{"id":4021,"date":"2000-12-01T15:39:27","date_gmt":"2000-12-01T15:39:27","guid":{"rendered":"https:\/\/archee.uqam.ca\/?p=4021"},"modified":"2023-03-03T15:39:42","modified_gmt":"2023-03-03T15:39:42","slug":"decembre-2000-un-entretien-avec-alex-galloway-prise-deux","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/archee.uqam.ca\/decembre-2000-un-entretien-avec-alex-galloway-prise-deux\/","title":{"rendered":"D\u00e9cembre 2000 – Un entretien avec Alex Galloway (prise deux)"},"content":{"rendered":"\n
Lors de la conf\u00e9rence que vous avez pr\u00e9sent\u00e9 dans le cadre la\u00a0Biennale de Montr\u00e9al 2000, vous affirmiez que l’esth\u00e9tique de la premi\u00e8re g\u00e9n\u00e9ration des \u0153uvres d\u00e9di\u00e9es au Web d\u00e9pendait de certaines limites technologiques. \u00c0 quels types d’\u0153uvres faisiez-vous r\u00e9f\u00e9rence?<\/strong><\/p>\n\n\n\n Alex Galloway :<\/strong> Oui, cette g\u00e9n\u00e9ration d’art Web <\/strong>\u00e9tait profond\u00e9ment contrainte par la technologie. Ces limitations repr\u00e9sentaient en m\u00eame temps des d\u00e9fis esth\u00e9tiques. La plus importante \u00e9tait celle de la bande passante, mais il y en a d’autres, tel l’aspect tr\u00e8s \u00e9l\u00e9mentaire des premiers protocoles comme le HTML 1.0. Par cons\u00e9quent, une pratique artistique a \u00e9merg\u00e9, en donnant du m\u00eame coup une id\u00e9e des limites et des d\u00e9faillances technologiques. On pense par exemple \u00e0 Jodi, Olia Lialina, Heath Bunting, Alexei Shulgin, Vuk Cosic, et bien d’autres. L’esth\u00e9tique de cet art est par ailleurs des plus excitant et des plus cr\u00e9atif, et propose des d\u00e9placements intellectuels int\u00e9ressants.<\/p>\n\n\n\n Je suis aussi d’avis que ces premi\u00e8res contraintes tendent maintenant \u00e0 dispara\u00eetre. Aujourd’hui, l’art du Web est beaucoup plus influenc\u00e9 par certains contextes commerciaux. Ces derniers peuvent prendre plusieurs formes, comme les applications commerciales des animations en Flash, les jeux vid\u00e9o (un genre essentiellement commercial), ou l’esth\u00e9tique corporative propre au travail de RTMark, Etoy et autres.<\/p>\n\n\n\n C’est aussi autour du travail de ces artistes que s’est cristallis\u00e9e une tr\u00e8s petite communaut\u00e9 de gens avertis. Ces derniers \u00e9tant les seuls \u00e0 pouvoir appr\u00e9cier ce genre de production plut\u00f4t conceptuel et opaque, souvent bas\u00e9 sur le questionnement des codes et leur brouillage. Mais c’est \u00e0 se demander si cet art du Web n’est pas, d’une certaine fa\u00e7on, d\u00e9termin\u00e9 par les attentes de ce milieu sp\u00e9cialis\u00e9 plus que par les limites technologiques? Ce milieu doit-il s’ouvrir davantage tout en gardant cette tradition de questionnement intellectuel ou se dissoudre dans un environnement plus vaste?<\/strong><\/p>\n\n\n\n Comparativement aux enclaves du monde de l’art, l’art du Web est plus ouvert. Il est seulement soumis \u00e0 la volont\u00e9 de participation des utilisateurs, tandis que le monde de l’art en g\u00e9n\u00e9ral est contraint par des questions d’accessibilit\u00e9, de prestige, d’argent, etc. Mais personne n’est oblig\u00e9 de tenir compte de mon mod\u00e8le analytique pour participer \u00e0 un \u0153uvre ou pour l’appr\u00e9cier, il est simplement question ici de l’\u00e9mergence de l’art sur Internet d’un point de vue historique. Oui, on peut toujours \u00eatre plus inclusif, mais les conditions actuelles de l’art Web am\u00e8nent des opportunit\u00e9s in\u00e9dites entre les artistes et les utilisateurs.<\/p>\n\n\n\n