{"id":3753,"date":"2002-10-01T18:02:18","date_gmt":"2002-10-01T18:02:18","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3753"},"modified":"2023-02-21T18:06:03","modified_gmt":"2023-02-21T18:06:03","slug":"octobre-2002-web-net-cyber-art","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/octobre-2002-web-net-cyber-art\/","title":{"rendered":"Octobre 2002 – [Web] [Net] [Cyber] Art"},"content":{"rendered":"\n

M\u00e9moire de ma\u00eetrise des Sciences et Techniques, Universit\u00e9 de Provence, D\u00e9partement SATIS (Science Art et Technique de l\u2019image et du son), sous la direction d\u2019Isabelle Renucci.<\/p>\n\n\n\n

Introduction<\/h2>\n\n\n\n

L\u2019art a longtemps port\u00e9 l\u2019iconographie religieuse et s\u2019est ainsi entour\u00e9 d\u2019une aura sacr\u00e9e, dont les deux piliers restent la peinture et la sculpture. Or, l\u2019art moderne, et plus pr\u00e9cis\u00e9ment, l\u2019art contemporain s\u2019\u00e9vertuent, depuis presque un si\u00e8cle, \u00e0 lui retirer cette sacro-sainte dimension, sans y parvenir r\u00e9ellement ; nombres d\u2019artistes s\u2019\u00e9vertuent \u00e0 \u00e9branler ses principes esth\u00e9tiques et violentent la notion de Beaut\u00e9. Ainsi, ce ne sont plus des \u201cM\u00e8re \u00e0 l\u2019enfant\u201d que nous admirons dans les mus\u00e9es, mais des manteaux de fourrure fa\u00e7onn\u00e9s avec la peau d\u2019animaux domestiques trouv\u00e9s morts sur les bords de routes, ce ne sont encore moins des \u201cChrist en croix\u201d mais des \u201cBirthday Cakes\u201d sculpt\u00e9s dans une cire imitant le plus fid\u00e8lement possible une chair humaine sanguinolente et suintante. Cependant, m\u00eame si les pr\u00e9occupations de l\u2019art se sont modifi\u00e9es depuis une certaine mise \u00e0 mal de la peinture dite \u201cclassique\u201d, ces oeuvres sont toujours expos\u00e9es dans des galeries et des mus\u00e9es, toiles aux murs et sculptures sur des socles d\u2019un blanc pur. Et la chor\u00e9graphie des regardeurs reste la m\u00eame : tourner autour de l\u2019objet d\u2019un air dubitatif, puis se plonger dans une profonde r\u00e9flexion sur la port\u00e9e artistique d\u2019un geste, d\u2019une toile vierge, d\u2019un objet quotidien, d\u2019une vid\u00e9o\u2026 Malgr\u00e9 toutes ces tentatives, l\u2019art reste et restera paradoxalement sacr\u00e9, dans la mesure o\u00f9 il continue de s\u2019inscrire au centre de la trinit\u00e9 pa\u00efenne : Critique, N\u00e9goce, Institution.<\/p>\n\n\n\n

L\u2019artiste, situ\u00e9 au c\u0153ur de ce cercle imparfait a, aujourd\u2019hui, la possibilit\u00e9 de se tourner vers des m\u00e9diums et des moyens que les technologies mettent \u00e0 sa disposition. C\u2019est ainsi que certains entrent en toute discr\u00e9tion sur le Net pour y exposer, tout au moins y mettre en ligne le fruit d\u2019une r\u00e9flexion artistique. Or, Internet fut enfant\u00e9 par la technologie. L\u2019art et la science, les fr\u00e8res ennemis, n\u2019en finiront jamais de tenter de se rattraper l\u2019un l\u2019autre. La technologie, ou disons plut\u00f4t la technique, a toujours \u00e9t\u00e9 d\u00e9cri\u00e9e par le monde artistique. Chaque \u00e9poque porte son lot de combats contre ceux qui tentaient d\u2019enrichir l\u2019art par des proc\u00e9d\u00e9s modernes et in\u00e9dits. On sait le combat de Baudelaire contre la photographie, qui devait se contenter de n\u2019\u00eatre que la vile servante des arts et des sciences.<\/p>\n\n\n\n

Internet, r\u00e9seau des r\u00e9seaux, accessible au plus grand nombre, objet de masse et effet culturel, a \u00e9t\u00e9 investi par le monde de l\u2019art et par les artistes eux-m\u00eames. De m\u00eame que la technologie met \u00e0 la disposition de chacun une accessibilit\u00e9 simplifi\u00e9e au Web, elle offre aussi une vulgarisation des techniques informatiques de cr\u00e9ation (cr\u00e9ation de site, cr\u00e9ation graphique\u2026) telle que chacun peut, d\u00e9sormais, int\u00e9grer la Toile sans grand besoin de connaissances techniques et informatiques pouss\u00e9es. En faisant son entr\u00e9e sur le Net, l\u2019art prend une nouvelle dimension nouvelle. Devant un engouement massif des artistes pour les nouvelles technologies, le monde de l\u2019art est rest\u00e9 longtemps muet ou arbitrairement s\u00e9lectif.<\/p>\n\n\n\n

Pourtant, l’art sur le r\u00e9seau est bien une pratique contemporaine ; on la nomme indiff\u00e9remment Cyberart, Webart, art du r\u00e9seau, ou Net-art. Quelle que soit son appellation, elle se d\u00e9veloppe largement sur le Web, \u00e0 un point tel que le monde de l’art est finalement contraint d’ouvrir les yeux sur l’ampleur de la production. Les artistes, quant \u00e0 eux, extr\u00eamement autonomes en raison de la nature m\u00eame du support, n’ont pas attendu aupr\u00e8s des Institutions pour donner une place \u00e0 leur pratique au sein de l’art contemporain. C’est ce que nous verrons, en \u00e9tudiant, dans un premier temps, les champs qu’occupe le monde de l’art sur Internet, puis, en un deuxi\u00e8me temps, nous analyserons un large \u00e9chantillonnage d’\u0153uvres n\u00e9es de cette association de l’art et du r\u00e9seau. Enfin, nous \u00e9tudierons le r\u00f4le que joue le cyberart dans l’\u00e9volution des principes artistiques et de l’histoire de l’art.<\/p>\n\n\n\n

Chapitre 1<\/h2>\n\n\n\n

Par effet de mode, ou r\u00e9elle conscience des possibilit\u00e9s du Net, tous les secteurs d\u2019activit\u00e9 se sont ru\u00e9s sur ce nouveau m\u00e9dia. Devant une telle effervescence, le milieu artistique n\u2019est pas rest\u00e9 insensible. Il s’est m\u00eame montr\u00e9 pr\u00e9curseur avec, au d\u00e9but des ann\u00e9es 1970, les premiers travaux bas\u00e9s sur des probl\u00e9matiques de r\u00e9seaux. Plus frileuses, les Institutions artistiques se r\u00e9veillent \u00e0 peine et d\u00e9couvrent les performances des cyberartistes, en commen\u00e7ant \u00e0 favoriser officiellement leur d\u00e9veloppement.<\/p>\n\n\n\n

Internet est un r\u00e9seau ouvert, \u00e0 savoir que chacun peut y d\u00e9poser \u00e0 son gr\u00e9 de l\u2019information, sans contr\u00f4le pr\u00e9alable de contenu ou de qualit\u00e9. On y trouve donc le meilleur comme le pire : propositions d\u2019\u0153uvres cybern\u00e9tiques plus ou moins cr\u00e9dibles, sites \u201cvitrines\u201d d\u2019artistes faisant leur autopromotion et exposant leurs \u0153uvres num\u00e9ris\u00e9es avec plus ou moins de fid\u00e9lit\u00e9, galeries devenant cybergaleries exploitant le e\u2013commerce, mus\u00e9es et expositions virtuelles permettant non plus aux internautes de se perdre physiquement dans des d\u00e9dales architecturaux, mais de d\u00e9ambuler dans des labyrinthes virtuels, salles des ventes proposant de r\u00e9elles ench\u00e8res en ligne, bref du tout et du n\u2019importe quoi, efficace ou gratuit. Lorsqu\u2019on fait une recherche par moteur de recherche classique avec le terme \u201cart\u201d, le r\u00e9sultat annonce environ 8 millions de pages existantes, toutes sp\u00e9cialit\u00e9s confondues, et ce, uniquement sur le Web francophone. Face \u00e0 cette surabondance, il devient n\u00e9cessaire de faire un bref inventaire de ce qui existe en ce domaine afin d\u2019en mesurer la port\u00e9e r\u00e9elle par rapport au milieu \u00e9tabli de l\u2019art.<\/p>\n\n\n\n

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