{"id":3806,"date":"2002-02-01T19:01:51","date_gmt":"2002-02-01T19:01:51","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=3806"},"modified":"2023-02-21T19:02:04","modified_gmt":"2023-02-21T19:02:04","slug":"fevrier-2002-lart-virtuel-de_-coder_-crypter_-mystifier","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/fevrier-2002-lart-virtuel-de_-coder_-crypter_-mystifier\/","title":{"rendered":"F\u00e9vrier 2002 – L’art virtuel. d\u00e9_\u00a0:coder_\u00a0:crypter_\u00a0:mystifier"},"content":{"rendered":"\n
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La notion d\u2019art<\/em> n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 facile \u00e0 d\u00e9finir; elle l\u2019est encore moins lorsqu\u2019on l\u2019int\u00e8gre au monde des nouvelles technologies. L\u2019id\u00e9e d\u2019art est in\u00e9luctablement nou\u00e9e \u00e0 celle d\u2019esth\u00e9tique. Traditionnellement, l\u2019\u00e9tude de l\u2019esth\u00e9tique est li\u00e9e \u00e0 l\u2019\u00e9tude des formes stables. Ainsi, les discours sur l\u2019art se sont concentr\u00e9s sur l\u2019objet concret : la peinture, la sculpture et l\u2019architecture. L\u2019av\u00e8nement de l\u2019informatique et des ordinateurs a d\u00e9stabilis\u00e9 cette organisation en rendant floues les fronti\u00e8res entre ces cat\u00e9gories. C\u2019est \u00e0 ce niveau que plusieurs commettent, en g\u00e9n\u00e9ral, la principale erreur de la critique des productions techno-culturelles : l\u2019esth\u00e9tique propre \u00e0 l\u2019objet statique est appliqu\u00e9e aux arts dynamiques.<\/p>\n\n\n\n

Une organisation en mouvement doit constamment \u00eatre r\u00e9\u00e9valu\u00e9e, et peut-\u00eatre encore plus dans ses principes fondateurs. Ainsi, lorsque nous parlons d\u2019art virtuel, \u00e0 quoi faisons-nous r\u00e9ellement r\u00e9f\u00e9rence ? L\u2019art virtuel habite les couloirs obscurs et m\u00e9connus de l\u2019hyper-r\u00e9alit\u00e9, ses \u0153uvres r\u00e9inventent l\u2019art tous les jours, inlassablement. Un peu comme les peintres impressionnistes de la fin du XIXe si\u00e8cle, que l\u2019invention de la photographie avait forc\u00e9s \u00e0 explorer et \u00e0 repousser les limites de la repr\u00e9sentation picturale. L\u2019univers des artistes, entra\u00eenant du coup celui du public, chamboule la d\u00e9finition apprise et fig\u00e9e de l\u2019art et nous oblige \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur le sujet. Il faut se poser des questions sur la place qu\u2019occupe l\u2019art virtuel dans le monde des arts, sa fonction sa n\u00e9cessit\u00e9\u2026 Le cyberart est parfois contest\u00e9, parfois encens\u00e9, et dans la masse d\u2019informations, dans le cours fluide de la navigation Internet, la premi\u00e8re question qui surgit est celle de sa d\u00e9finition. On en parle, on en voit, mais les \u00ab cadres \u00bb en sont encore bien indistincts et il est important de les saisir afin de pousser plus avant la r\u00e9flexion. Quelle place l\u2019art virtuel occupe-t-il au sein du monde des arts ? Quel impact aura-t-il \u2013 ou a-t-il d\u00e9j\u00e0 eu \u2013 sur les arts traditionnels ?<\/p>\n\n\n\n

La d\u00e9finition la plus simple que l\u2019on puisse donner de l\u2019art virtuel le d\u00e9crit comme un art destin\u00e9 \u00e0 \u00eatre vu sur support num\u00e9rique, via Internet ou non. Cette d\u00e9finition n\u2019englobe pas les \u0153uvres d\u2019art traditionnelles dont les images seraient pr\u00e9sent\u00e9es sur un site Web. Elle classe une cat\u00e9gorie unique de cr\u00e9ation particuli\u00e8re aux technologies. De mani\u00e8re tr\u00e8s sch\u00e9matis\u00e9e, on pourrait avancer qu\u2019il s\u2019agit de conceptions achev\u00e9es \u00e0 partir de moyens techniques, soit de logiciels de mise en images (comme Flash ou VRML). Dans les faits, par contre, les arts num\u00e9riques se caract\u00e9risent par l\u2019hybridation de moyens technologiques. \u00ab\u00a0Il n\u2019est pas vraiment possible de faire une classification compl\u00e8tement tranch\u00e9e entre les m\u00e9thodes vari\u00e9es de la cr\u00e9ation dite \u00ab\u00a0num\u00e9rique\u00a0\u00bb, leur seul d\u00e9nominateur \u00e9tant l\u2019intervention, \u00e0 un moment ou l\u2019autre de la cha\u00eene de la cr\u00e9ation artistique ou bien au contraire en totalit\u00e9 (image de synth\u00e8se tridimensionnelle par exemple), d\u2019un moyen de digitalisation des donn\u00e9es iconiques ou sonores, en deux ou trois dimensions.\u00a0\u00bb (Chirollet, 10\/2001). En effet, comme le remarque Jean-Claude Chirollet, le monde de l\u2019art virtuel ne se limite pas \u00e0 la cr\u00e9ation visuelle. Les \u0153uvres sont rarement monolithiques\u00a0: elles int\u00e8grent fr\u00e9quemment des sph\u00e8res sonores ou litt\u00e9raires compl\u00e9mentaires \u00e0 la dimension graphique. L\u2019exp\u00e9rience du cyberart d\u00e9montre hors de doute que celui-ci est particulier \u00e0 lui-m\u00eame. Devant une \u0153uvre (ou dans une \u0153uvre\u00a0? \u2013 c\u2019est selon!), le spectateur peut se sentir d\u00e9sar\u00e7onn\u00e9, ne pas savoir comment r\u00e9agir, ne pas savoir o\u00f9 regarder, o\u00f9 trouver le c\u0153ur de la cr\u00e9ation. Nous sommes encore peu familiers avec de telles manipulations et peut-\u00eatre n\u2019osons-nous pas nous lancer les yeux ferm\u00e9s dans l\u2019\u00e9preuve de l\u2019\u00e9tranger, de l\u2019inconnu. \u00c0 partir d\u2019une telle r\u00e9flexion, il est possible de distinguer deux particularit\u00e9s des arts num\u00e9riques : la d\u00e9territorialisation et la d\u00e9corporalisation.<\/p>\n\n\n\n

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