{"id":3773,"date":"2002-05-01T18:22:05","date_gmt":"2002-05-01T18:22:05","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3773"},"modified":"2023-02-21T18:22:17","modified_gmt":"2023-02-21T18:22:17","slug":"mai-2002-statut-documentaire-et-mediologie-du-spectacle-vivant-sur-internet","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/mai-2002-statut-documentaire-et-mediologie-du-spectacle-vivant-sur-internet\/","title":{"rendered":"Mai 2002 – Statut documentaire et m\u00e9diologie du spectacle vivant sur Internet"},"content":{"rendered":"\n

Le th\u00e9\u00e2tre sur Internet en tant que syst\u00e8me documentaire<\/h2>\n\n\n\n

Avec la multiplication des sites artistiques, tr\u00e8s nombreux sur le Web, s’instaure une forme de m\u00e9moire en r\u00e9seau de tous les types de cr\u00e9ations : la peinture, la photographie (de mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale, les arts plastiques), le cin\u00e9ma et la musique d\u00e9tiennent une v\u00e9ritable place forte sur les bases de donn\u00e9es d’Internet, mais les arts du spectacle vivant : th\u00e9\u00e2tre, op\u00e9ra, danse et autres formes de performances sc\u00e9niques, y sont \u00e9galement tr\u00e8s bien repr\u00e9sent\u00e9s. A ce titre, tous les arts adoptent un statut documentaire sous l’effet de la num\u00e9risation g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e des formes visuelles, des couleurs, des sons et des informations textuelles qui s’y rattachent, toutes ces donn\u00e9es num\u00e9riques multim\u00e9dias \u00e9tant mises en relation gr\u00e2ce aux liens hypertextuels qu’elles ont entre elles. Immense biblio-m\u00e9diath\u00e8que en expansion continuelle, les serveurs Internet offrent aux arts des lieux de conservation et d’exposition dont les principaux m\u00e9rites sont l’ubiquit\u00e9, le recueil illimit\u00e9 de l’information et la mise \u00e0 jour rapide et permanente des bases de donn\u00e9es. Les associations et compagnies th\u00e9\u00e2trales (par exemple\u00a0http:\/\/www.tf2.asso.fr\/) repr\u00e9sentent, dans ce r\u00e9seau culturel arborescent, un champ de vaste envergure, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des grands sites officiels de th\u00e9\u00e2tre (\u00e0 l’instar de celui du Festival annuel d’Avignon :\u00a0http:\/\/www.festival-avignon.com).<\/p>\n\n\n\n

Cependant, \u00e0 la diff\u00e9rence des arts de l’image fixe, le th\u00e9\u00e2tre constitue un type de m\u00e9moire en r\u00e9seau qui impose des contraintes de pr\u00e9sentation qui sont sans commune mesure avec la peinture, la photographie, ou la sculpture par exemple. Les arts de la sc\u00e8ne \u00e9tant des arts \u00a0\u00bb vivants \u00a0\u00bb par d\u00e9finition, lorsqu’il s’agit de les exposer sur Internet sous une forme multim\u00e9dia, les concepteurs de sites Web ob\u00e9issent \u00e0 une exigence de compactage de l’information qui fait du th\u00e9\u00e2tre – de tous les arts de la sc\u00e8ne – un syst\u00e8me documentaire hybride, \u00e0 mi-chemin entre l’audio-visuel cin\u00e9matographique, l’art vid\u00e9o, le photo-roman populaire et l’art de la photographie. C’est en cela que le th\u00e9\u00e2tre et les arts de la sc\u00e8ne appellent une interrogation d’ensemble sur le sens et les r\u00e9percussions m\u00e9diologiques de cette m\u00e9moire num\u00e9rique hybride, significative de notre culture de la m\u00e9moire hypertextuelle compact\u00e9e, \u00e0 vrai dire une m\u00e9moire sous forme de \u00a0\u00bb collage \u00a0\u00bb en hypertexte. <\/p>\n\n\n\n

Car, si le th\u00e9\u00e2tre peut aussi se regarder \u00e0 travers la \u00a0\u00bb lucarne \u00a0\u00bb de la webcam, et si une pi\u00e8ce th\u00e9\u00e2trale peut devenir sur des sites Internet un syst\u00e8me d’informations et de lecture hyperm\u00e9dias, peut-\u00eatre sommes-nous en passe de relayer l’esth\u00e9tique de la repr\u00e9sentation sc\u00e9nique par une nouvelle esth\u00e9tique de la pr\u00e9sentation multim\u00e9dia, d\u00e9finie selon les m\u00e9thodes du design informationnel propres \u00e0 la cr\u00e9ation des sites Web. C’est en cela qu’il s’agit d’une importante question de m\u00e9diologie du th\u00e9\u00e2tre, un syst\u00e8me m\u00e9diatique aussi d\u00e9centralis\u00e9 et ubiquiste qu’Internet, avec ses modes sp\u00e9cifiques de m\u00e9morisation de l’information audio-visuelle, servant de relais et de faire-valoir \u00e0 un mode d’expression et de cr\u00e9ation par principe situ\u00e9 en un lieu pr\u00e9cis, avec un contexte spatio-temporel absolument d\u00e9terminant (la sc\u00e8ne, le d\u00e9roulement humain de l’interpr\u00e9tation vivante du texte par les acteurs, en pr\u00e9sence du public) et dont il est impossible de faire abstraction sous peine d’an\u00e9antir les liens indissociables qu’entretiennent le texte th\u00e9\u00e2tral, le corps de l’acteur et sa voix dans l’espace-temps de la sc\u00e8ne et le regard du spectateur. <\/p>\n\n\n\n

Un th\u00e9\u00e2tre globalis\u00e9 mais pour ainsi dire abstrait et irr\u00e9el, au deuxi\u00e8me et troisi\u00e8me degr\u00e9, s’instaure par l’application des r\u00e8gles normalis\u00e9es de la production et de la communication de l’information multim\u00e9dia en r\u00e9seau. La \u00a0\u00bb lucarne \u00a0\u00bb de la webcam est-elle bien adapt\u00e9e \u00e0 la pr\u00e9sentation authentique du spectacle vivant, ou tout au moins, quel type de contrepoint forme-t-elle par rapport aux arts de la sc\u00e8ne comme le th\u00e9\u00e2tre ? Quand un m\u00e9dia s’empare d’une autre forme d’expression ou de communication, ce sont de nouveaux modes d’appr\u00e9hension et de compr\u00e9hension de cette derni\u00e8re qui voient le jour, et par cons\u00e9quent aussi de nouveaux mod\u00e8les de lecture qui peuvent na\u00eetre, d\u00e9laissant \u00a0\u00bb l’aura \u00a0\u00bb esth\u00e9tique et artistique ch\u00e8re \u00e0 Walter Benjamin dans les ann\u00e9es 1930. Comment le th\u00e9\u00e2tre sur Internet se red\u00e9finit-il (malgr\u00e9 lui) \u00e0 travers les r\u00e9seaux multim\u00e9dias et l’hypertexte ? Il convient tout d’abord de s’interroger sur la nature de ces formes de pr\u00e9sentation qui induisent une esth\u00e9tique autonome de la pr\u00e9sentation multim\u00e9dia, faisant participer le th\u00e9\u00e2tre d’une esth\u00e9tique de la m\u00e9moire s\u00e9lective, aux antipodes de l’art vivant qui se cr\u00e9e et se recr\u00e9e \u00e0 chaque repr\u00e9sentation de mani\u00e8re nouvelle devant les spectateurs.<\/p>\n\n\n\n

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