{"id":3489,"date":"2004-12-01T15:54:53","date_gmt":"2004-12-01T15:54:53","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3489"},"modified":"2023-02-14T15:55:04","modified_gmt":"2023-02-14T15:55:04","slug":"decembre-2004-colloque-lart-a-t-il-besoin-du-numerique","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/decembre-2004-colloque-lart-a-t-il-besoin-du-numerique\/","title":{"rendered":"D\u00e9cembre 2004 – Colloque \u00ab L’art a-t-il besoin du num\u00e9rique \u00bb"},"content":{"rendered":"\n

Quel lieu de recherche peut int\u00e9resser un universitaire fran\u00e7ais ? Rio, New-York, Montr\u00e9al, San-Francisco? Oui, bien entendu. Mais avant \u00e7a, le Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle, dans le Cotentin, est un passage oblig\u00e9 pour chacun des universitaires des sciences humaines, toutes disciplines confondues. C’est dans ce haut lieu de rencontres – qui a acceuilli Sartre, Oppenheimer, Malraux, Val\u00e9ry, Bachelard ou encore Gide – que se sont r\u00e9unis de nombreux th\u00e9oriciens et praticiens de l’art num\u00e9rique du 20 au 30 juillet dernier, pour exprimer leur id\u00e9es, leurs exp\u00e9riences, leurs enthousiasmes et leurs doutes autour de la question pos\u00e9e par Jean-Pierre Balpe et Manuela de Barros : \u00ab\u00a0L’art a-t-il besoin du num\u00e9rique?\u00a0\u00bb1<\/sup><\/p>\n\n\n\n

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Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle<\/figcaption><\/figure>\n\n\n\n

Le cadre influe sur la pens\u00e9e. A Cerisy, il est omnipr\u00e9sent : un ch\u00e2teau du 17\u00e8me si\u00e8cle, dont l’\u00e9l\u00e9gance massive des tours et des douves se prolonge dans le parc, la serre, l’orangerie et les \u00e9curies, n’est pas un lieu neutre. Cette architecture concr\u00e8te, charg\u00e9e d’histoire et dont la m\u00e9moire est affich\u00e9e sur les murs, se t\u00e9lescope avec le th\u00e8me du colloque, qui sous-tend la vitesse et le temps r\u00e9el. Ainsi, le temps de r\u00e9flexion (1H) et de discussion (1H) sortait du cadre universitaire habituel et les intervenants \u00e9taient souvent entra\u00een\u00e9s \u00e0 d\u00e9vier de leur propos initial, voire du th\u00e8me du colloque. Pendant ces 10 journ\u00e9es se sont succ\u00e9d\u00e9s les th\u00e9oriciens Sven Spieker, Philippe Codognet, Fran\u00e7oise Gaillard, Philippe Bootz, Loss Pequeno Glazier, Roberto Simanovski, Jean-louis Boissier, Timothy Murray, Luc Steels, Annick Bureaud, Jean-Louis Weissberg et Norbert Hillaire, qui ont vu leurs propos illustr\u00e9s, compl\u00e9t\u00e9s et parfois enrichis par les pr\u00e9sentations des praticiens de l’art num\u00e9rique sous toutes ses formes : Maurice Benayoun, Miguel Chevalier, Eduardo Kac, George Legrady, Herv\u00e9 Nisic, Katerina Thomadaki et Maria Klonaris, groupe Numeris Causa, Atau Tanaka, Jacopo Baboni-Schilingi, G\u00e9rard Assayag, Wilton Azevedo, Jean-Pierre Balpe, Philippe Bootz, Judd Morrissey et Laurie Talley.<\/p>\n\n\n\n

Arch\u00e9e : Manuela de Barros, Jean-Pierre Balpe, vous avez organis\u00e9 un colloque intitul\u00e9 \u00ab\u00a0L’art a-t-il besoin du num\u00e9rique\u00a0\u00bb. Pourquoi cette question, et pourquoi ici \u00e0 Cerisy ?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

Jean-Pierre Balpe : Parce que nous assistons \u00e0 une extension de la cr\u00e9ation num\u00e9rique. Parce que le num\u00e9rique n’est qu’une technologie parmi d’autres, comme les bio-technologies, et que nous nous apercevons que cette technique particuli\u00e8re permet de cr\u00e9er de l’art, alors que d’autres techniques n’ont pas la m\u00eame incidence. La m\u00e9canique, par exemple, n’a jamais cr\u00e9\u00e9 \u2013 ou tr\u00e8s peu \u2013 un art \u00e0 part enti\u00e8re. Donc la question est de savoir en quoi le num\u00e9rique interroge-t-il plus les artistes que la m\u00e9canique ou la chimie.<\/p>\n\n\n\n

Manuela de Barros : Nous avons choisi Cerisy parce que son mode de fonctionnement sur un long terme \u201310 jours \u2013 permet d’aborder tous les aspects de l’art num\u00e9rique, qui est tout \u00e0 fait multiforme. Ici, nous pouvons les confronter au long court et sous la forme de pr\u00e9sentations classiques qui pr\u00e9sentent l’avantage d’\u00eatre poursuivies dans de longues discussions, et compl\u00e9t\u00e9es hors de la salle, puisque les participants vivent ensemble, dans le meilleur des cas, pendant toute cette p\u00e9riode. <\/p>\n\n\n\n

Pouvez-vous me dire ce qu’est l’art num\u00e9rique actuellement ?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

M. de B. : C’\u00e9tait un des enjeux du colloque que de montrer \u00e0 quel point il touche \u00e0 l’art visuel, \u00e0 la litt\u00e9rature, mais aussi \u00e0 de nouvelles entr\u00e9es, ce que j’appelle la deuxi\u00e8me et la troisi\u00e8me g\u00e9n\u00e9ration du num\u00e9rique : des biotechnologies \u00e0 l’art spatial. C’est un domaine tr\u00e8s vaste.<\/p>\n\n\n\n

J.-P. B. : Pour ma part, j’en donnerai une d\u00e9finition beaucoup plus technique. Il s’agit de l’art dans lequel le num\u00e9rique est au centre du mat\u00e9riau. Le num\u00e9rique est un mat\u00e9riau et est trait\u00e9 comme tel. <\/p>\n\n\n\n

Mais n’est-ce pas r\u00e9ducteur de qualifier un art par sa technicit\u00e9 ?<\/strong><\/p>\n\n\n\n

J.-P. B. : Non, on parle bien de peinture, de sculpture. C’est g\u00e9n\u00e9ralement par ce moyen que l’on caract\u00e9rise l’art.<\/p>\n\n\n\n

M. de B. : C’est un faux d\u00e9bat. La d\u00e9finition par la technicit\u00e9 d’un artiste contemporain \u2013 qu’il fasse de la peinture ou des installations \u2013 est dans le m\u00eame ordre d’id\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n

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