{"id":3588,"date":"2003-12-01T14:52:42","date_gmt":"2003-12-01T14:52:42","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3588"},"modified":"2023-02-20T14:54:19","modified_gmt":"2023-02-20T14:54:19","slug":"decembre-2003-le-net-art-a-travers-linteractivite-directe-et-indirecte","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/decembre-2003-le-net-art-a-travers-linteractivite-directe-et-indirecte\/","title":{"rendered":"D\u00e9cembre 2003 – Le net.art \u00e0 travers l\u2019interactivit\u00e9 directe et indirecte"},"content":{"rendered":"\n
Parler d’interactivit\u00e9 avec les oeuvres du net.art va de soi. Peu importe leur composition ou leur fonctionnement, elles ont besoin, \u00e0 la base, d’\u00eatre activ\u00e9es par le participant. L’affirmation de Marcel Duchamp : \u00ab C\u2019est le regardeur qui fait l’\u0153uvre \u00bb s’applique parfaitement au net.art.<\/p>\n\n\n\n
Il y a, selon mes observations, deux types d’interactivit\u00e9 dans les \u0153uvres net.art : l’interactivit\u00e9 directe et l’interactivit\u00e9 indirecte. Cette distinction est \u00e9labor\u00e9e d’apr\u00e8s la participation r\u00e9elle et mentale d’Edmond Couchot1<\/sup>. L’interactivit\u00e9 directe ou indirecte requiert de la part du participant une interaction plus ou moins grande. Ce qui les distingue est la valeur de transformation r\u00e9elle qu’elles apportent \u00e0 l’\u0153uvre.\u00a0<\/p>\n\n\n\n L’interactivit\u00e9 directe<\/em> est pr\u00e9sente lorsque le participant est invit\u00e9 \u00e0 ins\u00e9rer des \u00e9l\u00e9ments nouveaux dans l’\u0153uvre, \u00e0 y laisser sa trace. Ce qu’il ajoute \u00e0 l’\u0153uvre doit par ailleurs \u00eatre personnel. Par exemple, un texte qu’il a \u00e9crit ou l’insertion de nouvelles images.<\/p>\n\n\n\n L’interactivit\u00e9 indirecte<\/em> se remarque lorsque le participant travaille \u00e0 partir d’\u00e9l\u00e9ments pr\u00e9sent\u00e9s dans l’\u0153uvre sous forme d’une banque de donn\u00e9es, et non \u00e0 partir d’\u00e9l\u00e9ments qui lui sont personnels. Lorsqu’il ex\u00e9cute, par exemple, des t\u00e2ches programm\u00e9es par l’\u0153uvre : naviguer dans l’\u0153uvre, activer des \u00e9l\u00e9ments, etc., dans un ordre pr\u00e9cis ou al\u00e9atoire.<\/p>\n\n\n\n Je compte me pencher sur ces deux types d’interactivit\u00e9 pour d\u00e9montrer de quelles fa\u00e7ons l’\u0153uvre net.art cr\u00e9e un effet d’intimit\u00e9 avec ses participants. L\u2019interactivit\u00e9 directe et indirecte pr\u00e9sentent en effet des relations d’intimit\u00e9 diff\u00e9rentes. <\/p>\n\n\n\n Le rapport d’intimit\u00e9 entre le participant et l’\u0153uvre d\u00e9bute souvent par l’action de celui-ci dans les recherches qu’il effectue afin de trouver l’\u0153uvre avec laquelle il va interagir. Le participant \u00e9tablit son choix selon des facteurs d’ordre esth\u00e9tiques ou th\u00e9matiques, et relativement \u00e0 l’interactivit\u00e9 propos\u00e9e. Ce choix \u00e9tant fait, le participant se retrouve seul \u00e0 seul avec l’\u0153uvre et passe un moment priv\u00e9 avec elle via l’ordinateur. Habituellement, l’\u0153uvre net.art ne permet qu’\u00e0 un seul utilisateur d’intervenir avec elle. M\u00eame s’il peut y avoir plusieurs participants \u00e0 la fois qui exp\u00e9rimentent l’\u0153uvre, chacun interagira seul devant son \u00e9cran. Bien que cette interaction semble relev\u00e9e de la sph\u00e8re priv\u00e9e, elle d\u00e9voile aussi une coexistence avec la sph\u00e8re publique, car les interventions des participants sont diffus\u00e9es sur Internet, ce qui les rend accessible \u00e0 tous.<\/p>\n\n\n\n