors pris par surprise, l\u2019\u0153uvre reste encore pour lui en partie un myst\u00e8re. \u00ab\u00a0Je ne suis pas s\u00fbr de savoir de quoi il s\u2019agit\u00a0\u00bb, avoue-t-il avec un sourire qui en dit long sur le plaisir qu\u2019il prend \u00e0 suivre des intuitions, m\u00eame s\u2019il ne sait pas toujours o\u00f9 elles le m\u00e8nent. \u00ab L\u2019artiste a la responsabilit\u00e9 de suivre les chemins intuitifs et de ne pas rester attach\u00e9 \u00e0 des formes d\u00e9j\u00e0 d\u00e9finies\u00a0\u00bb, ajoute-il sur un ton un peu plus s\u00e9rieux.<\/p>\n\n\n\n

Con\u00e7ue \u00e0 l\u2019improviste ou non, depuis sa cr\u00e9ation, Taken<\/em> a \u00e9t\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9e plusieurs fois au grand public. \u00ab C\u2019est une \u0153uvre tr\u00e8s populaire. Les gens l\u2019aiment bien \u00bb, affirme Rokeby. Mais qu\u2019\u00e9prouvent-ils devant Taken <\/em>? \u00ab Ils sont \u00e0 la fois attir\u00e9s et repouss\u00e9s par ce qu\u2019ils voient. Taken<\/em> est une \u0153uvre ambivalente et leurs sentiments sont ambivalents. \u00bb Plus pr\u00e9cis\u00e9ment ? <\/p>\n\n\n\n

L\u2019installation interactive Taken<\/em> tente d\u2019apporter une r\u00e9ponse \u00e0 l\u2019omnipr\u00e9sence des cam\u00e9ras de surveillance dans notre environnement quotidien. D\u2019une certaine fa\u00e7on, Taken<\/em> recr\u00e9e l\u2019exp\u00e9rience que vous faites chaque jour, plus ou moins consciemment, d\u00e8s que vous sonnez \u00e0 la porte d\u2019une ambassade, stationnez dans un parking souterrain, magasinez\u2026 Une cam\u00e9ra, cach\u00e9e quelque part, capte votre image. Taken<\/em> vous montrera l\u2019image qu\u2019elle a capt\u00e9e de vous. Mais vous reconna\u00eetrez-vous ? Saurez-vous dire que c\u2019est bien vous, l\u00e0, dans l\u2019espace ? Et si entre votre image et vous, il y avait soudainement (un) d\u00e9calage ? Et qui donc a une image exacte de soi ? Autant que vous \u00eates, vous vivrez une exp\u00e9rience diff\u00e9rente dans Taken<\/em>. Et vous voudrez peut-\u00eatre y retourner. \u00ab Y vivre la m\u00eame chose deux fois est impossible \u00bb, croit son auteur. <\/p>\n\n\n\n

Installation interactive,\u00a0Taken<\/em>\u00a0a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 \u00e0 l\u2019aide des technologies informatiques. Et en bon \u00ab fabricant d\u2019outils\u00a0\u00bb, David Rokeby d\u00e9veloppe lui-m\u00eame tous les logiciels qui sont \u00e0 la base de ses cr\u00e9ations. Il faut dire que l\u2019informatique a peu de secrets pour lui. Depuis le d\u00e9but des ann\u00e9es 80, David Rokeby se coltine avec l\u2019ordinateur en le tirant du c\u00f4t\u00e9 des arts visuels. Une de ses premi\u00e8res \u0153uvres, le\u00a0Very Nervous System<\/em>, cr\u00e9\u00e9 en 1982 et prim\u00e9e plusieurs fois depuis, est aujourd\u2019hui consid\u00e9r\u00e9e comme une r\u00e9f\u00e9rence sur la sc\u00e8ne internationale des arts \u00e9lectroniques. Qui plus est, le\u00a0Very Nervous System<\/em>, un environnement sonore qui r\u00e9agit avec sensibilit\u00e9 aux mouvements du corps humain, a \u00e9t\u00e9 r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 par le monde m\u00e9dical, qui l\u2019a mis au service des personnes aux prises avec un handicap moteur. Comme quoi l\u2019art et la science peuvent parfois faire bon m\u00e9nage.<\/p>\n\n\n\n

Taken<\/em>\u00a0de David Rokeby pr\u00e9sent\u00e9e dans le cadre du Mois Multi 2005 au Studio d’Essai du complexe M\u00e9duse (Qu\u00e9bec, Qu\u00e9bec) du 2 au 14 f\u00e9vrier.
Mois Multi 06
www.moismulti.com<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Sur la sc\u00e8ne internationale de l\u2019art \u00e9lectronique, David Rokeby est une vedette. Anglais, Autrichiens, Br\u00e9siliens ou Italiens le r\u00e9clament et souvent en m\u00eame temps. Mais ce mois-ci, c\u2019est \u00e0 Qu\u00e9bec que l\u2019artiste ontarien d\u00e9balle ses p\u00e9nates. \u00ab Qu\u2019est-ce qui nous d\u00e9fini comme \u00eatre humain ? \u00bb Grande question, mais elle se situe au c\u0153ur des recherches de … Continued<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[9],"tags":[204],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3470"}],"collection":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=3470"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3470\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":3472,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3470\/revisions\/3472"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=3470"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=3470"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/archee.uqam.ca\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=3470"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}