{"id":3629,"date":"2003-09-01T15:47:54","date_gmt":"2003-09-01T15:47:54","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3629"},"modified":"2023-02-20T15:48:24","modified_gmt":"2023-02-20T15:48:24","slug":"septembre-2003-de-lesthetique-de-limplementation-a-lesthetique-de-la-commutation-et-de-linteractivite-devoilante","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/septembre-2003-de-lesthetique-de-limplementation-a-lesthetique-de-la-commutation-et-de-linteractivite-devoilante\/","title":{"rendered":"Septembre 2003 – De l’esth\u00e9tique de l’impl\u00e9mentation \u00e0 l’esth\u00e9tique de la commutation et de l’interactivit\u00e9 d\u00e9voilante"},"content":{"rendered":"\n

\u00ab Ce sont les spectateurs qui par le biais de l’interaction donnent forme au processus artistique. Nos installations ne sont donc pas statiques, pr\u00e9d\u00e9finies et pr\u00e9visibles, mais apparaissent plut\u00f4t comme les traces d’un processus vivant \u00bb, ainsi s’expriment Christa Sommerer et Laurent Mignonneau au sujet de leurs cr\u00e9ations. Description qui rend compte non seulement de leurs installations interactives in situ<\/em> telles que Croissance interactive des plantes <\/em>(1993), A-Volve <\/em>(1994), ou encore Verbarium <\/em>(1999), mais aussi de Life Spacies<\/em>, pr\u00e9sent\u00e9e sur le web en 1997, \u00e9tendant ainsi le concept de \u00ab manipulation g\u00e9n\u00e9tique \u00bb cr\u00e9\u00e9e en 1996. \u00ab Cod\u00e9es et transcod\u00e9s, les messages des visiteurs du site se transforment en animalcules complexes, dot\u00e9s d’une histoire et d’un curriculum vitae<\/em>. Lorsque l’une de ses cr\u00e9atures meurt, un message est adress\u00e9 \u00e0 son \u00ab g\u00e9niteur \u00bb. En ce sens, comme le fait remarquer Florence de M\u00e9redieu, l’artiste ne pr\u00e9d\u00e9termine plus les messages; il se contente d’en cr\u00e9er les conditions de possibilit\u00e91<\/sup>. <\/p>\n\n\n\n

Ainsi, en utilisant les moyens techniques de leur temps pour cr\u00e9er leurs \u0153uvres, comme le font par exemple M. Benayoun2<\/sup>, E. Couchot3<\/sup>, E. Kac4<\/sup> depuis de nombreuses ann\u00e9es, et beaucoup d’autres artistes; d\u00e9laissant les pinceaux et la palette traditionnelle au profit de la palette \u00e9lectronique, de la souris, des g\u00e9n\u00e9rateurs de code informatiques, les artistes du multim\u00e9dia, de la vid\u00e9o, de l’art \u00e9lectronique et num\u00e9rique, ne cessent de poser les probl\u00e8mes de leurs temps. Peut-\u00eatre dans le but de changer le monde, comme n’a jamais cess\u00e9 de le proclamer Orlan, mais peut-\u00eatre aussi dans celui de rendre visible l’invisible, c’est-\u00e0-dire de donner \u00e0 voir non pas ce qui est mais ce qui devrait \u00eatre. <\/p>\n\n\n\n

Parfois incompris du public; public dont Baudelaire disait d\u00e9j\u00e0 qu\u2019il \u00ab est, relativement au g\u00e9nie, une horloge qui retarde \u00bb, les artistes n’en cessent pas moins de poser et reposer le probl\u00e8me de ce qu’est l’art et, par suite de l’exp\u00e9rience esth\u00e9tique lui correspondant. La question qu’ils formulent, explicitement ou implicitement, consiste d’ailleurs moins \u00e0 savoir ce qu’est une \u0153uvre d’art ou quand y a-t-il de l’art, qu\u2019\u00e0 d\u00e9terminer le type d\u2019exp\u00e9rience esth\u00e9tique convoqu\u00e9 par l’art \u00e9lectronique et\/ou num\u00e9rique? Ce faisant, ils nous invitent \u00e0 reformuler la question de l’exp\u00e9rience esth\u00e9tique et des crit\u00e8res de jugement de go\u00fbt, non plus en termes de beau, mais d’interactivit\u00e9, d’ubiquit\u00e9, de connectivit\u00e9, d’immersion et de commutativit\u00e9. Par-del\u00e0 ces interrogations, c’est aussi la question de la place de l’art dans la vie, ainsi que celle de la vie dans l’art qui se trouve implicitement pos\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

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